Abstinence à deux vitesses !

Publié par tofo le 25.09.2008
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abstinenceprévention
Dans de nombreux pays d'Afrique, la mode, en matière de prévention du sida, est de prêcher l'abstinence. C'est le cas en Côte d'Ivoire où se développent des programmes en direction des jeunes soutenus par des ONG américaines. Le journal "Fraternité Matin" revient sur ce phénomène.

Ils sont jeunes (entre 10 et 24 ans) et s'adressent aux jeunes dans tous les quartiers d'Abidjan et dans la plupart des grandes villes du pays. Leur objectif est de "prôner l'abstinence sexuelle comme moyen privilégié de lutte contre le VIH/sida". Depuis 2003, une ONG américaine (Hope World Wide International) les forment d'ailleurs dans le cadre d'un réseau baptisé (ça fait rêver) : Réseau des abstinents de Côte d'Ivoire. Le discours est simple : l'abstinence est la solution car, comme le dit un responsable cité par "Fraternité Matin" : "Ce n'est plus un secret pour personne : le préservatif a montré ses limites."

Du coup, l'ONG trouve plus facile de dire aux jeunes de ne pas avoir de relations sexuelles plutôt que d'utiliser le préservatif lorsqu'ils ont des relations sexuelles. Comme l'explique le journal, l'ONG se fixe comme objectif "non seulement d'inculquer aux jeunes des valeurs, mais aussi de leur présenter les avantages liées à la pratique de l'abstinence sexuelle."
Bref, il s'agit de faire rêver les jeunes en leur disant de ne pas penser au sexe. Les programmes, baptisés "Abstinence-Jeunes", sont très variés. Ils vont de la causerie, aux caravanes itinérantes en passant par les entretiens individuels et concernent des jeunes dans les collèges ou les lycées. L'ONG Hope World Wide International a poussé si loin sa technique qu'elle "travaille" même sur deux catégories de jeunes : "les abstinents primaires, qui n'ont jamais eu de relations sexuelles, et les abstinents secondaires qui ont déjà eu des relations sexuelles, mais décident de s'abstenir désormais".
Vaste, ce projet est conçu sur dix ans (jusqu'en 2013 donc) est largement toléré par les pouvoirs publics. Il faut dire que la jeunesse ivoirienne est la frange de la population la plus touchée par le VIH-sida".

Crédit photo : otsuafnitsua