2003-2011 : VIH et sida, les découvertes de séropositivité

Publié par jfl-seronet le 14.08.2013
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Chiffresépidémiologie

Dans sa livraison du 16 juillet 2013, le "Bulletin épidémiologique hebdomadaire" (BEH) consacre un article aux "découvertes de séropositivité VIH et sida entre 2003 et 2011" en France. Il s’agit de la situation "à partir de la notification obligatoire du VIH et du sida et de la surveillance virologique".

Selon les auteurs, dont Françoise Cazein (InVS), Roselyne Pinget, Florence Lot, (1) : "Environ 6 100 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2011, dont 39 % d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), 40 % d’hétérosexuels nés à l’étranger, 18 % d’hétérosexuels nés en France et 1 % d’usagers de drogues. Depuis 2003, on constate une augmentation des découvertes chez les HSH et chez les personnes âgées de 50 ans et plus, et une diminution chez les hétérosexuels étrangers".

"Parmi les découvertes de séropositivité VIH en 2011, 29 % sont tardives et 35 % précoces. Les diagnostics tardifs concernent principalement les personnes de 50 ans et plus et les hommes hétérosexuels. En 2011, 1 400 cas de sida ont été diagnostiqués, la plupart n’ayant pas bénéficié auparavant d’un traitement antirétroviral", notent les auteurs. "Les disparités régionales observées depuis 2003 persistent en 2011 : rapporté à la population, le nombre de découvertes de séropositivité est plus élevé dans les départements français d’Amérique et en Île-de-France".

Le nombre de découvertes de séropositivité est stable depuis 2007 (6 100 en 2011), indique le "Bulletin épidémiologique hebdomadaire" (BEH). Avec une augmentation des diagnostics chez les HSH depuis 2003, une diminution chez les hétérosexuels étrangers et un nombre très faible de diagnostics chez les UDI [utilisateurs de drogues par injection, ndlr], la situation en France est comparable avec celle observée au Royaume-Uni, notent les auteurs. "Dans les deux pays, le nombre de découvertes de séropositivité est très proche (6 280 au Royaume-Uni en 2011) et plus de la moitié des diagnostics chez des hétérosexuels en 2011 concerne des personnes nées en Afrique subsaharienne (53 % en France, 57 % au Royaume-Uni)".

Par ailleurs, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes "représentent une part croissante des découvertes de séropositivité, même si le nombre de découvertes en 2011 parmi eux semble se stabiliser par rapport à 2010. Les HSH constituent le seul groupe pour lequel une augmentation du nombre de diagnostics a été observée depuis 2003". Autre donnée : "Les hommes contaminés par rapports hétérosexuels (plus d’un quart des découvertes en 2011) sont caractérisés par un recours au dépistage plus tardif que les femmes et que les HSH : plus de 4 sur 10 ne recourent au dépistage qu’à l’apparition de signes cliniques, et sont donc plus souvent diagnostiqués au stade sida et à un stade d’immunodépression [baisse des défenses immunitaires, ndlr] sévère".

"Les personnes âgées de 50 ans ou plus au moment du diagnostic représentent une part croissante des découvertes de séropositivité VIH (17 % en 2011) et presque le tiers des diagnostics chez les hétérosexuels nés en France. Elles recourent au dépistage plus souvent en raison de signes cliniques ou biologiques et sont diagnostiquées plus tardivement que les plus jeunes. En 2011, 1 400 cas de sida ont été diagnostiqués, en majorité chez des personnes qui ignoraient leur séropositivité et n’ont pas pu bénéficier d’une prise en charge adaptée. La fréquence de la pneumocystose, qui représente près d’un tiers des pathologies inaugurales de sida, en est l’illustration, puisqu’elle peut être évitée par une prophylaxie adaptée".

(1) : Les auteurs sont Françoise Cazein, Roselyne Pinget, Florence Lot, Josiane Pillonel, Yann Le Strat, Cécile Sommen, Sylvie Brunet, Damien Thierry, Denys Brand, Marlène Leclerc, Lotfi Benyelles, Clara Da Costa, Francis Barin, Caroline Semaille.

Commentaires

Portrait de reba

6100 découvertes en 2011, sait on s'ils avaient fait des tests avant ? s'agit il de vrais reconversions sero- à sero+ ?

 

vu que la transmission sexuelle est d'à peu près 1 rapport/10000 ? ou 1/100000?

Portrait de frabro

Voici dix ans que la déclaration de séropositivité est obligatoire après chaque test positif. Il ne peut donc y avoir dans les statistique 2011 de "re" découvertes de séropositivité.

Ce qui m'inquiète le plus dans ces chiffres, c'est le nombre encore important de personnes qui ne découvrent leur contamination qu'en phase sida : 29 % de découvertes tardives, dont 1400 déjà en phase sida.

En revanche, les 35 % de découvertes précoces sont un signe encourageant dans la mesure où ces personnes vont pouvoir être rapidement prises en charge et ainsi préserver leur état de santé à moyen et long terme, et aussi ne pas être des vecteurs de transmission potentiels.

Si elles acceptent d'être suivies et traitées, et ne cèdent pas aux sirènes des "dissidences" de toutes sortes !

Portrait de reba

où voit on que ces personnes n'étaient pas sero+ depuis plus longtemps mais qu'elles n'avaient pas fait de test ?

 

l'insee dit  qu'elles ont été contaminées en 2011 ? juste pour comprendre et non pour une quelconque dissidence Wink