AMO-Congo : les principes GIPA en action !



Publié par olivier-seronet le 16.04.2010
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GIPACasa 2010
Directeur d'AMO-Congo, Henri Mukumbi revient pour Seronet, à l'occasion de la Conférence francophone VIH de Casablanca, sur l'histoire de son association et sur la mise en œuvre de la représentativité des personnes touchées dans la vie et les actions d'AMO-Congo.


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"Vers 1990-1994, nous commençons avec des médecins, des juristes, des prêtres... En se disant que ce n'est pas possible… Il y a de plus en plus de personnes malades. A l'hôpital général : c'est un mouroir", explique Henri Mukumbi, médecin et directeur de l'organisation non gouvernementale AMO-Congo. "On ne parlait pas traitement à l'époque. On déposait la personne malade, on s'échappait. On se retrouvait dans des pavillons avec des femmes malades et  leurs enfants qui gambadaient. Les femmes mourraient et les enfants restaient dans les services. Les familles ne venaient pas les chercher. Les enfants restaient ! On a alors créé AMO-Congo pour trouver des solutions pour faire sortir ces enfants de l'hôpital. Nous sommes alors allés dans la ville. Nous faisions des visites à domicile... A ce moment, nous avons commencé par le premier groupe d'auto-support congolais. On sortait du secret. A ce moment là, les personnes vivant avec le VIH étaient considérées comme des bénéficiaires ou patients plutôt que comme des partenaires".
 Henri poursuit : "La deuxième étape se déroule cinq ans plus tard. On s'occupait de plusieurs milliers d'enfants orphelins du sida et de 300 malades à prendre en charge. Il n'y avait pas d'anti-rétroviraux. Les personnes vivant avec le VIH contribuaient de façon marginale aux activités de l'association. La troisième étape, à la fin de l'année 2005, c'est quand la notion de GIPA a commencé à faire son chemin. C'est un changement de cap qui se traduit dans nos statuts. Nous mettons en valeur l'importance de ne plus travailler pour, mais de travailler avec [les personnes séropositives]. Cela se marque aussi par la volonté de favoriser le recrutement de personnes séropositives comme salariés. Les personnes vivant avec le VIH deviennent des agents de mise en œuvre, des agents salariés et également des responsables. Elles assurent des fonctions, des rôles effectifs pour l'association. Nous avons 300 personnes à temps plein et 2 500 volontaires. Le conseil d'administration a pris la résolution de coopter en son sein des personnes vivant avec le VIH  avec, bien évidemment, tous les droits de vote et de regards pour l'ensemble des missions dévolues à notre conseil d'administration. Les personnes touchées sont aussi devenues des décideurs. Il reste que les intellectuels vivant avec le VIH se cachent et ne participent pas à ce travail. Ceci est un frein majeur !"

Plus d'infos sur http://amocongo.org/

Les principes GIPA en français sur le site de l'ONUSIDA