8 mars 2023… de A à Z !

Publié par jfl-seronet le 08.03.2023
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Initiativefemmes

Des enjeux de santé, des citations à méditer, des ouvrages et albums à découvrir, des expos à voir pour mieux saisir les ressorts du féminisme, des créatrices qui en mettent plein la vue, des trucs pour cogiter, pour se cultiver, ou se mettre en colère, des revendications, des figures historiques à saluer, des combats à continuer… le tout pour célébrer la Journée des droits des femmes 2023.

A comme Agir avec AIDES

À l’occasion du 8 mars 2023, AIDES lance une nouvelle campagne et une semaine de mobilisation du 6 au 12 mars qui valorisent l’engagement des femmes dans la lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales. Anna, Dorcas et Séverine incarnent cette mobilisation et montrent leur engagement militant dans l'association. Elles rappellent que les discriminations font le lit de l'épidémie et qu’il faut continuer le combat. Les témoignages de ces militantes seront postés pendant la semaine du 8 mars sur les réseaux sociaux de AIDES.

A comme Afrique

Sur le continent africain, les nouvelles contaminations au VIH ont diminué de 60 %, voire de 95 % dans certains pays, depuis le pic de 1996. Les décès dus au sida ont diminué de 72 % depuis leur pic de 2004, et, en 2021, 88 % des personnes vivant avec le VIH en Afrique connaissaient leur statut sérologique et 89 % d’entre elles avaient accès à un traitement antirétroviral. Cependant, pour la première fois depuis plus de vingt ans, les progrès mondiaux contre le sida s’essoufflent, souligne un récent rapport de l’Onusida. Six nouvelles infections sur sept chez les personnes de 15 à 19 ans dans la région concernent les filles. En 2021, 62 % de toutes les nouvelles contaminations au VIH ont été recensées chez les femmes et les filles, et seulement 50 % des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement vital dont ils-elles ont besoin. On le voit que la prévention chez les femmes (à tout âge) reste un enjeu majeur.

A comme Aware

L’association Aware cherche à réhabiliter les femmes artistes modernes et contemporaines, nous explique Télérama. Elle vient de publier sa millième notice biographique consacrée à l’artiste Louisiane Saint-Fleurant, oubliée de l’histoire de l’art. L’association a développé un index bilingue et gratuit (Archives of Women Artists, Research and Exhibition) créé par l’historienne de l’art et conservatrice du patrimoine Camille Morineau, en 2014. L’objectif d’Aware ets de « recenser toutes les femmes artistes nées entre 1790 et 1972, passées sous les radars ». Ce travail de visibilité est mené en partenariat avec le Dictionnaire universel des créatrices (éditions des Femmes, Antoinette Fouque) – qui couvre tous les domaines, des arts visuels au sport en passant par la géographie ou la politique.

B comme BD, volume 1

Invité en Macédoine par un vieil ami, Alix, célèbre héros de la bande dessinée, participe à une course de char. Au terme d’un duel épique il s’impose devant l’aurige et légende locale : Délia. Cette dernière, « Reine des Amazones », a créé dans son domaine, à l’écart de la cité, une communauté de femmes affranchie de la présence des hommes. En ville, une série de disparitions commence à inquiéter la population et le gouverneur romain. Lorsqu’Enak, le fidèle compagnon de route d’Alix, vient à disparaître, ce dernier se lance à sa recherche. Délia et ses Amazones auraient-elles quelque chose à voir là-dedans ? Telle est la trame du dernier volume en date de la série créée par le dessinateur Jacques Martin. Ici, c’est ChrysMillien qui est à la plume sur un scénario de Valérie Mangin et Jacques Martin.
La reine des Amazones, Alix n°41, éditions Casterman. 12,50 euros.

B comme BD, volume 2

Environnement toxique est le nouvel album de Kate Beaton (au scénario et au dessin). Il s’agit d’un roman graphique qui est avant tout un « témoignage nécessaire fort et sensible dans la lignée de #Metoo ». Pour rembourser son prêt étudiant, Kate n'a guère le choix : elle doit quitter sa Nouvelle-Écosse natale pour aller travailler à l'autre bout du Canada, dans l'ouest lointain, là où l'on extrait le pétrole des sables bitumineux. Souvent isolée, naviguant de site en site, la jeune femme découvre un monde marqué par le harcèlement quotidien et le sexisme de nombreux collègues masculins. Sans se départir de son empathie ni de son humour, soutenue par des alliés-es de confiance, Kate s'interroge sur la violence de son univers professionnel, qu'il s'agisse des relations humaines ou de l'exploitation forcenée des ressources naturelles. A-t-elle mis les pieds dans un univers parallèle, ou cette violence n'est-elle que le reflet de notre société ?
Environnement toxique, par Kate Beaton, éditions Casterman. 29,95 euros.

