Arrêter de fumer et ne pas rechuter : la recommandation 2014 de la HAS

Publié par jfl-seronet le 27.01.2014
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Thérapeutiquetabaccigarettesevrage

Le tabac demeure un fléau inégalé de santé publique qui tue un fumeur régulier sur deux et fait perdre 20 à 25 ans d’espérance de vie. C’est la première cause de mortalité évitable en France. Dans un nouvel avis (21 janvier), la HAS fait le point sur les méthodes d’arrêt efficaces ainsi que sur la cigarette électronique. Considérant que les professionnels de santé sont insuffisamment informés et formés, la HAS propose des outils pratiques pour les aider à suivre et accompagner leurs patients. Explications.

Les dernières recommandations sur le sevrage tabagique dataient de 2003. La HAS a donc décidé d’y travailler et de publier de nouvelles recommandations. Elles visent à établir les bonnes pratiques adaptées à chaque étape traversée par le fumeur : des premières intentions d’arrêt du tabac jusqu’au maintien de "l’abstinence". Voici ces recommandations.

Le facteur clé de réussite : l’accompagnement par son médecin traitant

97% des fumeurs qui essaient d’arrêter sans aucune aide échouent, rappelle la HAS. L’accompagnement par le médecin traitant doit être au centre de la démarche d’arrêt du tabac. La Haute autorité recommande aux médecins généralistes de dépister le statut tabagique de chaque patient et surtout de conseiller systématiquement l’arrêt du tabac de manière concrète et précise. "Interlocuteur privilégié des patients, le médecin généraliste est le professionnel clé pour concrétiser leur souhait d’arrêter de fumer, accompagner et soutenir les fumeurs et empêcher les rechutes. Ce suivi doit faire l’objet de consultations dédiées permettant de délivrer un soutien psychologique, des conseils personnalisés et un suivi médical, conditions d’une plus grande réussite".

Les traitements efficaces pour arrêter de fumer

"L’accompagnement par le médecin traitant peut être complété par des traitements à base de nicotine (patchs, gommes, comprimés à sucer, inhalateurs, sprays buccaux). Ces traitements, dont l’efficacité a été réévaluée dans le cadre de cette recommandation, sont les traitements de première intention et seront prescrits et adaptés après évaluation de la dépendance au tabac du fumeur. Les médicaments varénicline [Champix, ndlr] et bupropion [Zyban, ndlr] ont leur place dans la prise en charge de l’arrêt du tabac et sont à prescrire en seconde intention". Pour la cigarette électronique, il faut se reporter à l'article sur Seronet.

Des outils pour faire de chaque professionnel de santé un acteur du sevrage tabagique

"Actuellement peu formés et informés sur les spécificités du sevrage tabagique, la HAS met à disposition des médecins, sages-femmes et de tout professionnel de santé en contact avec des fumeurs, des outils pratiques et opérationnels (questionnaires, algorithmes, échelles d’évaluation, fiches pratiques, etc.). Ces outils doivent leur permettre de devenir des partenaires incontournables de chaque fumeur et de réussir les 4 étapes clé vers le sevrage : dépister la consommation de tabac de leurs patients, évaluer la dépendance et la motivation à l’arrêt, accompagner l’arrêt de manière efficace et proposer le meilleur suivi pour prévenir les rechutes.

Tabac : une recommandationen 5 points clés

  • Un suivi médical à chaque étape traversée par un fumeur dans sa démarche d’arrêt ;
  • Un renforcement des pratiques des professionnels de santé qui doivent dépister et conseiller l’arrêt du tabac de façon systématique ;
  • Etablir un partenariat fumeur/médecin généraliste dans l’arrêt du tabac ;
  • Associer l’accompagnement psychologique du fumeur à des traitements à base de nicotine en première intentionet réserver les médicaments varénicline et buproprion en seconde intention ;
  • La HAS ne recommande pas la cigarette électronique comme outil de l’arrêt du tabac, mais considère que son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et qui veut s’arrêter de fumer ne doit pas être découragée.