Agnès Buzyn, quel bilan ?

Publié par jfl-seronet le 24.02.2020
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Politique

Deux ans et huit mois, c’est la durée du passage d’Agnès Buzyn au ministère des Solidarités et de la Santé. Durant ce laps de temps, la professeure de médecine et hématologue aura conduit des réformes importantes ; certaines n’auront pas été menées à bout, du fait d’un départ précipité (dimanche 16 février) pour mener campagne à Paris. Quelles ont été les avancées, les échecs patents et les progrès en demi-teinte ? Passage en revue.

Réduction des risques, usage de drogues

C’est une approche classique qu’a développée la ministre, dans la lignée de ce qui a été fait avant elle. La ministre ne s’est pas opposée à la mise en place de l’amende forfaitaire pour usage de stupéfiants. Elle n’a pas préconisé une autre approche des drogues. En janvier dernier, la ministre était d’ailleurs interpellée par plusieurs associations qui demandaient une « application effective des outils de réduction des risques prévus par la loi de santé ». « Quatre ans après l’adoption de la loi de santé, l’intégration de ses recommandations concernant la réduction des risques (RDR) et de ses outils dans la politique publique n’est toujours pas optimale au Ministère de la santé. Parmi ces outils délaissés, l’analyse de drogue en est un pourtant essentiel. Quatre ans après l’entrée en vigueur de la loi, la Direction générale de la santé (DGS) n’a toujours pas donné aux Agences régionales de santé (ARS) les instructions attendues pour permettre le financement essentiel au déploiement de l’analyse de drogues ainsi que de l’accompagnement lié aux risques d’injection (Aerli). De fait, de nombreux blocages persistent sur la mise en place d’outils majeurs de réduction des risques, pourtant prescrits par la loi ».

Lutte contre le tabac

Dès son arrivée au ministère de la Santé, Agnès Buzyn a affiché un évident volontarisme face au tabagisme. Le gouvernement s’est engagé dans une politique de hausses tarifaires pour faire passer le prix du paquet de cigarettes à 10 euros à la fin de l'année 2020. « C'était l'engagement qui avait été pris dans le discours de politique générale du Premier ministre à notre arrivée. Les résultats sont au rendez-vous. Il y a eu près d’1,5 million de fumeurs en moins en un an, entre 2017 et 2018. Donc ça porte des fruits. », a-t-elle indiqué. « L'ensemble des mesures pour lutter contre le tabagisme, le fait que les patches pour l’arrêt soient remboursés par la Sécurité sociale, par exemple, l’augmentation des prix font qu'aujourd'hui, il y a de moins en moins de jeunes qui rentrent dans le tabagisme et il y a de plus en plus de personnes qui arrêtent », a détaillé la ministre de la Santé.

Lutte contre l'alcool

À l’inverse, en matière de consommation excessive d’alcool, la ministre a tenté des choses, intervenant publiquement sur le sujet, mais sans succès. Bien sûr, elle a demandé à bannir les vins des tables du ministère le midi, mais on reste dans le symbole. En août 2019, elle indiquait publiquement être défavorable à l’hypothèse d’un retour de l’alcool dans les stades, retour souhaité par des députés. En février 2018, elle est invitée sur France 2, à un débat sur la consommation excessive d’alcool. Sur le plateau de la chaîne publique, Agnès Buzyn affirme : « L'industrie du vin laisse à croire que le vin est un alcool différent des autres alcools. Or, en termes de santé publique, c’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, de la vodka ou du whisky. Il y a zéro différence. Le vin est un alcool ». Courageuse, cette sortie lui vaut d’être clouée par Emmanuel Macron et le Premire ministre sur la porte du chai. Les deux expliquent qui, en public, qui, à l’Assemblée nationale, qu’ils aiment le vin, flattant le lobby viticole, autrement plus puissant que le lobby du tabac, dirait-on. Du coup, pas de grandes mesures contre cette consommation qui tue pourtant plusieurs millers de personnes par an. En 2019, la grande opération « Dry January » capote. Alors que des associations accusent l'État d'avoir cédé sous la pression des viticulteurs, Agnès Buzyn affirme que le projet de Dry January n'a pas été validé par son ministère. Bon, l’argument semble bizarre car Santé publique France a mobilisé un budget conséquent sur l’opération (qui aurait été une première en France) et fait travailler ses équipes. En fait, il semble que le veto soit venu de l’Élysée et que le ministère de la Santé ait suivi l’oukaze présidentiel plutôt que la mesure de santé publique.

