2012 : Les spécialistes du foie interpellent les candidats

Publié par jfl-seronet le 11.02.2012
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L'Association française pour l'étude du foie (AFEF) a interpellé (27 janvier) les candidats à la présidentielle sur les problèmes de santé publique majeurs, mais largement sous-estimés, que sont les maladies du foie, notamment les hépatites virales.
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Dans une lettre ouverte aux candidats, les hépatologues, membres de cette société savante qu’est l’AFEF, demandent à ce que ces maladies soient, elles aussi, reconnues au titre de grande cause nationale. Dans un communiqué de presse (26 janvier), l’AFEF explique qu’elle entend "Faire prendre conscience aux décideurs de demain des enjeux économiques, sanitaires et sociaux posés par les maladies du foie et leur fournir des clés "épidémiologiques", afin qu’ils puissent définir une politique de santé à la hauteur de ces enjeux". Elle souhaite aussi : "Faire connaître aux Français ces maladies, associées encore trop souvent, et à tort, uniquement à l’alcoolisme ou à la toxicomanie en les incitant à se faire dépister et se soigner. Si la consommation excessive d’alcool, à laquelle sont confrontés quelque 6 millions de Français, est un facteur indéniable de maladies du foie, il faut relever que 500 000 personnes dans notre pays sont touchées, une fois sur deux sans le savoir, par les hépatites virales B et C. Quant à l’obésité, qui touche près de 7 millions de personnes en France, elle peut être responsable de lésions graves du foie".


"Lorsque les maladies du foie sont découvertes à un stade trop tardif, seuls des traitements lourds et coûteux, comme la greffe du foie, peuvent guérir les malades, soulignent les spécialistes. Si le prix à payer pour une trithérapie est d'environ 40 000 euros par malade, celui d'un malade au stade de cirrhose grave, puis greffé du foie, est lui d'environ 100 000 euros", indique l’AFEF. En outre, selon l'association, seulement 1 000 personnes par an peuvent bénéficier d'une greffe du foie, en raison du manque de greffons, alors qu'il en faudrait trois fois plus pour répondre aux besoins. Les hépatites virales B et C sont la deuxième cause de maladie grave du foie en France, poursuit l’AFEF. Elles sont responsables d'environ 4 000 décès par an.


En s’adressant directement aux candidats à la Présidence de la République, l’AFEF veut "faire prendre conscience à nos futurs dirigeants de l’urgence de la situation" ; elle rappelle aussi à ces candidats quelques évidences : "Traiter tôt c’est guérir le malade", "L’accès aux nouveaux traitements des hépatites virales doit être encouragé et facilité", "Les coûts liés à la prise en charge des maladies du foie doivent être évalués dans une stratégie coût/efficacité et coût/bénéfice", "Les conduites à risque ne doivent plus être stigmatisées, mais détectées et prises en charge".