C comme Chimamanda Ngozi Adichie

La collection Folio chez Gallimard publie deux discours de la grande écrivaine nigériane et militante féministe, réunis dans un même ouvrage pour trois euros. Dans ces deux textes : Nous sommes tous des féministes et Le danger de l'histoire unique, Chimamanda Ngozi Adichie montre toute l’étendue de son talent et porte une voix, rare et puissante, d’émancipation. Extrait : « Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement».

C comme Courage

« Au début, on croît mourir à chaque blessure. On met un point d’honneur à souffrir tout son soûl. Et puis, on s’habitue à endurer n’importe quoi et à survivre à tout prix ». Viriginie Despentes dans Baise-moi.

C comme Colette

La Pléiade (éditions Gallimard) vient de publier une édition spéciale, anthologie de romans et récits de Colette tirés des quatre volumes d’Œuvres parus dans la collection entre 1984 et 2001, avec une préface inédite d’Antoine Compagnon. Une occasion de découvrir ou redécouvrir une œuvre singulière. Ce volume comprend : Claudine à l'école - Douze dialogues de bêtes - Mitsou - Chéri - Le Blé en herbe - La Fin de Chéri - Sido - Le Pur et l'Impur - La Chatte - Gigi - L'Étoile Vesper. Colette avait le sens de la formule et de l’apropos en témoigne cette citation qu’on lui doit : « La femme est capable de tous les exercices de l’homme sauf de faire pipi debout contre un mur ».

D comme Drames

Dans le monde, toutes les deux minutes, une femme meurt pendant la grossesse, l’accouchement ou ses suites, selon un rapport de l’Onu publié le 23 février. Ce dernier dénonce des régressions « alarmantes » pour la santé maternelle et l'accroissement des inégalités. « Ces nouvelles statistiques montrent la nécessité urgente de garantir à chaque femme un accès à des services de santé essentiels avant, pendant et après l’accouchement, et la possibilité d’exercer pleinement ses droits en matière de procréation », a commenté Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2020, 287 000 décès sont survenus dans le monde, soit une baisse très minime, par rapport aux 309 000 décès enregistrés en 2016, lorsque les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies sont entrés en vigueur, expliquait récemment le Quotidien du Médecin. Le taux de mortalité maternelle a augmenté entre 2016 et 2020 dans les régions Europe/Amérique du Nord, à hauteur de 17 % et en Amérique Latine/Caraïbes, de 15 %. Globalement, les décès maternels sont concentrés dans les régions les plus pauvres et dans les pays touchés par des conflits. L'Afrique subsaharienne regroupe 70 % de la mortalité maternelle en 2020 — avec un taux 136 fois plus élevé qu'en Australie et en Nouvelle-Zélande. Dans neuf pays confrontés à de graves crises humanitaires — Yémen, Somalie, Soudan du Sud, Syrie, République démocratique du Congo, Centrafrique, Tchad, Soudan et Afghanistan — le taux de mortalité maternelle représente plus du double de la moyenne mondiale (551 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, contre 223 à l’échelle mondiale).

E comme Écosse

Candidate à la succession de la Première ministre indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon (sur le départ), Kate Forbes, se retrouve, depuis le 21 février, en nette difficulté en raison de positions très conservatrices notamment sur le mariage gay. Âgée de 32 ans et membre de l’Église libre d’Écosse, Kate Forbes a déclaré, fin février, qu’elle aurait voté contre le mariage des personnes de même sexe, adopté en 2014 par le Parlement écossais, si elle en avait été membre à l’époque. De plus, l’Église à laquelle elle appartient, est opposée à l’avortement dans la plupart des circonstances, au mariage gay et au changement de genre. Alors qu’elle était considérée comme une favorite, ses déclarations lui ont valu le désistement de nombreux soutiens. Il faut dire que ses positions sont l’exact opposé de celles de la Première ministre sortante.

E comme Épidémio

En 2021, 38,4 millions de personnes vivaient avec le VIH, dont 36,7 millions d’adultes (de 15 ans et plus). À la fin décembre 2021, 28,7 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral, soit une augmentation de 7,8 millions par rapport à 2010. En 2021, 75 % [66–85 %] de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement. Si on prend en compte seulement les femmes : 80 % des femmes adultes de 15 ans et plus avaient accès au traitement. Par ailleurs, 81 % des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leurs bébés en 2021. Les femmes et les filles représentaient 49 % de toutes les nouvelles infections au VIH en 2021. Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont diminué de 52 %, passant de 320 000 en 2010 à 160 000 en 2021. La mortalité liée au sida a diminué de 57 % chez les femmes et les filles depuis 2010. Le risque de contracter le VIH est : 30 fois plus élevé pour les travailleuses du sexe que chez les autres femmes. Il est 14 fois plus élevé pour les femmes trans que chez les  femmes cisgenres. Chaque semaine, environ 4 900 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH. En Afrique subsaharienne, six nouvelles infections au VIH sur sept chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans concernent des filles. Les filles et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les jeunes hommes. En Afrique subsaharienne, les femmes et les filles représentaient 63 % de toutes les nouvelles infections au VIH en 2021.

