Aids 2022 : Opioïdes, l’autre épidémie

Publié par Rédacteur-seronet le 01.08.2022
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ConférencesAids 2022

Samedi 30 juillet 2022, palais des congrès de Montréal. L’effervescence ne retombe pas en ce deuxième jour de conférence ; ni la colère concernant l’absence d’activistes des pays du Sud dont le gouvernement canadien a refusé les demandes de visas. Aujourd’hui, s’ouvre le village mondial très prisé par les activistes et en plénière d’ouverture le sujet brulant des opioïdes est abordé frontalement.

Une activiste autochtone vivant avec le VIH

La plénière d’ouverture de cette seconde journée s’est ouverte avec Doris Peltier, activiste autochtone très investie dans le mouvement autochtone de lutte contre le VIH au Canada et dans la recherche en santé communautaire autochtone depuis plus de dix ans. Cette mère, grand-mère et arrière-grand-mère vivant avec VIH, semble très émue en prenant la parole. Les populations autochtones ont connu discriminations, violations de leurs droits humains et sont affectées par le VIH de façon disproportionnée. « 95, 95, 95… Est-ce qu’on va atteindre cette cible en tant que peuple indigène ? », s’interroge Doris Peltier ? « Je ne pense pas et je vais vous dire pourquoi ». Et l’activiste d’énumérer les freins qui empêchent de mettre fin à l’épidémie de VIH dans la communauté autochtone. Il y a une forte sérophobie dans la communauté, mais aussi une forte réticence à aborder les sujets du VIH et de la sexualité en particulier dans les zones rurales les plus éloignées. « Je parle de ma séropositivité publiquement pour briser ce tabou », explique Doris Peltier. La militante insiste aussi sur la nécessité d’inclure la population indigène comme « population clé » dans la réponse globale du VIH avec des engagements pris auprès de ces peuples où qu’ils soient dans le monde.

27 000 décès en 5 ans

Doris Peltier enchaine sur le thème principal de cette plénière : l’épidémie d’opioïdes très présente en Amérique du Nord et qui touche de façon disproportionnée les communautés autochtones. ​Les opioïdes sont une catégorie de médicaments puissants qui sont généralement prescrits pour soulager les douleurs graves. Les opioïdes peuvent aussi causer de fortes addictions et, dans certains cas, être associés à une surdose mortelle. Au total, de janvier 2016 à septembre 2021, le Canada a recensé près de 27 000 décès et plus de 29 000 hospitalisations pour des overdoses liées aux opiacés, selon des chiffres du gouvernement. Doris Peltier explique que les surdoses d'opioïdes ont fortement augmenté pendant la pandémie de Covid-19 chez les Autochtones. Les décès liés aux opioïdes chez les membres des Premières Nations de la province ont augmenté de 132 % et dans cette communauté, on a cinq fois plus de risques de décéder d’une overdose que dans la population générale. Pour la militante, les confinements successifs pendant la pandémie ont beaucoup affecté les populations indigènes et il faut se concentrer davantage sur leur santé mentale.

L’activiste aborde aussi le sujet de la transphobie et révèle au public de la conférence que plusieurs de ses petits enfants ont transitionné. Dans sa culture, l’être aux deux esprits (two spirit people en anglais) est un terme utilisé par certains autochtones nord-américains pour décrire les personnes de leurs communautés qui remplissent un rôle cérémoniel et social traditionnel de troisième genre (ou d'une autre variante de genre) dans leurs cultures. Une entrée en matière puissante et inspirante.