Loi de bioéthique

Sur le projet de loi relatif à la bioéthique, Agnès Buzyn, qui était leader sur le sujet, mais pas la seule ministre sur le pont (Frédérique Vidal, Nicole Belloubet…), a défendu le texte et le cap. Elle est souvent intervenue sur l’emblématique ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires et aux couples de lesbiennes. La ministre « a passé de longues heures à l’Assemblée nationale puis au Sénat – où la loi a été votée en première lecture – faisant montre d’une bonne connaissance du dossier et d’un style, certes sans éclat mais réfléchi et volontiers pédagogique, globalement salué », commente Le Monde. Reste que certaines personnes n’ont pas été prises en compte dans la loi. « La révision des lois de bioéthique est l’occasion de s’intéresser aux droits reproductifs et familiaux des personnes trans. Mais, une fois de plus, on refuse de prendre en compte leur existence », déplore l’Inter-LGBT dans un communiqué. « En faisant référence aux femmes non mariées ou en couple avec un homme ou une femme, le projet de loi fait du sexe à l’état civil – et non la capacité de gestation – une condition d’accès à l’AMP. Or, refuser l’accès à l’AMP à une personne ayant un utérus fonctionnel pour la seule raison de son sexe à l’état civil est une différence de traitement à raison du sexe et de l’identité de genre. Il est inacceptable que la loi entérine de telles distinctions alors même qu’on affirme vouloir les combattre », critique le communiqué.

Loi sur les retraites

En retrait, Agnès Buzyn n’a jamais été en première ligne sur le dossier des retraites, laissant la main à Jean-Paul Delevoye, du temps où il était haut-commissaire aux retraites. Cela a changé lorsqu’il a du démissionner et qu’elle a repris temporaiment la main en attendant l’arrivée de Laurent Pietraszewski aux fonctions de Jean-Paul Delevoye. Agnès Buzyn a quitté ses fonctions la veille de l’examen en séance à l’Assemblée nationale dudit projet de loi, un des textes majeurs du quinquennat. Ce départ ne devrait rien changer… du moins sur ce sujet. « Ce n’est pas son cabinet qui a géré ça de près, mais plutôt ceux de Pietraszewski et Matignon », explique, dans les colonnes du Monde, Frédéric Sève, l’un des dirigeants de la CFDT. Récemment, AIDES et des associations l’APF France handicap, l’Unapei, l’Uniopss s’interrogeaient sur les garanties pour les personnes en situation de handicap ou d’invalidité. Les associations alertaient « sur les risques de précarisation des publics les plus vulnérables qu’impliquent certains manquements de [la] réforme ».

Projet de loi santé

Le 26 mars 2019, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi Santé, porté par Agnès Buzyn. Ce texte doit apporter des solutions aux problématiques de santé en France, un secteur particulièrement touché. Études de médecine, restructuration des hôpitaux, développement de la télémédecine sont dans le champ de ce texte complexe. Le projet de loi Santé d’Agnès Buzyn fait, entre autres, la part belle au numérique pour faciliter le quotidien des patients-es comme des professionnels-les. C’est pourquoi, d’ici le 1er janvier 2022, les Français-es pourront logiquement se créer un espace numérique de santé. Sur cette plateforme virtuelle, le patient aura ainsi accès à son dossier médical partagé (DMP), son dossier pharmaceutique, et d’autres services comme des documents administratifs, les remboursements, une messagerie, etc.