F comme Fauchées

« On ne paie pas ! On ne paie pas ! » Un titre slogan. Des femmes affamées et en colère devant la flambée des prix. Antonia, elle, refuse même de passer à la caisse du supermarché. Elle rafle tout ce qui passe, du millet pour canaris à la pâtée pour chiens. Mais où cacher le butin ? La course poursuite s’engage alors avec les gendarmes. D’abord écrite en 1974, sur fond de luttes ouvrières à Milan, cette satire politique a été réécrite en 2008 au moment de la crise des subprimes. À travers cette farce sociale, Dario Fo et Franca Rame se font les porte-parole des plus modestes en véritables « jongleurs du peuple ». Comment agir, individuellement ou collectivement ? Le débat est ouvert. Les femmes prennent le pouvoir. Telle est l’intrigue de cette pièce proposée jusqu’au 18 mars au Théâtre de la Tempête (Paris), dans une mise en scène de Bernard Levy. 
Théâtre de la Tempête (Cartoucherie, route du champ de manœuvre - 75012 Paris). Du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures. Salle Serreau. Durée : 2h05.

G comme George

« La douleur n’embellit que le cœur de la femme », expliquait George Sand (de son vrai nom : Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil) illustre femme de lettres françaises du 19e siècle, dans une de ses plus belles formules.

H comme HCE

Le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes est, lui aussi, préoccupé par la future réforme des retraites, qui fait actuellement l’objet de débats au Sénat. Le 28 février, l’instance officielle consultative explique dans un communiqué que « le projet de réforme des retraites a, une fois de plus, mis en lumière les grandes inégalités de carrière entre les femmes et les hommes ». « Même si la moyenne d’âge de départ à la retraite des femmes reste légèrement inférieure à celle des hommes en raison des trimestres accordés à celles qui ont eu des enfants, le recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite allongera davantage la durée d’activité des femmes que celle des hommes. Leur niveau de retraite restera aussi, hélas, inférieur à celui des hommes tant que n’auront pas été corrigés tous les éléments qui impactent négativement leur parcours : inégalités des salaires, filières moins bien rémunérées, arrêts d’activité pour charges familiales (systèmes de garde trop coûteux ou insuffisants en nombre et en répartition sur le territoire), recours accru au temps partiel, mauvaise répartition de la charge domestique qui freine l’accès des femmes aux responsabilités », poursuit-il. Et le HCE d’en tirer les conclusions en demandant « des mesures correctrices d’urgence pour permettre une égalité réelle entre les femmes et les hommes tout au long de la vie. À ce titre, le traitement des inégalités professionnelles doit être un enjeu central du plan égalité qui sera présenté le 8 mars prochain par le gouvernement. En attendant d’indispensables réformes structurelles, le Sénat, à l’occasion du début de la discussion du projet de réforme des retraites ce jeudi 2 mars, a la possibilité de proposer des mesures immédiates contribuant à compenser les écarts actuels entre les femmes et les hommes ». À suivre.

I comme International

Depuis sa création, en 1979, le Festival international de films de femmes de Créteil se bat pour changer la vie et l’avenir des femmes, dans toutes les professions en général, et dans le cinéma en particulier, contre les stéréotypes, contre l’effacement de leur histoire, contre l’oubli de leurs rôles, pour l’égalité et la reconnaissance de leurs droits, pour leurs combats, leur créativité, leurs solidarités et leurs engagements. « 45 ans... c’est le temps qu’il a fallu pour créer ce que nous nommons La Fabrique de l’Émancipation des femmes et la reconnaissance de leurs regards », expliquent les organisatrices de ce grand événement culturel. Intitulée La Fabrique de l’Émancipation, cette « édition anniversaire a à cœur d’offrir des paroles de grandes personnalités et de réalisatrices du monde entier ».  Le 45e Festival international de films de femmes de Créteil se déroulera du 24 mars au 2 avril 2023. Il proposera des rencontres, colloques, tables rondes, leçons de cinéma... et bien sûr des projections : avant-premières, films restaurés, ciné-concert, films en compétitions internationales, etc. Y participeront notamment : Michelle Perrot, Annie Ernaux, Michelle Porte, Agnès Jaoui, Rebecca Zlotowski et Coline Serreau.

