Aids 2022 : le sida est toujours là !

Publié par Rédacteur-seronet le 01.08.2022
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ConférencesAaids 2022

Retrouvailles, colères, craintes et espoirs. Quelques adjectifs qui résument bien l’ambiance lors de cette première journée de conférence mondiale sur le VIH, organisée par l’IAS (International aids society). Aids 2022 se déroule à Montréal (Canada) du 29 juillet au 2 août avec une 24e édition qui revient en format mixte présentiel/virtuel après deux années en 100 % virtuel. Seronet revient sur les moments forts de cette première journée.

« Injuste et raciste »

Les masques sont toujours là, mais la joie de se retrouver est palpable. Les activistes et scientifiques du monde entier se retrouvent enfin quatre ans après la conférence d’Amsterdam en 2018. Certains-es se prennent dans les bras ; d’autres font des selfies. Une ambiance un peu électrique règne dans les immenses couloirs du palais des congrès de Montréal. La grande métropole insulaire et portuaire du fleuve Saint-Laurent accueille la conférence mondiale sur le VIH pour la deuxième fois (1989 et 2022). Mais une fois passée la joie des retrouvailles, un sujet de discussion revient sur toutes les lèvres. Des centaines de participants-es, principalement originaires d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, ont vu leurs demandes de visas rejetées, y compris certains-es qui avaient pourtant reçu des bourses en partie financées par le gouvernement fédéral canadien pour y assister. Dans un tweet daté du 26 juillet et très relayé, Winnie Byanyima, la directrice exécutive de l'Onusida, partageait son émoi après avoir failli rater son avion pour Montréal. « Tous les documents ont été scrutés encore et encore, des appels ont été effectués et j'ai pu embarquer en dernier. C’est injuste et raciste ! » Dans la foulée, Coalition PLUS tweetait « des centaines de militants-tes du Sud n'ont pas pu obtenir de visas pour assister à la conférence sur le sida à Montréal. La délégation de Coalition PLUS sera donc amputée de 15 % de ses membres ».

Vendredi 29 juillet, 9 heures du matin, la cérémonie d’ouverture s’ouvre avec une prière des Indigenous Knowledge Keepers (Gardiens-nes du savoir autochtone). Les gardiens-nes du savoir autochtones aident les nations autochtones à honorer leur responsabilité culturelle de veiller sur les terres et les eaux. Ils-elles sont les « yeux et les oreilles » des communautés sur le territoire. « Aimez-vous, honorez-vous et respectez-vous les uns les autres », prêche Sedalia Fazio. Cette membre active et respectée de la nation mohawk fait également référence à la planète qu'on tue et aux bébés autochtones enterrés par l'église catholique au Canada avant d’entonner un chant tribal et mystique. Une introduction un peu déroutante mais inspirante.

Sans transition c’est au tour d’Omar Sharif Jr, un mannequin et acteur canado-égyptien, petit-fils de l'acteur Omar Sharif de prendre la parole. C’est l’instant people de la conférence qui a vu défiler dans le passé des stars engagées comme Elton John ou Charlize Theron. Le mannequin, ouvertement gay, rend hommage à la Fondation contre le sida Elizabeth Taylor et en profite pour faire passer le message qu'il cherche un mari (« Messieurs, mes messages privés sont ouverts ! » annonce-t-il à la salle avec humour). Plus sérieusement, Omar Sharif Jr s'excuse au nom de la population canadienne pour toutes les personnes qui n'ont pas pu venir à la conférence pour des problèmes de visas et termine son discours par une formule toujours efficace : « On aura mis fin au sida quand on aura mis fin à toutes les inégalités ».

L’intervention qui suit est celle de la présidente de l’IAS, Adeeba Kamarulzaman, professeure en maladies infectieuses à l’Université de Kuala Lumpur en Malaisie. En prenant cette fonction de présidente en 2020, Adeeba Kamarulzaman s’était présentée, elle-même, comme la « première femme asiatique présidente, la première femme musulmane présidente », et l’une des rares femmes à prendre cette fonction, très importante. Devant les 15 000 personnes présentes à cette cérémonie, Adeeba Kamarulzaman admet être « très contrariée » par l’absence de centaines d’activistes des pays du Sud. « Ceux qui sont le plus affectés par le VIH doivent exprimer leurs points de vue et prendre part à la discussion », souligne la professeure.