L’industrie pharmaceutique responsable

Pour succéder à Doris Peltier, Julie Bruneau. Cette professeure chercheuse du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) expérimente de nouvelles approches pour mieux intervenir auprès des personnes aux prises avec des enjeux d’addictions à la drogue. Dans sa présentation, Julie Bruneau dénonce le marketing agressif de l’industrie pharmaceutique en Amérique du Nord, les abus de prescriptions médicamenteuses et l’absence de politiques de réductions des risques. Pour la professeure, la crise des opioïdes au Canada est similaire avec celle des États-Unis et derrière les statistiques, il y a des êtres humains en souffrance. « L'industrie pharmaceutique a joué un rôle nuisible et a enflammé la crise des opioïdes. Nous ne pouvons pas laisser ce scénario horrible se dérouler de nouveau où que ce soit dans le monde », déplore Julie Bruneau. La professeure délivre un vibrant plaidoyer pour la dépénalisation des drogues : « Dire publiquement qu’on est consommateur de drogue est dangereux, où que l’on soit dans le monde. Cela doit cesser. Les lois qui criminalisent les personnes qui consomment de la drogue vont  à l'encontre de la science, à l'encontre des droits humains et cela doit cesser ». Et Julie Bruneau d’ajouter : « La guerre en Ukraine nous rappelle douloureusement à quel point les progrès dans la réduction des risques et l’accès aux traitements sont fragiles pour des millions de personnes qui sont déplacées et qui n’ont plus accès à des services de prises en charge du VIH et de l’hépatite C ».

Village mondial : tous-tes ensemble !

Un des avantages de retrouver une conférence en présentiel, c’est bien sûr les rencontres humaines. Et quel meilleur endroit pour cela que le « village mondial » de la conférence. Immense salle où a été installé un grand village associatif. En déambulant de stand en stand, on peut observer la richesse et la diversité de la communauté de la lutte contre le sida de par le monde. Des stands de communautés africaines avec des ventes d’objets qui vont servir à financer des programmes de prévention sur place. Un stand LGBT+ où un jeune homme queer, très maquillé, fait un selfie avec une jeune femme africaine. Un stand de personnes trans ; un autre pour soutenir une association ukrainienne, etc. Un peu plus loin sur la scène centrale, deux activistes qui vivent avec le VIH depuis près de 40 ans témoignent. Un est un homme gay, blanc, canadien et sénior diagnostiqué séropositif en 1983, il porte un t-shirt avec le message « HIV+ long term survivor » (séropositif survivant à long terme). L’autre est une jeune femme hétérosexuelle africaine qui est née avec le VIH en 1983. Il et elle plaident tous les deux pour des mesures concrètes pour la prise en charge des personnes qui vivent et vieillissent avec le VIH depuis 30, 35 ans, voire plus et qui ont développé des comorbidités. C’est la rencontre improbable entre deux personnes venues de différents continents qui n’auraient jamais dû se croiser. La puissance de ces communautés de destins de personnes vivant avec le VIH qui se croisent, se soutiennent et se comprennent dans ce drôle de village qui représente, le temps d’une conférence, une sorte de version miniature de la communauté VIH mondiale.

Recherche communautaire : une démarche « win-win »

L’ANRS | Maladies infectieuses émergentes a organisé un symposium sur la recherche communautaire, qui consiste à faire avec les personnes et non pas pour les personnes. C’est une approche ascendante, fondée sur les connaissances et l’expertise des personnes concernées, et qui vise à la transformation sociale. Les personnes concernées ont donc un rôle majeur sur la conception et l’implémentation des projets. Différentes avancées sont dues à des projets de recherche communautaire : la légalisation des tests VIH communautaire (projet ANRS-Com’test), l’éducation à l’injection pour les usagers-es de drogues (ANRS-Aerli), ou encore la preuve de l’efficacité de la Prep (ANRS-Ipergay). Divers-es intervenants-es ont ensuite montré que la recherche communautaire avait des bénéfices à la fois pour les chercheurs-ses et les communautés. Pour les équipes de recherche, cela permet d’accéder à des populations marginalisées car stigmatisées, de définir une question de recherche pertinente selon le besoin des populations, d’apprendre à s’adapter au terrain, et de créer du lien avec les communautés. Pour ces dernières, cela renforce l’expertise, la mobilisation, l’empowerment et permet une validation académique et publique de leur travail. On peut résumer ce symposium par une phrase d’une intervenante, Perrine Roux (Inserm) : « La recherche, ce n’est pas que la qualité, c’est aussi l’équité, l’éthique et l’humanité ».

