5 bonnes raisons de dédramatiser ma vie sexuelle

Cinq bonnes raisons pour ne plus vivre avec la crainte incessante de transmettre le virus. Et autant d’arguments à faire valoir pour que plus personne n’ait peur de faire l’amour – ou d’être en couple – avec une personne d’un statut sérologique différent.

1 - Connaître son statut, c’est pouvoir agir et protéger l’autre. Si je sais que je suis séropo, je vais pouvoir adapter mon comportement pour réduire le risque de transmission. Pour cela, il y a toute une palette d’outils comme le préservatif, in- terne ou externe + gel. En cas de glisse- ment, rupture ou oubli du préservatif, il y a le traitement post-exposition ou TPE, aux urgences des hôpitaux ou dans les Cegidd (centre gratuit d’in- formation, de dépistage et de diagnostic). Vous pouvez aussi explorer votre sexualité en dehors de la pénétration et des « dix minutes douche comprise ».

2 - Une personne suivie et traitée efficacement, avec une charge virale indétectable depuis six mois, n’a pas de risque de transmettre le virus. C’est désormais démontré scientifiquement et reconnu par les institutions internationales (Organisation mondiale de la santé, Onusida). C’est aussi efficace que le préservatif. Si en plus, vous décidez d’utiliser ce dernier (avec vos partenaires occasionnels, par exemple, pour réduire les risques d’IST et de VHC), c’est bretelles et ceinture !

3 - C’est en primo-infection que le risque de transmission est le plus fort. Une personne qui se pense séronégative, ou qui ne connaît pas son statut sérologique est en fait plus à risque de transmettre le VIH à ses partenaires. En effet, dans les semaines suivant la contamination (primo-infection) on a une charge virale de plusieurs millions de copies, d’où un risque de transmission très élevé, alors même qu’on ignore son statut ! C’est un risque réel quand on a de multiples partenaires. Dans l’enquête Prevagay menée dans les lieux de sexe parisiens en 2009, 1 gay sur 50 était en primo-infection ou en infection récente alors qu’il se croyait séronégatif. On estime qu’au moins 50 à 60 % des transmissions ont lieu pendant cette courte période dans la vie d’une personne séropositive.

4 - Ne pas passer à côté de l’homme ou de la femme de sa vie parce qu’il ou elle n’est pas du même statut sérologique. Dans un couple, être sérodifférents-es, n’est pas forcé- ment plus risqué qu’être tous-tes les deux séronégatifs-ves. Nous avons tous-tes entendu parler ou même connu des contaminations au sein d’un couple initialement séronégatif. Tous les couples ne sont pas exclusifs, mais l’important est que cette situation soit négociée. Dans un couple sérodifférent, ce qui importe, c’est de pouvoir parler ou décider ensemble des méthodes de prévention, à l’intérieur comme à l’extérieur du couple. Accompagner son-sa conjoint-e dans la vie quotidienne avec son traitement peut aussi être une façon de se protéger soi-même.

5 - On vit plutôt bien et longtemps avec un traitement, la vie avec une personne séropositive est une vie normale. L’exprimer ne signifie pas qu’on oublie que des personnes ont pu avoir une lourde histoire médicale avec le VIH et en rester affectées. Mais les traitements actuels sont plus simples, plus efficaces et mieux tolérés ; c’est une réalité que tout le monde devrait connaître. De plus, un suivi médical rapproché permet de détecter à temps tous les éventuels problèmes de santé (cardiovasculaires, rénaux, cancers, etc.), y compris les IST. Il faudrait d’ail- leurs conseiller à toutes les personnes séronégatives d’avoir un aussi bon suivi !