Associations de santé : le nouvel ennemi démocratique ?

Publié par jfl-seronet le 16.12.2011
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"Coup de grain ou mauvais temps durable ?", interroge le CISS (Collectif interassociatif sur la santé). Dans un communiqué (5 décembre), le CISS remarque que depuis plusieurs mois les associations de santé (….) sont critiquées. Violemment parfois. Un motif d’inquiétude et de colère.
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"Régulièrement louées pour leur réactivité, leurs innovations et leur capacité à plaider pour les intérêts de nos concitoyens face aux enjeux de santé", les associations de santé (…) sont critiquées. Violemment parfois", constate le CISS qui dénonce la "suspicion générale" qui a désormais court. "Les mesures d’économies à court-terme dans la prise en charge des soins, telles que la sortie de l’HTA [hypertension artérielle, ndlr] sévère de la liste des ALD ou encore la limitation arbitraire du remboursement des frais de transport au moment même où l’éloignement des professionnels et des établissements de santé justifierait au contraire un accompagnement fort en matière d’organisation des transports sanitaires, se sont conjuguées à une inquiétante timidité des pouvoirs publics pour répondre aux principaux enjeux identifiés de l’accès aux soins que sont les dépassements d’honoraires et les déserts médicaux", note le CISS. Dans ce contexte particulier, le Collectif dresse, assez logiquement, un bilan sévère de "2011, année des patients et de leurs droits".
C’est un triste paradoxe, mais jamais une année n’aura aussi mal porté son nom. Et ce d’autant que, selon le CISS, "les associations ont été montrées du doigt plutôt que valorisées et aidées dans leur action quotidienne de défense et de représentation des usagers". Le Collectif a d’ailleurs publié (5 décembre) une tribune à ce sujet. Le CISS se demande si les pouvoirs publics notamment ne tenteraient pas "de faire planer un doute sur la légitimité des associations de santé comme on cherche à jeter une suspicion inacceptable sur les malades, au moment où les arrêts de travail pour maladie sont fâcheusement présentés comme des pratiques abusives et frauduleuses ?"
Autre inquiétude pour les associations de santé, selon le CISS : au moment où se déroulait un affrontement médiatique sur la déductibilité des dons aux associations pour cause de rééquilibrage des comptes publics, finalement abandonnée, l’administration fiscale précisait à une association collectant des dons individuels de nos concitoyens que le financement de son activité de représentation des usagers et de défense de leurs droits ne pouvait bénéficier des dispositions ouvrant droit à réduction d’impôt. Dans un courrier (dont le CISS donne le détail sur son site), l’administration en arrivait à "nier la liberté d’association constitutionnellement protégée ainsi que les compétences reconnues aux associations agréées par la loi du 4 mars 2002, et à réclamer que les associations soient plutôt mortes que vives ! En clair, comme en compliqué, les associations ont donc le droit d’aider mais pas d’être comme les autres parties prenantes dans le domaine de la santé", dénonce le CISS.