Santé en prisons

Le 1er juillet 2019, le gouvernement présente son « plan pour améliorer la santé en détention ». Connaître l'état de santé des personnes détenues, faciliter leur accès aux soins en développant la télémédecine, rendre plus attractif l'exercice de la médecine en prison : les ministères de la Santé et de la Justice ont détaillé, lors d’une conférence de presse, les 28 mesures de leur feuille de route sur la « santé des personnes placées sous mains de justice 2019-2022 ». Comme le rappelle l’AFP, de nombreux rapports et observateurs pointent régulièrement les carences du système médical en prison, d'autant plus aggravées par la surpopulation, qui atteignait au 1er avril le nombre record de 71 828 détenus-es pour quelque 61 000 places. Afin d'améliorer l'accès aux soins, qui reste disparate et insuffisant malgré la loi « Santé-Justice » du 18 janvier 1994 et les efforts entrepris depuis, le gouvernement a dégagé trois mesures principales, indique l’AFP. Il souhaite généraliser la télémédecine - comme c'est déjà le cas hors détention - dans l'ensemble des unités sanitaires en milieu pénitentiaire (USMP) d'ici 2022, en particulier pour les consultations de dermatologie, d'ophtalmologie ou de pré-anesthésie. Ceci afin d'éviter les extractions médicales et de prévenir tout retard de prise en charge. Par ailleurs, des stages en milieu pénitentiaire pour les internes en médecine seront proposés sur l'ensemble du territoire pour attirer un nouveau public et pallier les difficultés de recrutement de professionnels-les de santé, encore plus importantes en prison qu'ailleurs. Dans ses objectifs, le plan ministériel propose de « Développer la prévention et la promotion de la santé auprès des détenus ». « Le virage préventif engagé par le Gouvernement depuis 2017 doit pouvoir bénéficier à tous. Dans ce cadre, les outils de prévention déployés en population générale doivent être adaptés aux populations sous mains de justice (service sanitaire des étudiants en santé, opération #MoisSansTabac, bilans de santé et nouvelles consultations obligatoires…) », explique le gouvernement. Reste que ce plan est peu voire pas financé (le coût global n’a d’ailleurs pas été chiffré) et que les actions de RDR (programmes d’échanges de seringues) sont écartées.

Crise de l’hôpital public

Durant cette période, la ministre aura dû faire face à une crise hospitalière sans précédent, conséquence d’années de restrictions budgétaires, rappelle Le Monde (17 février). « À son arrivée, elle a représenté un espoir parce qu’elle partageait notre constat d’un hôpital à bout de souffle, témoigne André Grimaldi, le président du Collectif Inter-Hôpitaux. Mais au final, elle a été une ministre faible, qui a plié devant Darmanin [ministre de l’action et des comptes publics]. Ce qu’elle a fait sur l’hôpital est un vrai échec », tranche le diabétologue, cité par le quotidien. Ces derniers mois, la ministre a dégainé à tour de bras des primes pour certaines catégories de soignants-es et la reprise par l’État d’un tiers de la dette des établissements publics de santé. Reste que ces mesures n’ont pas calmé le conflit qui dure depuis plus de onze mois.

AME et accès aux soins des personnes étrangères

C’est un des naufrages de la ministre. Maintes fois alertée par les associations sur « les conséquences dangereuses », des mesures annoncées lors du comité interministériel en décembre 2019 sur l’immigration et l’intégration : imposer un délai de trois mois avant l’accès à la sécurité sociale pour les demandeurs·ses d’asile, contraintes nouvelles dans l’accès à l’Aide médicale d’État (AME) pour les personnes sans-papiers entrées en France avec un visa, la ministre a laissé faire. Les associations expliquaient alors : « Ces décisions transformeront encore un peu plus l’accès aux soins en un parcours du combattant et feront peser une pression supplémentaire sur les équipes hospitalières, les centres de santé associatifs, les caisses d’assurance maladie et les finances publiques. À ce jour, aucune réponse adaptée n’a été apportée pour anticiper ces bouleversements. C’est pourquoi nos organisations renouvellent leur appel à ne pas déstabiliser l’insertion déjà fragile des personnes étrangères et à ne pas affaiblir le travail des professionnels-elles de santé et du médico-social ».