À chaque minute, une nouvelle mort !

La rumeur courait depuis la veille : les activistes vont interrompre la cérémonie d’ouverture pour protester du scandale des visas refusés, mais aussi de l’absence très remarquée de Justin Trudeau. Le Premier ministre du Canada depuis 2015 n’a pas daigné se déplacer à la plus grande conférence mondiale sur le VIH organisée dans son pays et n’a même pas envoyé un-e membre de son gouvernement. « À chaque minute, une nouvelle mort ! Le sida est toujours là ! » scandent des activistes qui ont pris possession de la scène. « C'est NOTRE conférence ! Laissez nous prendre la scène, c'est notre épidémie ! Les gens meurent ! » crie une militante. « Je suis désolée, je ne vais pas célébrer ViiV [le laboratoire pharmaceutique qui commercialise la Prep injectable, ndlr], il faut que la Prep soit accessible à tous de partout ! », ajoute t-elle. Un homme prend la parole et dénonce le fait que les conférences sur le VIH/sida soient organisées dans « des pays racistes ». Et l’activiste d’ajouter : « Il faut aborder la question du privilège et le privilège existe dans cette salle ». Un moment fort.

En danger

Winnie Byanyima, la directrice exécutive de l'Onusida, arrive sur la scène en commençant par saluer l’action des activistes : « Tous les progrès dans la lutte contre le VIH se sont faits à travers la protestation. Je vous ai entendus », assure la femme politique et diplomate ougandaise. Winnie Byanyima enchaine sur l’actualisation du rapport mondial 2022 de l’Onusida sur le VIH dans le monde, rendu public le 27 juillet, à la veille de la conférence. Le rapport intitulé « En danger » alerte sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur les progrès faits dans la lutte contre le sida. Si les nouvelles infections au VIH dans le monde ont continué de baisser l'année dernière (de 3,6 % comparé à 2020), il s'agissait de la plus petite réduction depuis 2016. Le nombre de personnes vivant avec le VIH ayant accès à un traitement a bien continué d'augmenter en 2021, mais seulement de 1,47 million, comparé à 2 millions les années précédentes. C'est la plus petite augmentation depuis 2009. Environ 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été comptabilisées en 2021, soit plus de 4 000 personnes par jour et 650 000 personnes sont décédées d’une maladie liée au sida. Les jeunes femmes et adolescentes sont particulièrement touchées. « Toutes les deux minutes, une jeune femme contracte le VIH, trop souvent après une agression sexuelle », déplore la directrice de l’Onusida. Autre donnée inquiétante, les enfants représentaient 4 % de la population vivant avec le VIH en 2021, mais 15% des décès liés au virus, ajoute Winnie Byanyima. Et l’activiste de conclure : « Ce rapport n'est pas une admission d'échec. C'est un appel à l'action. Aujourd’hui, nous avons tous les outils pour mettre fin à la crise du sida en quelques années, seulement si les dirigeants mondiaux agissent avec courage et vision ».

Le Manifeste de Montréal mis à jour

Tim McCaskell, activiste LGBT+ et VIH depuis plus de 40 ans est le prochain à prendre la parole pour présenter la mise à jour du Manifeste de Montréal. C’est en juin 1989, à Montréal, lors de la 5ème conférence internationale sur le sida que le manifeste de Montréal a vu le jour. À travers le fameux slogan : « Rien pour nous, sans nous », les militants-tes de l’époque avaient exigé leur inclusion pleine et entière dans les conférences scientifiques, au même titre que les experts-tes scientifiques. Une révolution ! Trente-trois ans après ce coup d’éclat, qui a durablement influencé la lutte contre le sida, la Cocq-sida a lancé, en mai 2022, une large consultation auprès des organisations communautaires dans le monde entier afin d’actualiser le manifeste de 1989.  Comme la version originale, la consultation a été écrite en trois langues : français, anglais et espagnol. L'organisation a reçu une centaine de réponses ; les résultats ont pu être affinés après une réunion consultative organisée en juin. La Cocq-sida a sélectionné plusieurs écrivains-nes et poètes pour écrire la nouvelle version du manifeste. L’un-e d’entre eux-elles n’avait que quelques mois quand le manifeste de 1989 a été déposé !