J comme Journal d’une femme noire

Dans une société américaine à peine affranchie de ses lois racistes, les Afro-Américains-es, en exerçant leurs droits civiques, jouissent d’une liberté nouvelle. Mais le poids de l'histoire continue de peser silencieusement sur chaque existence, rappelle l’éditeur. Kathleen Collins (1942-1988) plonge le lecteur au cœur de cette tension, éminemment politique et intime, à travers des textes sincères et vivants, qui livrent une critique du discours blanc dominant tout en dénonçant les idéologies afrocentristes et en défendant un féminisme universaliste. Publiés à titre posthume, ces lettres, fictions et extraits de journaux constituent une formidable introduction à l'œuvre de cette autrice majeure qui fut également poétesse, dramaturge et réalisatrice. Le Livre de poche vient récemment de publier Journal d’une femme noire et Happy family, les deux ouvrages sont traduits de l’anglais (États-Unis) par Marguerite Capelle et Hélène Cohen.
Journal d’une femme noire et Happy family, par Kathleen Collins, Le Livre de poche. 8,40 euros et 7,70 euros.

J comme Journée internationale des droits des femmes

La Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote. C'est en 1975, lors de l'Année internationale de la femme, que l'Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des femmes le 8 mars. Le thème retenu pour cette journée (édition 2023) est « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Ce thème est associé au thème prioritaire de la 67e session de la Commission de la condition de la femme, qui porte sur « L’innovation, le changement technologique et l’éducation à l’ère du numérique pour réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». Pourquoi choisir ce thème ? « Une approche soucieuse de l’égalité des sexes en matière d’innovation, de technologies et d’éducation numériques peut sensibiliser davantage les femmes et les filles à leurs droits et à leur engagement civique », explique l’ONU Femmes. « Les progrès en matière de technologies numériques offrent d’immenses possibilités de relever les défis du développement et de l’aide humanitaire, et d’atteindre les Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030. Malheureusement, les opportunités de la révolution numérique présentent également le risque d’une perpétuation des modèles existants sur le plan de l’inégalité des sexes. Les inégalités croissantes deviennent de plus en plus évidentes dans le cadre des compétences numériques et de l’accès aux technologies, les femmes étant laissées pour compte en raison de cette fracture entre les sexes numériques. La nécessité de technologies inclusives et transformatrices et d’une éducation numérique est donc cruciale pour un avenir durable ».

K comme kimono

Vêtement emblématique et caractéristique de l’identité du Japon, le kimono est aujourd’hui une pièce incontournable de la mode. Des écoles de samouraïs aux podiums, des acteurs de kabuki aux stars de la pop internationale, pleins phares sur une tenue qui transcende les catégories et les frontières. Le kimono fait l’objet d’une exposition d’envergure au Musée du Quai Branly (Paris). Cette pièce de vêtement a été conçue il y a plus de 1000 ans. L’exposition conçue par le Victoria and Albert Museum de Londres revient sur cette histoire, celle d’une tenue emblématique, intimement liée à celle du Japon. Le kimono sous toutes ses coutures, ou le portrait d’un vêtement résolument moderne, à travers les siècles et les continents.
Musée du Quai Branly, jusqu’au 28 mai 2023 (37 quai Branly - 75007 Paris). Ouvert du mardi au dimanche, de 10h30 à 19h, sauf jeudi de 10h30 à 22h.

L comme Lady Susan

Personnage haut en couleur de la grande romancière Jane Austen, Lady Susan est le titre éponyme de cette nouvelle que Folio (aux éditions Gallimard) vient de rééditer dans sa collection à trois euros. Lady Susan est veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou. Elle trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle sans scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question... tel est le pitch de ce texte de la grande dame du roman anglais qui trace, ici, le portrait très spirituel d'une aventurière, dans la lignée des personnages de ses chefs d’œuvre que sont Orgueil et préjugé et Raison et sentiments.

M comme Menaces

Pour « que la peur change de camp », le groupe écologiste à l'Assemblée nationale a décidé de publier sur Instagram le pire des menaces haineuses, racistes et sexistes reçues régulièrement par ses députées. Exemple : « Tu ne seras jamais française sale pute, tu mérites une balle dans la tête », a ainsi reçu la députée des Hauts-de-Seine, Sabrina Sebaihi, née en région parisienne de parents algériens. Autre exemple : « Votre utérus ? Je l'éclate », a été contrainte de lire Marie-Charlotte Garin, élue dans le Rhône.  Depuis le 8 février donc, les écologistes à l'Assemblée dévoilent sur le compte Instagram « Balance ton intimidation » ces menaces et insultes, sous forme de visuels simples et percutants, mais aussi via des captures d'écran dans des « stories » qui n'hésitent pas à afficher les comptes qui envoient ces messages. Marion Nadaud, collaboratrice du groupe à l'origine de cette initiative, revendique, auprès de l'AFP, un « outil de dénonciation ». « Les réseaux sociaux ne protègent pas les femmes des messages violents. Tant que la justice n'est pas adaptée, dépassée par la rapidité des réseaux, on ne peut pas attendre qu'il se passe quelque chose (…) C'est une toute petite action mais c'est pour leur montrer qu'on ne va pas se laisser faire. Ce que je trouve frappant, c'est à quel point les insultes sont sexualisées », explique à l'AFP Sandrine Rousseau, une des députées insultées. « Il y a un pic à chaque fois que je parle féminisme ».