Prix du médicament et transparence

En novembre 2019, AIDES et d’autres ONG (Médecins du Monde, Action Santé mondiale, etc.) saluent une « avancée majeure vers la transparence ». En deuxième lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 (PLFSS 2020), l’Assemblée nationale a adopté un amendement visant à renforcer la transparence sur le prix des médicaments. L’amendement a été déposé par Olivier Véran (le nouveau ministre de la santé), et inspiré de propositions d’associations de santé et de personnes malades. Il oblige les firmes pharmaceutiques à rendre public « le montant des investissements publics de recherche et développement dont elles ont bénéficié pour le développement » d’un médicament.  IL a été depuis invalidé par le Conseil constitutionnel. En mai 2019, lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, la France s’engageait, par la voix d’Agnès Buzyn, à mettre en œuvre une plus grande transparence sur le marché du médicament. « D’autres chantiers de la transparence restent à être entrepris : le rapport d’activité du Comité économique des produits de santé (CEPS) pour 2018 montre que les autorités sont de plus en plus contraintes à négocier des remises secrètes sur le prix du médicament, pour plus de deux milliards d’euros. Ces remises organisent une déconnexion croissante entre le prix réel du médicament et ce qui est rendu public. Surtout, elles banalisent et cherchent à rendre acceptable des prix exorbitants, fictifs, qui remettent en cause l’accès aux soins. En rendant ces remises publiques, la transparence permettra d’aller vers un prix plus juste et soutenable. C’est pourquoi nous attendons du Gouvernement qu’il lance ces travaux sans délais », expliquent les ONG signataires. En septembre 2019, le gouvernement annonce, par la voix du Premier ministre, des mesures « pour lutter contre les pénuries de médicaments ». « Elles témoignent d’une prise de conscience manifeste du gouvernement quant à l’ampleur du problème. Nous restons toutefois vigilants sur leur application concrète ainsi que sur le montant des sanctions encourues par les industriels », souligne un communiqué de France assos santé (dont AIDES est membre).

Dons du sang

En 17 juillet 2019, Agnès Buzyn, annonce un assouplissement important des critères d’inclusion dans le don du sang des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, passant de 12 à 4 mois d’abstinence. Dans un communiqué, l’Association française des hémophiles (AFH) et AIDES prennent acte de cette décision. Elles rappellent « que le don du sang n’est pas un droit et qu’il n’a pas à répondre à une demande sociale des donneurs-ses mais aux besoins des receveurs-ses. C’est cette logique et elle seule qui doit être préservée pour garantir la sécurité du système transfusionnel ». « Dès l’entrée en vigueur de la réforme, l’Etat doit engager une évaluation précise de son impact et maintenir la possibilité d’un alignement total des critères entre HSH et hétérosexuels-les dès lors que de nouvelles données le permettront. », explique alors Aurélien Beaucamp, président de AIDES. Tandis que Nicolas Giraud, président de l’AFH rappelle les enjeux : « Pour la communauté des personnes vivant avec une maladie hémorragique rare, la sécurité du/de la receveur-se primera toujours. Le surrisque, même minime, n’est pas acceptable. Le prix à payer des errances en matière de sécurité transfusionnelle nous le connaissons : des centaines de personnes contaminées dans les années quatre-vingt et une communauté décimée ».

