8 mars 2011 : les femmes et les enfants dehors !

Publié par jfl-seronet le 08.03.2011
1 021 lectures
Notez l'article : 
0
 
femmedroit au séjour pour soins
"Dernière Journée de la Femme sur le sol français pour les étrangères malades ?" Acide, la question mérite d’être posée selon AIDES qui note, qu’à l’occasion du 8 mars, : "Le gouvernement Fillon célèbre à sa façon la Journée de la Femme". Explications.
Visage_femme.jpg

Il faut d’abord rappeler certains chiffres…  cela permet toujours de mieux comprendre ce qui est en jeu. Les femmes représentent 50 % de la population mondiale vivant avec le VIH, et 60 % de la population vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne. Dans les Caraïbes, les jeunes femmes sont environ 2,5 fois plus susceptibles d’être infectées par le VIH que les jeunes garçons. Dans le monde, la vulnérabilité accrue des femmes à l’infection par le VIH est issue de facteurs biologiques, sociaux, économiques, juridiques et culturels. Par conséquent, les femmes paient un lourd tribut à l’épidémie de VIH.
D’autres chiffres ? Eh bien, voilà. Le VIH est la première cause de maladie et de décès chez les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) dans le monde, indique l’ONUSIDA. En Afrique australe, la prévalence du VIH parmi les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans est en moyenne trois fois plus élevée que celle observée chez les hommes de la même tranche d'âge. Enfin, 70 % des femmes dans le monde sont confrontées à la violence, toujours selon l’ONUSIDA.
En France, la situation n’a rien d’enviable non plus puisqu’une femme est contaminée par le VIH toutes les six heures. Plus de la moitié de ces femmes sont de nationalité étrangère, c’est la raison pour laquelle le Plan National de lutte contre le VIH et les IST 2010-2014  préconise "d’assurer la qualité et la précocité d’une prise en charge sociale et administrative pour les étrangers migrants atteints de pathologie grave vivant en France".
Et pourtant, Seronet en a d’ailleurs souvent parlé, le gouvernement se fout comme de l’an 40 des préconisations du ministère de la Santé. En effet, c’est le 8 mars, date de la Journée internationale des Femmes, que les débats sur le projet de loi "Immigration, Intégration, Nationalité" reprennent à l’Assemblée nationale. Comme vous le savez tous, ce projet comprend désormais deux articles (un pour restreindre le droit au séjour pour soins, l’autre pour faciliter l’expulsion des étrangers malades) qui, selon AIDES, préparent rien moins que "la mort par charter assistée de milliers d’étrangères malades (et de leurs enfants), cordialement invitées à retourner mourir dans leur pays". "Triste journée que cette Journée de la Femme 2011, avance AIDES. Mais nous ne baissons pas les bras pour autant : associations, médecins et sociétés savantes en appellent à la mobilisation citoyenne et à la sagesse du législateur. Nous demandons aux parlementaires de privilégier les arguments rationnels aux considérations idéologiques, et de rejeter ces amendements contraires aux impératifs élémentaires de santé publique et de déontologie médicale".
Plus d’infos et signez la pétition sur le site de AIDES.