ALD ? On verra à la rentrée

Publié par jfl-seronet le 08.07.2008
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assurance maladie
Le gouvernement devait annoncer mi-juillet ses choix sur les sources d'économies pour l'Assurance maladie, en particulier le sort qu'allait connaître le régime des ALD. S'il faudra finalement attendre la rentrée pour tout savoir, le gouvernement annonce déjà qu'il n'entend pas baisser le taux de remboursement de certains médicaments pour les personnes atteintes de maladies graves.

Oublié le coup de chauffe provoqué par l'annonce d'un déremboursement de certains médicaments pour les personnes en affection de longue durée (ALD) ? Pas dans la tête du gouvernement en tout cas qui a manifestement été surpris par la violence des réactions à cette annonce. De fait, associations de malades, syndicats, partis politiques sont montés au front, parfois avec virulence, toujours avec à propos. Conséquence ? Le gouvernement a finalement choisi de ne pas prendre de mesures d'urgence, mais décidé d'économies nouvelles pour l'Assurance maladie dans le cadre du budget 2009 de la Sécurité sociale. Le marteau tombera donc en septembre plutôt qu'au cœur de l'été. Selon les informations actuelles, le plan de redressement des comptes décidé par le Conseil de la Caisse nationale d'Assurance maladie écarterait (définitivement ?) les mesures de déremboursement des médicaments pour les personnes prises en charge à 100% dans le cadre des ALD.

Interviewée dans Les Echos, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot revient sur la polémique suscitée par l'annonce d'un éventuel déremboursement : "Elle a eu le mérite de faire prendre conscience du coût des pathologies lourdes qui représentent 60% des dépenses de l'Assurance maladie. Elles sont un défi pour le financement de notre système de santé. La question du remboursement des médicaments permettant de pallier certains effets désagréables du traitement principal est délicate, car l'on ne peut pas dire que ce soient des médicaments de confort." Bon d'accord, mais doit-on s'attendre à des changements pour les ALD, à une remise en cause du 100% ? "Non. Le système des ALD, c'est bien d'être pris en charge à 100% par l'Assurance maladie pour les traitements relevant de la pathologie en question.", indique la ministre.

Doit-on pour autant être rassuré ? Pas vraiment, car la ministre de la Santé n'écarte en réalité aucune piste tout en faisant croire le contraire. Ainsi, dans la même interview, Roselyne Bachelot souffle le chaud et le froid. On ne peut pas parler de "médicaments de confort" justifiant des déremboursements explique la ministre, néanmoins "la maîtrise médicalisée des dépenses s'impose aux ALD comme aux autres soins." Conséquence : la ministre prône "un contrôle plus rigoureux des prescriptions par l'Assurance maladie et un usage systématique de l'ordonnancier bi-zone lorsqu'il n'y pas de lien avec l'ALD." Bref, rien ne change, mais tout va changer. Ce n'est pas super clair, mais cela va déjà occuper l'été.
A la rentrée, il faut s'attendre à une réforme du régime des affections de longue durée. Roselyne Bachelot ne s'en cache d'ailleurs pas. "Je demande aussi à la Haute autorité de santé [HAS] de définir des stratégies de soin et de traitement (…) que la Haute Autorité de santé définisse les conditions d'une meilleure maîtrise médicalisée des dépenses en ALD ou des critères sur l'entrée et la sortie, cela me semble nécessaire", indique la ministre aux Echos.
A priori, personne ne devrait sortir les banderoles ni manifester cet été. À la rentrée, c'est moins sûr !