68 % des Français estiment que leur budget santé a augmenté

Publié par jfl-seronet le 02.02.2013
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Chiffresbudget santé

Comment les Français jugent-ils l’évolution de leur budget santé ? Et comment adaptent-ils en conséquence leurs dépenses ? Ces questions sont celles qui ont été posées dans la quatrième édition du Sofinscope (le Sofinscope est le baromètre de Sofinco, un organisme de crédit rattaché au Crédit agricole). Premier enseignement : 68 % des Français estiment que leur budget santé a augmenté durant les deux dernières années. Une hausse durement ressentie dans un contexte de pouvoir d’achat tendu.

Les Français évaluent le budget santé restant à leur charge à 570 euros par an (1) indique la quatrième édition du Sofinscope réalisée par l’institut Opinionway. Une moyenne qui cache dans la pratique de fortes disparités. Les foyers aux revenus les plus modestes (moins de 1 000 euros de revenus par mois) s’en tiennent à un budget de 294,40 euros tandis que les ménages plus aisés (plus de 3 500 euros) dépensent presque trois fois plus pour leur santé (843,70 euros). Autre clivage, celui de l’âge : les seniors déboursent 910,70 euros là où les 18-24 ans affichent un budget de 255 euros.

Le budget varie également selon le revenu des foyers, les classes moyennes (1 000 à 3 500 euros par foyer) déclarant consommer toujours moins dans le domaine de la santé. Ainsi les foyers aux revenus supérieurs à 3 500 euros par mois dépensent-ils plus (1 076 euros contre 844  euros en 2012) au vu des montants qu’ils nous communiquent, alors même que les foyers qui gagnent entre 1 000 et 1 999 euros n’y consacrent plus que 330 euros/an contre 455 euros en 2012. Il en va de même pour les classes moyennes supérieures (2 000 euros à 3 500 euros par foyer) qui passent de 606 euros annuels à 566 euros. Ainsi la moyenne, stable, masque-t-elle des évolutions structurelles dans les dépenses de santé, les plus aisés dépensant plus, le reste de la population moins.

63 % des Français déclarent que leur budget santé ne cesse d’augmenter

Comme en 2012, deux Français sur trois (63 %) estiment, mais de manière moins marquée (moins 5 points), que leur budget santé annuel restant à leur charge a augmenté au cours de ces deux dernières années. En revanche, ils sont désormais 33 % à affirmer que cette somme est stable depuis deux ans, soit une hausse de 8 points par rapport à 2012. On trouve parmi ces 33 %, les moins de 35 ans à 40 % (et même 45 % parmi les 18-24 ans) ou encore les actifs (36 % contre 24 % parmi les retraités).

Moins de restrictions

Si les Français estiment pour la majorité avoir un budget en hausse, c’est qu’ils ont le sentiment de s’être moins restreints que les années antérieures : alors qu’en 2012 ils étaient 60 % à avoir déjà été contraints de remettre à plus tard, voire de renoncer à des consultations médicales ou des achats en lien avec leur santé, ils ne sont plus que 53 % cette année. Certes, 42 % des Français se sont déjà vu dans l’obligation de repousser ou de renoncer à l’achat de lunettes, de lentilles ou de prothèses dentaires, mais ils étaient 48 % en 2012. La consultation chez le spécialiste a du être décalée ou abandonnée par 31 % des Français (soit moins quatre points), de même que l’achat de médicaments (22 %, moins quatre points) ou encore de petits matériels médicaux (21 %, moins sept points par rapport à 2012). Quant à la consultation chez le généraliste, les Français ne sont pas prêts à la sacrifier. De fait, c’est la seule pratique qui n’est pas en retrait (stable par rapport à 2012) mais c’est aussi celle sur laquelle ils font le moins de concessions : seuls 15 % y renoncent cette année.

Des solutions alternatives d’ores et déjà largement souscrites

De nouvelles pratiques adoptées par les Français ces dernières années pour mieux gérer ce poste de dépenses sont en recul, note le Sofinscope. En effet, si le pourcentage de Français déclarant acheter davantage de médicaments génériques est toujours important, 69 %, il est tout de même en net recul par rapport à 2012 (moins huit points). Même constat du côté des autres alternatives. La mutuelle par exemple, ils sont 32 % (moins cinq points) à déclarer en avoir changé pour une qui rembourse mieux, et 23 % pour une qui leur coûte moins cher (moins trois points). Enfin, ils sont encore 44 % à anticiper davantage les coûts qu’ils engageront en faisant réaliser plus fréquemment des devis et 62 % disent faire davantage attention à leurs pratiques et ainsi à leur santé. Au final ces pratiques concernent tous les Français dans des proportions stables.

Cette étude a été réalisée par Opinon Way du 2 au 3 janvier 2013, auprès d’un échantillon de 1012 personnes âgées de 18 ans et plus (méthodes des quotas) et interrogées en ligne sur système Cawi. Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention suivante : "Le Sofinscope – Baromètre opinion Way pour SOFINCO".