Alerte au médecin séropo : les réactions continuent

Publié par tofo le 29.09.2008
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transmissiondiscrimination
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'initiative de la DGS, cautionnée par le ministère de la Santé, de lancer une alerte auprès de femmes ayant eu recours, dans des cliniques espagnoles, à une IVG pratiquée par un médecin séropositif, ne fait pas l'unanimité. Plutôt si, contre !

Actions Traitements est montée au front contre l'alerte lancée par la DGS. L'association dénonce un geste qui "anéantit l'effort des associations qui luttent contre la discrimination des séropositifs. "Une fois de plus, c'est le mur de la différence qui s'élève entre nous [les séropositifs] et les autres. Par cette attitude, nous nous sentons doublement discriminés, d'abord par notre statut avec un lourd vécu de vie avec les traitements, et aussi par une mise au ban de la société due à une exclusion systématique au droit de vivre et de travailler comme tout le monde, quelque soit notre métier et notre secteur d'activité", écrit l'association

 "Encore une fois, nous sentons bien que notre virus n'est pas le même que celui des autres et qu'il porte avec lui tout le poids du jugement et des normes sociétales archaïques qui méconnaissent la réalité de la vie quotidienne de chacun d'entre nous", dénonce Actions Traitements.

Pour l'association, ce dérapage porte, en lui, une dérive. "La question de la responsabilité, du tout juridique, se pose alors à nouveau et elle renvoie aussi aux menaces qui pointent à l'horizon avec le spectre de la pénalisation de la transmission." , analyse Actions Traitements.

C'est par communiqué, le 26 septembre, que le Conseil national du sida a décidé, lui aussi, de réagir. Le CNS rappelle que : "Le risque de transmission nosocomiale [lors des soins] du VIH survient uniquement en cas d’accident d’exposition au sang. Rien ne permet de penser qu’une telle situation s’est produite. Alors le risque est infime." Il réaffirme surtout que "l’exercice de la médecine par une personne vivant avec le VIH ne constitue aucunement un risque de transmission de cette infection." Le CNS finit par faire les gros yeux à la DGS en regrettant "que l’information légitime de la population se transforme parfois en message d’alerte dont le caractère est de nature à mettre en cause les efforts de lutte contre la stigmatisation, d’éducation et de prévention menés par l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé et les associations de lutte contre le sida."

Crédit photo : Yann Seitek

Commentaires

Portrait de micheltlse

Le CNS dit que le risque est infime ? Il me semble avoir lu que pour les Espagnols il n'existait pas. Le CNS ne cautionne-t-il pas d'une certaine manière l'alerte ? Je pose juste la question... Sur la discrimination, imaginez une cartcom de la campage de Aides avec un médecin qui vous dit : "Et si j'étais séropositif, vous accepteriez de vous faire opérer par moi ?" Ce serait fort intéressant de "commanditer" un sondage sur cette question ... si on avait eu des chiffres avant l'alerte et après, je vois laisse aussi imaginer les conséuences sur un état des lieux déjà pas très encourageant je suppose... Rien à ajouter sur la pénalisation que peu ou prou on légitime en effet peu à peu...