Repenser le « vieillir avec »

Grâce aux innovations thérapeutiques et au renforcement continu de l’accès aux traitements, les personnes vivant avec le VIH ont une espérance de vie similaires à celle de la population générale. Aux États-Unis, plus de la moitié des PVVIH ont plus de 50 ans. Si ce chiffre est, en soi, une victoire, il invite également les organisations et les chercheurs-ses à s’interroger sur l’accompagnement de ces personnes dans leur vieillissement. À Palm Springs, en Californie, une étude a été construite et menée conjointement par un groupe de chercheurs-ses et une association communautaire sur les enjeux liés au « vieillir avec ». La Covid-19 et les contraintes d’isolements répétées ont joué un rôle d’accélérateur dans ces recherches. Annie Nguyen, chercheuse à l’Université de Californie, explique que les personnes de plus de 50 ans, vivant avec le VIH peuvent être plus sujet à l’isolement, au manque de relations sociales et aux états dépressifs. Face à ce risque, a émergé la volonté de créer un « Village virtuel », permettant ainsi aux personnes concernées de se retrouver en ligne, d’échanger, de se connecter les uns-es aux autres et de se soutenir. Une enquête préalable a été menée auprès d’un échantillon de personnes, afin de déterminer les contours et les critères à prendre en considération dans la construction de l’outil. Parmi les principaux freins évoqués, demeure la question de l’accès et de la maîtrise aux technologies et à l’informatique.

Santé mentale : il est temps d’agir !

La relation entre santé mentale et VIH est extrêmement forte, et va dans les deux sens. D’une part, les personnes souffrant de troubles mentaux sont plus facilement exposées à l’infection à VIH, car plus vulnérables et plus difficilement atteignables par les stratégies de prévention et de réduction des risques. D’autre part, les personnes vivant avec le VIH sont plus susceptibles de développer des troubles mentaux que le reste de la population, le VIH menant trop souvent à l’isolement, la dépression, l’anxiété et au trouble post-traumatique. Au Canada, par exemple, 42 % des personnes vivant avec le VIH sont atteintes de troubles de la santé mentale, contre 22 % dans la population générale, d’après Carolyn Bennett, ministre de la Santé mentale et des Dépendances. Don Operario est chercheur à l’université de Brown (US). Il nous invite à ne pas considérer la santé mentale et le VIH en silos, mais bien comme deux éléments largement interconnectés : « Ce sont deux épidémies qui interagissent entre elles, simultanément, et dont chacune exacerbe les effets de l’autre ; ainsi, la santé mentale doit nécessairement être partie intégrante de tout programme de prévention ou d’accompagnement des personnes vivant avec le VIH ». Lucie Cluver est chercheuse aux universités d’Oxford (Royaume-Uni) et de Cape Town (Afrique du Sud). Elle abonde : « Le lien entre santé mentale et VIH est avéré. C’est un fait. On pourrait citer plusieurs dizaines d’études sur le sujet. On connait ce qui marche pour s’attaquer au sujet de la santé mentale, on sait ce qu’il faut faire : les pairs aidant, l’intégration dans le parcours de santé primaire, la pyramide du care, la prise en charge centrée sur la personne... L’heure n’est plus à la théorie. L’heure est à l’action. Nous ne sommes plus dans le quoi, nous sommes dans le comment. Comment fait-on pour mettre en pratique ? Avec quels moyens ? » Marijke Wijnroks est Chief of Staff du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Lucide, elle reconnait : « Investissons-nous dans le champ de la santé mentale dans le cadre de la lutte contre le VIH ? Oui. En faisons-nous assez ? Clairement pas », avant de pointer le manque d’outils et la complexité des sujets. Elle relève toutefois un point positif : « La pandémie de Covid-19 aura au moins permis une chose : parler de santé mentale n’est plus un tabou aujourd’hui. Il y a eu une prise de conscience générale que la prise en compte de la santé mentale est une composante à part entière de la réponse à la situation sanitaire ». Finalement, tout le monde semble d’accord : il est temps de se donner les moyens et d’agir !

