Antilles et Guyane : les habitants face au VIH/sida et à d’autres risques sexuels

Publié par jfl-seronet le 16.10.2014
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Mondecroyances

L’Observatoire régional de santé (ORS) d’Ile-de-France et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) ont publié à La Documentation Française les résultats de l’enquête KABP Antilles-Guyane sur les connaissances, attitudes, croyances et comportements des populations face au VIH/sida et à d’autres risques sexuels ; l’édition précédente datait de plus de 7 ans. Près de 5 000 personnes de 15 à 69 ans ont été interrogées dans les départements français d’Amérique (DFA), Guadeloupe, Martinique et Guyane, en 2011-2012.

Situation actuelle et principales évolutions

La population des départements français d’Amérique reste très préoccupée par le VIH/sida : 60 % des personnes ont déclaré craindre "beaucoup" le VIH/sida pour elles-mêmes ; cela en fait le risque le plus craint parmi ceux qui étaient proposés (cancer, accidents, etc.), indiquent les deux organismes.

Les connaissances du VIH continuent de progresser, en particulier celles liées aux traitements. Mais des connaissances erronées persistent, notamment la possibilité d’une transmission du VIH par une piqûre de moustique. Par ailleurs, des doutes sur l’efficacité du préservatif se sont renforcés entre les deux enquêtes, notent les deux organismes. "La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH demeure élevée, même si elle recule. Et le rapport de citer un exemple : "Seules 76 % des personnes indiquent qu’elles accepteraient de travailler avec une personne séropositive". On voit le chemin qui reste à parcourir. Entre 2004 et 2011, la proportion de personnes déclarant connaître quelqu’un de séropositif n’a que très peu évolué et reste relativement faible, soulignant la difficulté de vivre avec le VIH dans les départements français d’Amérique.

Capote : une norme préventive forte

"L’utilisation du préservatif lors du premier rapport sexuel est devenue une norme préventive forte, chez les hommes et chez les femmes. L’usage du préservatif au cours des douze mois précédant l’enquête se maintient à un niveau très important, notamment parmi les populations potentiellement les plus exposées au risque VIH, à savoir les multipartenaires. Le préservatif est fréquemment déclaré comme moyen de contraception, au détriment de méthodes plus efficaces comme la pilule ou le stérilet", notent les deux organismes. "Comme cela était déjà noté en 2004, le multipartenariat masculin reste environ deux fois plus fréquent dans les départements français d’Amérique qu’en métropole. Il se caractérise par sa persistance avec l’âge et par une proportion importante d’hommes engagés simultanément dans des relations différentes", explique le rapport. Enfin, le recours au dépistage du VIH a fortement progressé dans tous les groupes de la population des DFA, alors qu’il était déjà à un niveau élevé en 2004, indique le document. Les organismes concluent : "Les analyses montrent les efforts de prévention réalisés dans ces territoires prioritaires pour la lutte contre le VIH/sida. Les améliorations concernent toutes les composantes de la population, en particulier les personnes nées hors des DFA dans la Caraïbe ou en Amérique du sud, qui avaient été identifiées comme les plus vulnérables en 2004. De fortes inégalités persistent néanmoins selon le sexe, l’âge, le lieu de naissance et le niveau de diplôme, nécessitant des réponses proportionnées et diversifiées".