Bilan des ONG et activistes

Un titre choc qui donne le ton pour le communiqué de AIDES (18 février) : « Buzyn déserte, les dossiers restent ». « Si Agnès Buzyn quitte le navire, de nombreux dossiers restent en suspens. L’épidémie de VIH recule, mais il nous reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif « Zéro contaminations », explique l’association qui interppelle surtout Olivier Véran à l’occasion de sa prise de poste et « lui adresse sa feuille route pour lutter contre les épidémies de VIH, hépatites et IST ». 
Cette feuille de route comprend des « dossiers en urgences vitales » : l’accès à la couverture maladie des étrangers-es a été gravement atteint sous le mandat Buzyn avec l’instauration du délai de carence de trois mois pour les demandeurs-ses d’asile. L’aide médicale d’état (AME) doit être intégrée de toute urgence à l’Assurance Maladie. Nous demandons un accès universel à la santé pour tous-tes les étrangers-es quel que soit leur statut administratif ; l’hôpital public connaît une crise sans précédent qui conduit à des difficultés d’accès aux soins pour les patients-es, voir les met en danger. Il est aujourd’hui indispensable de répondre aux besoins des professionnels-es et des patients-es et de revaloriser le budget de l’hôpital public ; sur la réforme des retraites, nous avons alerté sur les risques de précarisation des publics les plus vulnérables. Nous demandons un projet qui garantisse une retraite digne aux personnes dont la carrière a été hachée du fait de leur santé ou de leur handicap. On y trouve aussi des « dossiers en observation » : le déploiement de tests de dépistage rapide (Trod) de l’hépatite B, l’ouverture de la primo prescription de la Prep aux médecins de ville, la généralisation des centres de santé sexuelle, l’accès aux programmes d’échanges de seringues en prison ou la multiplication des salles de consommation à moindres risques sont des mesures nécessaires pour faire reculer les épidémies de VIH, hépatites et IST. Elles ne doivent plus attendre ; l’amendement sur la transparence du médicament porté par Olivier Véran, alors député, a été invalidé par le Conseil Constitutionnel.  Nous lui demandons, en tant que ministre, de faire le nécessaire pour que cet amendement soit réintégré dans la loi dès maintenant ; le projet de loi bioéthique, excluant les personnes trans en dépit de nos demandes, doit a minima comprendre le remboursement de la PMA aux couples de femmes et pour les femmes seules. Nous demandons à Olivier Véran de défendre cette position face aux députés-es, comme l’a fait sa prédécesseure. Et enfin les « dossiers en salle d’attente » : la loi de pénalisation du client met en danger quotidiennement les travailleurs-es du sexe. Olivier Véran sera en tant que ministre le garant de la santé de tous-tes les citoyens-e, y compris des travailleurs-es du sexe. AIDES lui demande, comme nous l’avions fait auprès d’Agnès Buzyn, d’investir ce sujet pour garantir la défense de tous et toutes ; la mise en place d’une amende forfaitaire pour les consommateurs-rices de drogues ne répond une nouvelle fois qu’à une approche répressive. Nous demandons à M. Véran de reprendre le dossier et de l’envisager sous l’angle de la santé publique plutôt que celui de la morale et de la pénalisation. Et l’association de conclure : « Nous attendons aujourd’hui de vous, M. Véran ce que nous avons exigé de Mme Buzyn durant ces deux ans et demi : permettre à toutes et tous un accès universel, inconditionnel et de qualité aux soins. Sans cela, nous ne pourrons vous considérer comme un allié de la lutte contre le VIH et les hépatites ».

Des critiques, on en trouve sous la plume de l’activiste Pauline Londeix. Dans un billet intitulé « Élections municipales à Paris : au sujet de la crédibilité d’Agnès Buzyn » et publié sur son Mediapart, elle explique qu’Agnès Buzyn « n’a aucune crédibilité ». Et Pauline Londeix d’expliquer pour justifier sa charge : «  Elle refuse depuis des mois de mettre en œuvre concrètement la transparence sur les prix des médicaments et produits de santé. Elle maintient donc dans l’opacité tout ce qui pourrait permettre de mieux négocier ces prix, de les revoir à la baisse, notamment les informations concernant les contributions publiques à la recherche et au développement ». Autre grief, le fait que l’ancienn ministre ait imposé des coupes budgétaires sans précédent à l’hôpital public et les services d’urgence au nom de la nécessité de réaliser des économies. En choisissant des mesures d’austérité et de ne jamais remettre en cause les prix illégitimes des médicaments, Agnès Buzyn est directement responsable de la ruine de l’hôpital public. Son mépris à l’égard des personnels hospitaliers, en grève depuis plus d’un an, doit être un avertissement pour l’électorat parisien sur les priorités qui sont les siennes ». Et enfin, le fait d’avoir entravé « l’accès aux soins des demandeurs d’asile. Portant le soupçon de la fraude et du surcoût sur une population vulnérable, reprenant à son compte les arguments du Rassemblement national, Agnès Buzyn a appliqué la préférence nationale au système de santé et mis en danger toute une population (…) Parce qu’elle a combattu la transparence sur les prix des médicaments, [elle] a choisi des mesures démagogiques qui font porter à des personnes les plus fragiles la cause de la ruine du système de santé – alors que la cause principale, l’opacité sur le prix des médicaments, est entretenue par Agnès Buzyn » Et de conclure : « Agnès Buzyn restera à ce jour l'une des pires ministres de la santé que la Ve république ait connue ».