Pas de visa, pas de voix !

14h30 au Global Village : des dizaines de militants-es se rassemblent au Youth Pavillon. « My name is Edwin. I’m from Kenya. I could not be here because my visa was denied » (Je m’appelle Edwin, je suis kenyan. Je ne suis pas présent car mon visa a été refusé), « Nothing for us whitout us ! » (Rien pour nous sans nous !), « Migration policies block acces to health care » (Les politiques migratoires entravent l’accès à la santé), les nombreuses pancartes ne laissent pas de doute sur ce qui se prépare. Il s’agit d’une manifestation en réaction aux refus de visa par les autorités canadiennes. Ces derniers ont, de fait, empêché de nombreuses personnes de participer à la conférence Aids 2022. À titre d’exemple, 15 % des militants-es des associations membres de Coalition PLUS sont concernés-es. Dès le départ de la marche, les slogans résonnent dans le Palais des congrès de Montréal et attirent l’attention des autres participants-es à la conférence : « What do we want ? Justice ! » (Qu’est-ce qu’on veut ? Justice !), « End racism ! » (Stop au racisme !). À l’initiative de AIDS Youth Forces, la manifestation a pour mot d’ordre « No Visa No Voice » (pas de visa, pas de voix) et dénonce le racisme systémique sur lequel repose la politique des visas. En effet, si les citoyens-nes de la plupart des pays du Nord peuvent se rendre au Canada sans visa, ce n’est pas le cas de celles et ceux des pays du Sud, notamment des pays d’Amérique Latine et d’Afrique. Les refus de visa créent ainsi une double injustice car ce sont les populations les plus impactées par l’épidémie de VIH/sida qui sont empêchées de participer à la conférence. L’IAS indique d’ailleurs tirer toutes les leçons de cette situation afin que les futures conférences soient réellement accessibles à l’ensemble des communautés touchées par le VIH. Arrivés-es devant le stand du Canada, plusieurs dizaines de manifestants-es entonnent avec colère « Shame ! Shame ! Shame ! » (« Honte ! Honte ! Honte ! »). Les représentants-es du Canada n’ont pas daigné se montrer…

Fred Lebreton, Cynthia Lacoux, Célia Bancillon, Alicia Maria, Paul Rey et Léo Deniau


Prep injectable en générique
Le sens du timing. À la veille du lancement de la conférence, le laboratoire Viiv Healthcare a annoncé avoir conclu un accord avec le Medicines Patent Pool (MPP) pour permettre l’accès à la formulation générique du cabotégravir à action prolongée en Prep injectable tous les deux mois dans 90 pays à revenu faible et intermédiaire. Le Medicines Patent Pool a été lancé en 2010 dans le but de négocier avec les laboratoires pharmaceutiques des licences volontaires (négociées) afin de favoriser la recherche et l’accès aux traitements génériques. « L’Onusida salue cette décision de la ViiV et félicite le Medicines Patent Pool pour avoir obtenu cet accord. Soutenir la production de CAB-LA génériques abordables pourrait protéger des millions de personnes du VIH ». Le programme commun des Nations unies sur le VIH/sida souhaite que l’accord aille plus loin : « Tout d’abord, il est primordial que la licence soit étendue à plus de 90 pays (…) Beaucoup de personnes ne sont pas incluses dans cette licence malgré le besoin considérable de nouvelles technologies de santé abordables » déplore l’Onusida. « Deuxièmement, comme la mise en ligne de la production de génériques prendra plusieurs années, il est crucial que ViiV s’engage à vendre CAB-LA dans les pays à revenu faible et intermédiaire à un prix aussi proche que possible du coût actuel de la Prep orale, actuellement environ 60 $. Cela permettrait à ViiV d’éviter des millions de nouvelles infections à VIH » souligne l’agence onusienne.