M comme Maya

En 1945, Maya Angelou vit avec sa mère et son beau-père à San Francisco. Elle a dix-sept ans, donne naissance à un fils et décide de prendre son indépendance. De San Diego à Stampse en Arkansas, en passant par San Francisco, cette jeune mère célibataire noire essaie de survivre dans un monde d’une extrême dureté, dominé par les Blancs. Plongée dans une grande pauvreté, elle glisse progressivement vers la criminalité, sans pour autant jamais cesser de chercher à s’élever intellectuellement. Après Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, Rassemblez-vous en mon nom poursuit le cycle autobiographique de cette femme exceptionnelle qui fut poétesse, écrivaine, actrice, militante, enseignante et réalisatrice. On retrouve dans cet ouvrage son combat contre le racisme et la domination masculine, des thèmes toujours d’actualité.
Rassemblez-vous en mon nom, par Maya Angelou, Livre de poche, 8,40 euros. Roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Christiane Besse

N comme Nobel

À ce jour, seules 17 femmes ont vu leurs travaux scientifiques couronnés par le prix Nobel… c’est peu, trop peu. Marie Curie fut la première, en 1903 et 1911, suivie de sa fille Irène Joliot-Curie en 1935, mais les autres lauréates restent dans l’ombre. On connaît les biologistes Françoise Barré-Sinoussi, primée en 2008, Barbara McClintock (1983) et Rita Levi-Montalcini (1986), mais qui a entendu parler de Linda Buck, d’Ada Yonath, d’Elizabeth Blackburn ou de You you Tu ? Ce livre d’Hélène Merle-Béral vient éclairer les trajectoires, souvent surprenantes, de ces femmes qui sont parvenues à l’excellence dans un milieu qui fut et reste en grande partie masculin. D’où tiennent-elles leur curiosité ? Comment ont-elles concilié recherche et vie de famille ? Comment ont-elles été accueillies par le milieu scientifique ? Cette très vivante série de biographies dresse un tableau de la diversité des origines sociales et des caractères, avec cependant comme points communs une farouche indépendance d’esprit et une persévérance à toute épreuve. À découvrir.
7 femmes prix Nobel de sciences, par Hélène Merle-Béral, éditions Odile Jacob.

N comme Nin

« Quelle erreur pour une femme d’attendre que l’homme construise le monde qu’elle veut, au lieu de le créer elle-même ». Anais Nin (1903-1977).

O comme orage

La Bourse de commerce Fondation Pinault présente jusqu’au 11 septembre 2023 une nouvelle exposition intitulée Avant l’orage. Cette exposition collective présente des œuvres de nombreux-ses artistes dont plusieurs artistes femmes comme Judy Chicago, Tacita Dean, Alina Szapocznikov, Diana Thater Thu Van Tran ou encore Anicka Yi. L’exposition Avant l’orage invite à un cheminement à travers des installations et des œuvres de près d’une vingtaine d’artistes qui métamorphosent tous les espaces du musée, expliquent les organisateurs-rices. Sur fond de dérèglement climatique, dans l’urgence du présent comme dans l’œil d’un cyclone, l’obscurité et la lumière, le printemps et l’hiver, la pluie et le soleil, le jour et la nuit, l’humain et le non-humain cohabitent au sein de cet accrochage inédit d’œuvres de la collection. Ces paysages instables, saisis dans une ronde désynchronisée du temps, figurent de nouveaux écosystèmes dans lesquels le visiteur est invité à s’immerger. À voir.
Avant l’orage jusqu’au 11 septembre à la Bourse de commerce Fondation Pinault (2 rue de Viarmes - 75001 Paris). Du lundi au dimanche de 11h à 19h. Fermeture le mardi. Nocturne le vendredi.

P comme Parité

On aurait pu prendre bien d’autres domaines… mais prenons celui de la politique, tout particulièrement celui des membres du gouvernement. Alors combien de femmes ministres en France ? C’est Wikipédia qui a fait tout le boulot. Leur article nous en apprend beaucoup. Ainsi, il faut attendre 1947 pour qu’une femme soit nommée ministre de plein exercice. Il s’agit de Germaine Poinso-Chapuis, nommée à la Santé. Auparavant, les femmes étaient uniquement secrétaires d’État — comme Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore ou Irène Joliot-Curie en 1936, alors que le droit de vote comme celui d’être élue ne seront accordés qu’en 1944 ! Il faut attendre 1974 pour la deuxième ministre de plein exercice : Simone Veil, nommée à la Santé ! Il faut attendre 1981 pour que soit nommée la première ministre d’État (Nicole Questiaux, ministre de la Solidarité nationale). Dix ans plus, voici la première femme Première ministre (Édith Cresson), puis 2023 pour la seconde (Élisabeth Borne). La stricte parité numérique au gouvernement n’a été mise en place que sous les gouvernements conduits par Jean-Marc Ayrault. Première aussi pour Élisabeth Guigou, première femme à décrocher un ministère régalien : la Justice, en 1997. Record aussi pour Michèle Alliot-Marie qui occupera les ministères de la Défense, de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères !

