ALD : Attali veut faire payer

Publié par jfl-seronet le 04.11.2010
1 913 lectures
Notez l'article : 
0
 
critères d'accèsassurance maladie
En France, on ne se mouche pas du coude avec le nom des commissions. Ainsi, celle présidée par Jacques Attali porte le joli nom de Commission pour la libération de la croissance française. L'objectif est de réaliser "une mobilisation générale pour libérer la croissance et donner un avenir aux générations futures". Cela donne, au final, un gros Rapport d'une centaine de pages, catalogue à la Prévert de constats alarmistes.
sxc635810_softgel_capsule-6.jpg

Le rapport Attali affirme qu'on pourrait "trouver environ onze milliards d'euros sur trois ans" grâce à plusieurs mesures. Passons vite (même si cela peut inquiéter) sur la mise sous conditions de ressources de certaines prestations comme les allocations familiales pour nous concentrer sur deux  pistes envisagées par la Commission Attali. La première préconise un "déremboursement intégral des médicaments dont le service médical rendu est faible". Il s'agit des médicaments à vignettes bleues et orange. On pourrait, selon la Commission, en escompter une économie annuelle d'un milliard d'euros. Autre piste qui fâche, la "participation financière plafonnée des malades en affection de longue durée (ALD) sous condition de ressources et de plus grande précision des critères d'admission de toutes les ALD". Actuellement, les ALD sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale sans conditions de ressources. Si une nouvelle fois, un Rapport propose de remettre en cause le régime des ALD, c'est parce que ces dernières expliquent "l'essentiel de l'accroissement des dépenses" de santé.


Interrogé dans "Impact Médecine" (21 octobre), Jacques Attali se défend de remettre en cause la prise en charge des ALD. Il explique que "les soins attachés à cette prise en charge sont par nature coûteux et de longue haleine, et leur couverture par l'Assurance-maladie constitue un progrès social sur lequel il ne faudrait pas revenir. La commission propose de mettre en place un "bouclier sanitaire" qui consiste à prendre en charge à 100 % les dépenses d'assurance-maladie de tous les assurés, quelle que soit leur pathologie, au-delà d'un certain plafond annuel". Ce plafond explique Jacques Attali "devrait être calculé pour chaque patient en fonction de son niveau de revenu, afin de prendre en compte ses capacités contributives". Pour lui et sa Commission, ce système de bouclier sanitaire introduit une "plus grande équité entre les malades quelle que soit leur situation face à la maladie, puisque toutes les personnes dont le revenu est similaire auront le même montant maximum de frais de santé à leur charge chaque année, et ce quelle que soit leur pathologie (ALD ou non ALD)". Pas opposé au principe du bouclier sanitaire, ni même à une révision des critères d'accès aux ALD, Claude Le Pen, un des meilleurs économistes de la santé en France se montre , en revanche , critique sur le fait de faire payer les personnes en ALD. Interviewé lui aussi par "Impact Médecine" (21 octobre), il explique que cette piste, "c'est tout sauf du sérieux". "Aujourd'hui, le reste à charge en euros pour les patients en ALD représente environ  340 euros contre 100 euros pour les patients qui ne sont pas en ALD. En France, les risques lourds ne sont pas bien remboursés", indique t-il.

Commentaires

Portrait de nathan

jfl-seronet wrote:

Pas opposé au principe du bouclier sanitaire, ni même à une révision des critères d'accès aux ALD, Claude Le Pen, un des meilleurs économistes de la santé en France se montre , en revanche , critique sur le fait de faire payer les personnes en ALD. Interviewé lui aussi par "Impact Médecine" (21 octobre), il explique que cette piste, "c'est tout sauf du sérieux". "Aujourd'hui, le reste à charge en euros pour les patients en ALD représente environ  340 euros contre 100 euros pour les patients qui ne sont pas en ALD. En France, les risques lourds ne sont pas bien remboursés", indique t-il.

Il y a eu récemment un débat sur le site à propos des soins dentaires liés au vih. Et ce ne sont pas 340 euros qui restent à charge dans les cas évoqués alors, mais plusieurs centaines d'euros, voire plusieurs miliers d'euros... Il faut toujours se méfier des "moyennes".

C''est Martin Hirsch qui a lancé le premier l'idée du "bouclier sanitaire". Il est vrai qu'Attali a rectifié le tir des propositions laconiques du fameux rapport de sa (grosse) commission dont on a déjà débattu sur le site. Dans ses explications ultérieures, notamment sur LCP, chaîne où il semble avoir une résidence secondaire, Attali a bien déclaré qu'il voulait signifier qu'il partageait l'idée de Martin Hirsch concernant le "bouclier sanitaire". Ouf... Par parenthèse, l'épouse d'Attali relèverait elle-même depuis des années du dispsositif des ALD.

En ce qui concerne Martin Hirsch, invité lundi de l'émission Complément d'enquête sur France 2 consacrée à la problématique Quand se soigner devient trop cher, il a pu préciser davantage ce qu'il entendait par "bouclier sanitaire" qu'il a défini comme le "contraire du bouclier fiscal". Je suis assez d'accord avec le principe qu'il a énoncé alors. On peut retrouver son explication contextualisée en revoyant l'intégralité de l'émission ici :

http://info.france2.fr/complement-denquete/

Portrait de Ladislas

Les personnes concernées par l'ALD ont ou auront à gérer des problèmes économiques. On nous a déjà fait le cout des franchises puis des participations forfaitaires donc l'ALD a déjà était touchée. J'ai personnellement deux ALD Diabete insulino-dependant et vih
Portrait de madelin40

Il faut faire des enfants ! La demi-part fiscale par enfant à charge...

Chaque personne à charge, à compter de la troisième, augmente le QF d'une part entière.

 Quant-à-soi !

Choix politique ; politique nataliste ou politique d'immigration...

Et la Chine (ou autre) : chinois en France, plus de trois enfants...

Que sais-je ?

A suivre