 

Le Botswana atteint 95/95/95
Bonne nouvelle ! Le Botswana est devenu le deuxième pays au monde à atteindre les objectifs fixés par l'Onusida en vue d'éradiquer la pandémie de VIH/sida. Ce pays d'Afrique australe de 2,3 millions d'habitants a atteint les objectifs 95/95/95. C'est-à-dire que d'ici 2025, 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95 % des personnes qui savent qu'elles sont séropositives au VIH ont accès à un traitement et 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. « Le Botswana réalise de nouveaux progrès historiques dans la lutte contre le VIH », a déclaré Sharon Lewin, présidente de la Société internationale sur le sida (IAS). L'étude conclut que le Botswana est « bien placé pour mettre fin à son épidémie de VIH d'ici 2030. Pour le dire simplement, ce sont des résultats vraiment exceptionnels ». Un autre pays d'Afrique australe, le petit royaume enclavé d'Eswatini, était devenu en 2020 le premier pays à atteindre les objectifs 95/95/95 selon l'Onusida.

 

L’hygiène menstruelle pour tous-tes
Lorsque Freda Mensah prend la parole sur l’hygiène menstruelle, le premier réflexe est de penser que ce sont des acquis pour toutes les personnes présentes dans la salle. Puis le discours se poursuit, sont évoqués les mythes qui traversent le Ghana sur les menstruations : ne pas toucher les plantes ou les vaches, ne pas se regarder dans un miroir, ni se laver. Tout cela semble loin, et puis la captation d’une causerie éducative est diffusée. Des adolescentes et des femmes sont réunies autour d’une animatrice leur présentant les serviettes hygiéniques, démonstration à l’appui. Il est rappelé l’importance pour chacune d’avoir accès au matériel nécessaire à l’hygiène menstruelle, à des sanitaires, à des protections adaptées et en nombre suffisant pour pouvoir les changer régulièrement. La vidéo s’arrête et les participantes sont invitées à intervenir, poser des questions. Monique vient du Kenya, elle travaille pour Days For Girls. Sur l’estrade, elle présente leurs produits : des serviettes hygiéniques en tissu, réutilisables, lavables et surtout, pratiques, loin des langes de nos grands-mères. Ici c’est peut être évident, mais les témoignages des prochaines femmes à se lever montreront que c’est surtout révolutionnaire. Elles se succèdent au micro. Elles viennent de Namibie, d’Argentine, du Mali et elles portent le même discours : enfant, elles n’avaient pas accès au nécessaire pour assurer leur hygiène menstruelle, et elles voient encore des adolescentes ne pas aller à l’école lorsqu’elles ont leurs règles. Témoigner, échanger, s’inspirer mutuellement, se remercier, c’est aussi cela la santé communautaire.

 

Entendu à Aids 2022
« Les lois qui criminalisent les personnes qui consomment de la drogue vont  à l'encontre de la science, à l'encontre des droits humains et cela doit cesser » Julie Bruneau, professeure chercheure au Centre hospitalier de l'Université de Montréal
« Les personnes qui s’injectent des drogues ont cinq fois plus de risques de contracter le VIH. Décriminaliser les drogues, c’est la clé ! La science devrait prévaloir sur la politique et l’idéologie » Dr. Andriy Klepikov, directeur de l’ONG ukrainienne Alliance for Public Health)
« Nous, en tant que peuple indigène, avons toujours su la chose suivante : si on ne prend pas soin de mère nature, elle ne prendra pas soin de nous » Elton Naswood, activiste autochtone