P comme Peinture

Le Palais de Tokyo présente jusqu’au 14 mai 2023, une exposition des œuvres de Miriam Cahn. Elle « invente de nouvelles incarnations plastiques à ce qui nous dérange, à ce que l’on voudrait pouvoir zapper et qui pourtant nous fait face, nous regarde droit dans les yeux, dans un corps à corps auquel on ne peut échapper », expliquent les concepteurs-rices de l’expo. « Jour après jour, au sein d’une œuvre picturale intense qui embrasse aussi le dessin, la photographie, les films, l’écriture, Miriam Cahn met sur pause le flux des images volatiles de l’actualité politique et s’en saisit pour témoigner, résister, incarner. Elle est aujourd’hui une des plus importantes artistes de la scène contemporaine », explique le musée. L’exposition au Palais de Tokyo est la première grande rétrospective consacrée au travail de l’artiste dans une institution française. Elle réunit un ensemble de plus de deux cents œuvres de 1980 à nos jours.
Palais de Tokyo (13, avenue du Président Wilson - 75116 Paris. Métro : Ligne 9, stations Iéna et Alma Marceau). 12 euros, billet valable toute la journée. Accueil billetterie : 01 81 97 35 88. Le musée est ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 12 heures à 22 heures.

Q comme Quintessence

« Je suis le rêve américain. Je suis la quintessence de ce que le rêve américain a essentiellement dit. Il disait que vous pouviez venir de n’importe où et être ce que vous vouliez dans ce pays. C’est exactement ce que j’ai fait ». Whoopi Goldberg

R comme Retraites

« Présenter la réforme des retraites comme juste pour les femmes relève du boniment », explique la chercheuse Christiane Marty dans une tribune au Monde (6 janvier 2023). Elle y explique que le montant des pensions versées aux femmes est inférieur de 40 % à celui qui est versé aux hommes, un problème sur laquelle la réforme fait l’impasse. Et la chercheuse et militante d’Attac et de la Fondation Copernic d’expliquer : « Rappelons la situation. Si les salaires des femmes sont inférieurs en moyenne de 22 % à ceux des hommes (Insee 2022), leurs pensions de droit direct sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Ce chiffre est encore de 30 % pour les nouveaux retraités partis en 2020, selon la direction de la recherche du ministère du travail. La retraite amplifie donc encore les inégalités de salaires. Lorsque nos dirigeants sont interpellés sur ces inégalités de pensions, la réponse classique est qu’elles se réduisent au fil du temps. En réalité, elles stagnent, comme stagnent les inégalités de salaires (…) Le taux de pauvreté des femmes retraitées est ainsi sensiblement plus élevé que celui des hommes (10,4 % contre 8,5 %), et cet écart a tendance à se creuser depuis 2012, comme le relève le rapport 2022 du Conseil d’orientation des retraites (COR) ». Ces dernières semaines, le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, avait d’ailleurs admis que les « femmes sont pénalisées par le report de l’âge légal ». Pas du tout, a expliqué la Première ministre, Élisabeth Borne, qui expliquait (2 février) que la « réformes des retraites protège les femmes qui sont dasn des métiers difficiles ». Le 23 janvier, Élisabeth Borne avait expliqué à l’Assemblée nationale où elle était interpellée sur le sujet : « Je ne peux pas laisser dire que notre projet ne protégerait pas les femmes. Au contraire ».

S comme syndicaliste

2012. Depuis des années, Maureen Kearney, syndicaliste d’Areva, défend les intérêts du fleuron du nucléaire français. Proche d’Anne Lauvergeon, elle fréquente les ministres et les capitaines d’industrie. Lorsqu’elle apprend que l’ennemi juré d’Areva, EDF, est prêt à signer un contrat avec les Chinois qui pourrait entraîner un transfert de technologies, elle monte au créneau, alerte les politiques. Le 17 décembre, elle est retrouvée chez elle ligotée et violée. Une enquête est lancée par la gendarmerie. Alors tout bascule. Telle est la trame de ce roman, La Syndicaliste,  de Caroline Michel-Aguirre publié au Livre de poche. Publié en 2019 aux éditions Stock, La Syndicaliste a été l’objet de nombreuses adaptations, tant à la radio qu’à la télévision. Le documentaire réalisé par la radio irlandaise RTE a été primé au festival Radio Awards de New York. Réalisé par Jean-Paul Salomé, le film, avec Isabelle Huppert dans le rôle principal, a été sélectionné à la Mostra de Venise en septembre 2022 et couronné du Chabrol du public au festival du Croisic.
La syndicaliste, par Caroline Michel-Aguirre, Livre de poche. 8,40 euros.