Sida, où est la France ?

Le gouvernement canadien n’est pas le seul dont l’absence a été remarquée. Jamais dans l’histoire des conférences IAS, le gouvernement français n’avait autant brillé par… son absence ! Ni le président Emmanuel Macron, ni François Braun, le ministre de la Santé et de la Prévention pas même un-e secrétaire d’État n’ont fait le déplacement à la conférence. Seule Stéphanie Seydoux, ambassadrice de la santé mondiale, était présente comme représentante officielle de la France. Des dizaines d’activistes de AIDES, Sidaction et Act Up-Paris ont décidé de réagir et ont marché jusqu’au stand officiel du ministère de la Santé français en scandant : « Sida, où est la France ? » ou encore « Sida, on meurt ! La France regarde ailleurs ! ». Sur Twitter, AIDES a commenté cette absence « que nous interprétons comme de l'indifférence, voire du mépris, face aux enjeux de la lutte contre le VIH/sida, alors même que les indicateurs clés, tout juste publiés par l’Onusida, alertent sur un risque important de reprise de l’épidémie. De son côté, Florence Thune, la directrice générale de Sidaction, présente à l'action a pris la parole : « La société civile est en colère. L’absence du ministre, c’est plus qu’un symbole, cela montre le désengagement politique de la France alors que les indicateurs sont mauvais ».

Un nouveau cas de « guérison » à nuancer

C’est désormais devenu un marronnier, presque un passage obligé. À chaque nouvelle conférence internationale sur le VIH, l’annonce d’un nouveau cas de « guérison » du VIH. Et la conférence Aids 2022 n’y a pas coupé avec, dès le mercredi 27 juillet, un communiqué envoyé à toutes les agences de presse sur un nouveau cas de « guérison ».  Il s’agit du cinquième cas de « guérison » du VIH documenté par la science après Timothy Ray Brown (en 2008), Adam Castillejo (en 2019), le patient de Düsseldorf (2019) et la patiente de New York (en février 2022). Celui que l’on surnommait déjà le patient de City of Hope (du nom du centre de cancérologie californien où il est traité) est un homme gay, séropositif et atteint d’un cancer du sang. Comme les autres cas, ce patient a bénéficié d’une greffe de cellules souches qui a renouvelé en profondeur son système immunitaire. Les patients-es guéris-es ont tous-tes un point commun : leur donneur-se présentait une mutation rare d’un gène dit CCR5. Elle rend le système immunitaire résistant aux principales souches du VIH. Le patient de City of Hope a ainsi reçu en 2019 une greffe de moelle osseuse. Deux ans plus tard, il cessait de prendre ses antirétroviraux, le VIH étant devenu indétectable dans son organisme. Ce cas est intéressant dans le sens où ce patient, âgé de 66 ans, vit avec le VIH depuis plus de trente ans. Il est, à ce jour, le patient le plus âgé à avoir été « guéri » et cela montre donc qu’une guérison par greffe de cellules souches peut bénéficier à une personne relativement âgée. Attention tout de même au terme « guérison », les experts-es parlent plutôt d’un cas de rémission virale. Par ailleurs, cette nouvelle annonce, certes intéressante, mérite d’être nuancée. Les experts-es estiment qu'un traitement curatif fondé sur une greffe de cellules souches, le plus souvent par moelle osseuse, n’est pas transposable aux millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. C'est une procédure complexe et risquée (potentiellement mortelle) car tout le système immunitaire est essentiellement détruit, puis remplacé. Il est donc contraire à l’éthique d’utiliser ce traitement sur toute personne séropositive qui ne serait pas en stade avancé d’un cancer en raison de l’ampleur des risques associés. Prudence donc, comment souvent avec ce genre d’annonces très médiatisées qui peuvent donner de faux espoirs à des millions de personnes vivant avec le VIH.

