2012 : l’Existrans en campagne

Publié par jfl-seronet le 08.10.2011
1 688 lectures
Notez l'article : 
0
 
Transsexualitéexistransdroits
L’Existrans, la quinzième du nom, marche des transsexuels et transgenres, s’est déroulée samedi 1er octobre à Paris. Courue, vivante, la manifestation s’est inscrite dans la logique de la campagne présidentielle 2012 qui s’ouvre. L’Existrans 2011 a notamment mis l’accent sur la dénonciation de la "stérilisation forcée" exigée par les tribunaux pour obtenir un changement d'état civil. Explications.
Existrans3.jpg

C’est le Collectif Existrans qui organise, chaque année, la marche Existrans. On y trouve des associations comme OuTrans, le Comité IDAHO... etc. Cette année une trentaine de militants de Aides venus de toute la France ont partipé à la marche. La mobilisation dans AIDES sur les questions liées aux droits, à la prévention et à la santé sexuelle des communautés trans est de plus en plus forte. Plus que jamais, AIDES s'engage aux côtés de ses associations partenaires (OuTrans et Chrysalides).

"Cette année, la marche est partie de la place de la Bastille pour un parcours qui l’a conduit jusqu’à l'Hôtel de ville. Selon l’AFP, plusieurs centaines de personnes (plus de 2 000 selon les organisateurs) ont participé à cette quinzième édition pour dénoncer la "transphobie d'Etat", à l'égard des transsexuels et des transgenres, et leur "stérilisation forcée" exigée pour changer d'état civil. C’est une grande banderole qui a ouvert le cortège proclamant "Transphobie d'Etat : pathologisation, stérilisation, précarisation, exclusion". Une façon de bien insister sur le message que les militantes et activistes souhaitaient adresser en amont de la campagne électorale de 2012. "Depuis plus de 15 ans, pour modifier notre état civil, les tribunaux nous demandent purement d'être stériles. Pour l'Etat, nous sommes des monstres (...) qui n'ont pas le droit de se reproduire", a expliqué à l'AFP Sophie Lichten, porte-parole du Collectif Existrans. "La France continue de nous stigmatiser, en nous imposant un parcours psychiatrique de deux ans minimum pour pouvoir espérer démarrer un protocole médical (...) Le changement d'état civil prend trois ans minimum et coûte environ 3 000 euros", a-t-elle précisé. Militante et coorganisatrice de la marche, Camille Barré, interrogée par l’AFP, a expliqué qu’"assez peu de choses ont changé [en quinze ans, ndlr], si ce n'est une déclaration symbolique" du ministère de la Santé qui a accordé en mai 2010 une "dépsychiatrisation de principe qui ne change rien à la relation patient-médecin". Les questions de la "pathologisation" et de la "stérilisation" sont primordiales, mais ne résument pas toutes les revendications portées lors de cette manifestation. L’Existrans 2011 a aussi mis l’accent sur la précarisation. En nous octroyant des papiers non conformes à notre apparence, l’État ne doit pas s’étonner si les populations trans sont parmi les populations françaises les plus touchées par la précarité, explique le Collectif. Cette précarisation nous est imposée par l’État et ses politiques transphobes ! Combien de mauvaises pratiques dans les ANPE ? Combien de refus d’emploi ? Combien de refus de logement ? Les femmes trans et les hommes trans sont exclus des hébergements d’urgence correspondant à leur genre". Autre sujet, les expulsions. Dans son appel, le Collectif Existrans indique que : "Les trans étranger-e-s fuyant des pays hostiles à leurs identités ne sont pas considéré-e-s comme des réfugié-e-s et ne sont pas autorisé-e-s légalement. La transphobie et la xénophobie d’État poussent nombre de trans migrant-e-s à la prostitution". Les personnes concernées sont de plus menacées par la nouvelle réforme du droit au séjour pour soins. On le voit un sacré programme sur lequel le Collectif Existrans entend bien interpeller les candidats et candidates à la présidentielle de 2012.

Crédits photos : Florian Bourgoin