Accès aux soins : ça se dégrade encore pour les plus démunis

Publié par jfl-seronet le 01.11.2011
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Chaque année, le rapport annuel de Médecins du Monde (MdM) sonne comme une claque et un rappel à l’ordre. Il en va de même de l’édition 2010/2011, qui note une proportion plus grande de mineurs et femmes enceintes vivant à la rue parmi le public fréquentant les centres de MdM, ainsi qu'une tendance chez beaucoup de personnes à tarder à se soigner. Explications.
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L'accès aux soins des personnes les plus démunies continue de se dégrader, déplore Médecins du Monde (MdM) dans son rapport annuel 2010/2011, publié le 13 octobre. "Il y a un décrochage très net sur le plan sanitaire, qui se caractérise par une augmentation" du nombre des consultations médicales, et parmi elles une hausse de la proportion de "publics fragiles, comme les femmes enceintes et les mineurs", explique le docteur Olivier Bernard, président de Médecins du Monde. Selon ce baromètre de l'accès aux soins publié avant la Journée mondiale de la Misère, le 17 octobre, entre 2008 et 2010, les consultations médicales dans les vingt centres d'accueil, de soins et d'orientation (Caso) de MdM en France ont augmenté de 10%, pour atteindre 38 606 consultations en 2010. "Près de 12% des personnes reçues en 2010 dans ces centres étaient mineurs, précise l’AFP. Par ailleurs, 8% des femmes enceintes suivies (…) vivent à la rue, et plus de la moitié présentent un retard de suivi de grossesse. Au total, un quart des patients (24%) est venu se soigner trop tardivement, et 45% des consultations nécessiteraient un suivi d'au moins six mois, notamment pour des cas de diabète, asthme, hypertension artérielle, troubles psychiques ou troubles anxieux".
Dans son rapport, l’association ne se limite pas à chiffrer son activité… elle cherche à comprendre ce qui est en jeu et à analyser les causes de tels phénomènes. MdM met logiquement en cause "la crise économique", mais aussi "les politiques publiques" qui "ciblent les populations marginales" pour les expulser, qui "rendent l'accès aux dispositifs de soin plus compliqué". "Il nous est de plus en plus difficile de prévenir la diffusion des maladies, puisque les problématiques de sécurité l'emportent toujours sur le sanitaire", explique ainsi le Dr Philippe Rodier, responsable de la mission chargée des Roms à Marseille, interrogé par "Le Monde". "Après un déménagement forcé, voire une expulsion, le traitement est souvent interrompu", rappelle le journal. Ces mêmes politiques "réduisent l'hébergement d'urgence et le logement social". "Seuls 23% des patients de MDM ont un logement stable", rappelle Olivier Bernard.