S comme Simone de Beauvoir

« N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ». Simone de Beauvoir

T comme Transmission de la mère à l’enfant

Éviter les infections VIH chez les enfants. Actuellement, dans le monde entier, un enfant meurt toutes les cinq minutes de causes liées au sida. Seule la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH suit un traitement vital, bien loin derrière les adultes séropositifs-ves dont les trois quarts (76 %) reçoivent des antirétroviraux. En 2021, 160 000 enfants ont été contaminés-es par le VIH ; 15 % des décès dus au sida touchent des enfants, alors qu’ils-elles ne représentent que 4 % des personnes vivant avec le VIH. C’est pour lutter contre cette tendance que se sont multipliés, ces dernières années, les programmes de prévention de la transmission de la mère à l’enfant. Dans une récente communication, l’Onusida rappelait certains progrès. « Seize pays et régions ont déjà obtenu la certification pour la validation de l’élimination de la transmission verticale du VIH ou de la syphilis. Alors que le VIH et d’autres infections peuvent être transmis de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement, cette transmission peut être interrompue grâce à un traitement anti-VIH rapide pour les femmes enceintes vivant avec le VIH ou à une prophylaxie pré-exposition (Prep) pour les mères exposées à un risque d’infection au VIH. L’année dernière, le Botswana a été le premier pays africain présentant une prévalence du VIH élevée à être reconnu sur la voie de l’élimination de la transmission verticale du VIH. Cela signifie que le pays a connu moins de 500 nouvelles infections au VIH chez les nourrissons pour 100 000 naissances. Le taux de transmission verticale dans le pays était de 2 % contre 10 % il y a dix ans.

T comme Toute la beauté et le sang versé

Derrière ce magnifique titre, ce film documentaire de Laura Poitras revient sur la personnalité et le parcours hors normes de la photographe américaine Nan Goldin. Nan Goldin a révolutionné l’art de la photographie et réinventé la notion du genre et les définitions de la normalité. Immense artiste, elle est aussi une activiste infatigable, qui, depuis des années, se bat contre la famille Sackler, responsable de la crise des opiacés aux États-Unis et dans le monde. Toute la beauté et le sang versé nous mène au cœur de ses combats artistiques et politiques, mus par l’amitié, l’humanisme et l’émotion. Le film qui a reçu le Lion d’or au Festival de Venise 2022 et qui est nominé pour l'Oscar 2023 du Meilleur Documentaire, sort en France le 15 mars dans les salles.

U comme Unique

« Nous vivons aujourd’hui en compagnie d’épidémies qui affectent chacun-e d’entre nous, humains et non-humains. Le livre d’Élisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait. Art et activisme à la fin du XXsiècle qui inspire cette exposition [dont elle est la conseillère scientifique], s’est efforcé de recoudre ensemble les fragments subjectifs de l’histoire de l’épidémie la plus meurtrière depuis le dernier siècle : des faits, des œuvres, des idées et des émotions qui lient le matériel à l’immatériel », expliquent les organisateurs-rices de l’exposition. Le livre d’Élisabeth Lebovici « questionne comment les pulsations du désir, du manque, de la colère, de la douleur, de la mémoire et de l’archive ont fait histoire. Comment elles ont permis de (re)composer des généalogies interrompues, de fédérer des communautés qui ont produit des formes et des structures, qui agissent encore aujourd’hui, parfois au-delà de leur objet initial. Comment elles ont anticipé certaines questions de genre, de classe et de race, ainsi que l’inconscient de ce qu’on appelle aujourd’hui le validisme, c’est-à-dire la construction d’une norme sur la « bonne santé ». Ce champ de réflexion trouve aujourd’hui sa traduction dans cette exposition unique : Exposés-es. L’exposition présente des œuvres de plusieurs artistes femmes comme Zoé Léonard, Carrie Yamaoka, Moyra Davey, Nan Goldin, Barbara Hammer, Audrey Liebot, Marion Scemama, Joy Episalla, Lili Reynaud-Dewar, Nancy Brooks Brody, etc.
Palais de Tokyo (13, avenue du Président Wilson - 75116 Paris. Métro : Ligne 9, stations Iéna et Alma Marceau). 12 euros, billet valable toute la journée. Accueil billetterie : 01 81 97 35 88. Le musée est ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 12 heures à 22 heures.

V comme Violences sexuelles

À la demande du gouvernement, le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) entre les femmes et les hommes va  faire des propositions pour améliorer la « prise en compte de la parole » et la « prise en charge » des victimes des viols et agressions sexuelles. Le rapport devrait être remis au gouvernement « d’ici la fin du mois d’octobre », a indiqué la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, dans une lettre à la présidente du HCE Sylvie Pierre-Brossolette. Chaque année, plus de 110 000 personnes, dont 90 000 femmes, déclarent avoir été victimes de viol ou d’une tentative de viol, selon cette lettre. « Moins de 10 % des femmes victimes portent plainte, 80 % des plaintes sont classées sans suite et seulement 1% aboutissent à une condamnation pénale », a dénoncé le HCE. « C’est toute la chaîne, depuis la prise de parole des victimes jusqu’à la condamnation des agresseurs, que le HCE va évaluer pour formuler des propositions concrètes », a réagi Sylvie Pierre-Brossolette auprès de l’AFP.