Réformer le droit contre la criminalisation

Bien qu’il n’existe pas d’infraction spécifique au VIH dans le Code criminel canadien, plus de 220 cas de poursuites judiciaires pour non-divulgation de sa séropositivité à un-e partenaire sexuel-le sont advenus entre 1989 et 2021 au Canada. L'accusation la plus fréquemment utilisée dans ces poursuites est celle d’agression sexuelle aggravée. Ainsi, la Cour suprême considère que s'il existe une « possibilité réaliste de transmission du VIH », la non-divulgation de sa séropositivité invalide le consentement du/de la partenaire sexuel-le. Or, les interprétations de ce critère juridique par les tribunaux ne sont pas en adéquation avec les réalités scientifiques actuelles de la transmission du VIH. Elles perpétuent la stigmatisation envers les PVVIH et ne respectent pas les recommandations internationales, notamment celles de la déclaration de consensus d’experts-es sur la connaissance scientifique relative au VIH dans le contexte du droit pénal, publiée lors de la conférence 2018 de l’IAS. De plus, les ONG locales soulignent un impact disproportionné de ces poursuites sur les communautés noires, indigènes, et gays. Depuis 2017, la Coalition canadienne soutenue par 174 organisations plaide auprès du Parlement, pour mettre fin aux poursuites pour agression sexuelle dans les cas de non-divulgation du VIH. La Coalition vient de publier sa nouvelle déclaration de consensus communautaire, qui présente des recommandations législatives détaillées pour limiter la criminalisation du VIH au Canada. L’objectif est que les poursuites judiciaires se limitent aux cas de transmission intentionnelle et effective. Le plaidoyer semble porter ses fruits puisque le Parlement a annoncé une consultation nationale qui devrait débuter dès cet automne. La Coalition indique qu’elle restera attentive à ce que la réforme à venir du Code criminel tienne compte de ses recommandations.

U = U m’a sauvé la vie !

On le sait depuis longtemps maintenant, et il n’y a plus aucun doute : une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH. U = U en anglais ou I = I en français, Indétectable = Intransmissible, c’est un fait, largement documenté par la communauté scientifique. Cette information, désormais bien connue et assimilée par la plupart des personnes vivant avec le VIH, peine encore à frayer son chemin vers le grand public. Au Royaume-Uni, informer sur le U = U est un axe fort de l’action de l’association Terrence Higgins Trust, via son programme « Can’t pass it on ». Une étude de cette association a montré que l’information était connue de une personne sur dix seulement en 2017 au Royaume-Uni avant la campagne, contre une personne sur trois en 2021, ce qui reste néanmoins très insuffisant. La campagne possède également un volet à destination des professionnels-les de santé, dont certains-es ignorent aujourd’hui encore le U = U, conduisant à de la discrimination et de la stigmatisation dans l’accès au soin des personnes vivant avec le VIH. À cet effet, une plateforme gratuite de formation en ligne a été développée et mise à disposition de tous-tes gratuitement.

Une table ronde constituée de profils très divers de personnes vivant avec le VIH s’est tenue en ce premier jour de conférence. Quels que soient leur parcours, leurs origines, leur identité de genre, leur sexualité, les participants-es s’accordent pour dire que U = U a changé leur vie. Parmi eux-elles, particulièrement ému, l’activiste américain Brady Etzkorn-Morris s’est confié sur son parcours : « Après ma contamination en 2009, je suis entré dans une spirale de drogue, d’alcool et de dépression. J’ai essayé de mettre fin à mes jours plusieurs fois. Aux États-Unis, la loi vous oblige à révéler votre statut sérologique avant un rapport sexuel. Je pensais alors que je ne pourrais plus jamais avoir de relation, amoureuse ou sexuelle. En 2016, lorsque j’ai entendu parler de U = U pour la première fois, j’ai ressenti une immense libération. J’ai compris que je pourrais avoir une vie normale, malgré le virus. U = U m’a sauvé la vie ».