V comme vouloir

« Vouloir être un homme ? Je suis mieux que ça ». Virginie Despentes dans King Kong Théorie

W comme « Woman »

Peut-on vraiment savoir ce qui se passe dans la tête d'une femme ? Peut-on dépasser la frontière des langues et des cultures pour essayer de comprendre ce que signifie « être une femme » dans le monde d'aujourd'hui ? L'exposition Woman tente d'y apporter des réponses, expliquent ses concepteurs-rices. Mêlant des scènes abstraites et poétiques aux témoignages des femmes du monde entier, l'exposition nous confronte à la vie des femmes à travers ses différentes facettes. Comment grandit-on dans un corps féminin ? Quels sont les obstacles et les réussites dans leur construction ? Quel rapport entretiennent-elles avec leur apparence ? Se souviennent-elles de leur premier orgasme ? Qu'attendent-elles des hommes ? Mais aussi quelles sont les discriminations et les violences auxquelles les femmes continuent à faire face dans le monde entier ? Drôles, touchantes mais aussi bouleversantes, les femmes se dévoilent sans tabous. L’exposition immersive dure 50 minutes.
« Woman » L'exposition Immersive. Projet Jam capsule à Paris Expo Porte de Versailles. Entrée à partir de 10 euros ; réservations conseillées.

X comme X

Marre des films pornos faits par des hommes pour des hommes. Le site au féminin.com proposait en 2021 une sélection de six sites de films pornos féministes et éthiques qui remettent le female gaze, le regard féminin (et notre plaisir) au cœur de leurs films. De son côté, le site Femmes d’aujourd’hui publiait en octobre 2021 une galerie de portraits de femmes réalisatrices de films pornos pour femmes. Sur le sujet, il est aussi intéressant de voir le débat lancé par la journaliste Agnès Giard (qui anime le blog les 400 culs), qui considère que le porno féministe n’existe pas… thèse qui a ssucité pas mal de réactions.

Y comme Yourcenar

Esprit vif et créatif, incomparable styliste, Marguerite Yourcenar a laissé de nombreux chefs d’œuvre de la littérature et beaucoup de citations dont celle-ci : « Les lois sont dangereuses quand elles retardent sur les mœurs. Elles le sont davantage lorsqu’elles se mêlent de les précéder ». Inspirant !

Z comme Zanele Muholi

Artiste photographe non binaire, Zanele Muholi, qui se définit comme « activiste visuel·le », utilise l’appareil photo comme un outil contre les injustices. Dans les années 1990, l’Afrique du Sud connaît des changements sociaux et politiques importants. La démocratie s’établit en 1994 avec l’abolition de l’apartheid, suivie par une nouvelle Constitution en 1996, la première au monde à interdire toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Malgré ce progrès, les personnes noires LGBTQIA+ y restent la cible de violences et de préjugés. Très impliqué-e dans la vie de cette communauté, Zanele Muholi mène un « travail photographique indissociable de son militantisme », explique la Maison européenne de la photographie (Paris) qui accueille l’exposition parisienne de l’artiste. Dans ses portraits individuels et collectifs, Zanele Muholi cherche à rendre visible des personnes queer et racisées, tout en questionnant les stéréotypes et les représentations dominantes qui y sont associées. Les photographies de Muholi montrent la diversité et la singularité des membres de la communauté, en mettant en avant leur courage, leur dignité face aux multiples discriminations. Privilégiant une approche collaborative, l’artiste invite les personnes qu’i-el photographie à être des « participant-ses » actifs-ves de l’œuvre qui contribuent à déterminer le lieu, les vêtements et la pose adoptés pour la prise de vue. L’artiste tourne également son appareil photo vers elle-lui-même, pour interroger l’image de la femme noire dans l’histoire. Les photographies de Zanele Muholi encouragent le-la spectateur-rice à interroger les idées reçues. Elles créent un « nouveau lexique d’images positives pour des communautés sous- et mal représentées en vue de promouvoir le respect mutuel ».
Maison européenne de la photographie (5/7 rue de Fourcy - 75004 Paris). Mercredi et vendredi 11h – 20h ; jeudi 11h – 22h ; le week-end 10h – 20h ; fermé lundi et mardi.

Commentaires

Portrait de Superpoussin

J'attend avec impatience le jour où notre société qui se veut défendre l'égalité entre les genres créé enfin une journée des droits des hommes où les problèmes de ce genre pourraient enfin être évoqués.