Fred Lebreton, Cynthia Lacoux, Célia Bancillon, Alicia Maria, Paul Rey et Léo Deniau


Québec sans sida
Profitant de la fenêtre médiatique autour de la conférence Aids 2022, les membres de la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le VIH/sida (La Cocq-sida) ont annoncé, mardi 26 juillet, le lancement de Québec sans sida. Leur objectif est de demander aux gouvernements du Québec et du Canada de se conformer aux objectifs mondiaux de l’Onusida et qu’ils établissent des stratégies concertées pour y parvenir. « Pour assurer la réalisation de ces objectifs au Québec, il est primordial que les milieux communautaire, politique, scientifique et financier se rallient. Depuis plusieurs années, on assiste malheureusement à un désengagement et un manque de soutien concret de nos décideurs politiques », déplorent les membres de la Coalition. La « Riposte communautaire québécoise au VIH/sida 2021-2025 » comprend cinq grands objectifs : améliorer l’accès au dépistage du VIH et de toutes les IST ; soutenir l’observance au traitement du VIH et de toutes les IST ; poursuivre les efforts en réduction des risques en déployant des services adaptés aux besoins des personnes et des populations clés ; agir sur les déterminants sociaux de la santé en créant des environnements favorables ; développer les partenariats intersectoriels. Pour atteindre ces objectifs, les membres de la Coalition demandent au gouvernement canadien d’annoncer une augmentation du budget dédié à 100 millions de dollars annuellement, comme recommandé par le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes du Canada en 2019, et d’assurer la mise en place d’une stratégie nationale concertée spécifique au VIH/sida.

 

Un pas vers la guérison ?
L’info a fuité dans le Journal de Montréal dès le 25 juillet. L’équipe d’un virologue montréalais aurait fait un pas vers la guérison du VIH grâce à des personnes en fin de vie infectées qui ont donné leur corps à la science. Terré dans les réservoirs et certains organes, le VIH cause une inflammation chronique qui peut mener à long terme à des atteintes rénales, des complications cardiovasculaires ou cognitives et à des cancers. Le Consortium canadien de recherche sur la guérison du VIH (CanCure), dirigé par le Dr Éric A. Cohen, a pu cartographier les réservoirs grâce à deux personnes vivant avec le VIH qui ont reçu l’aide médicale à mourir pour une tout autre raison, une à Ottawa et une seconde à Edmonton. « On serait incapable d’avoir accès à des tissus dans d’autres conditions que celles-ci. On cherche à savoir dans quel tissu le virus se cache, leurs particularités. Est-ce qu’il est silencieux dans certains tissus et d’autres non ? », explique le chercheur. L’équipe du Dr Cohen travaille sur des approches pour contrôler et réduire la taille de ces fameux réservoirs. Le but ultime est de trouver un médicament qui les purgerait totalement. Dans un avenir de cinq à six ans, il espère que des avancées scientifiques permettront à des personnes vivant avec le VIH d’être en rémission, c’est-à-dire qu’elles pourraient arrêter de prendre leur médicament ARV pendant un moment sans complications. Prudence quand même avec ce type d'annonce. À chaque conférence internationale sur le VIH depuis 15 ans, une étude sur la guérison est présentée et fait le tour des médias. Celle-ci, comme les autres a besoin de plusieurs années de recul et d'approfondissements.

 

Entendu à Aids 2022
« Les poursuites judiciaires suite à la transmission du VIH par rapport sexuel doivent se limiter aux cas de transmission intentionnelle et réelle » Richard Elliot (HIV Legal Network)
« Il existe des vaccins et des traitements pour guérir des maladies, mais il n’existe pas de vaccins et de traitements pour les inégalités et la justice » Rachel Ong (membre du Parlement de Singapour)
« Les personnes non binaires doivent être plus représentées dans les études et la recherche sur le VIHAnnie » L. Nguyen (Université de Californie)
« 650 000 personnes sont décédées d’une maladie liée au sida l'année dernière. Elles ne sont pas mortes à cause de l’absence de traitements qui pourraient leur sauver la vie. Elles sont mortes parce que les inégalités et l’avidité leur arrachent des mains l’accès aux traitements » Winnie Byanyima (directrice exécutive de l'Onusida).