Assurance maladie : le CISS se moque du magicien

Publié par jfl-seronet le 28.04.2012
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que les interventions du patron de l’Assurance maladie, Frédéric Van Roekeghem, annonçant que (on cite) : "La situation n’est pas aussi dramatique que l’on pourrait le croire. L’équilibre est à notre portée", ont bien fait rire, jaune, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS). L’association s’est même fendue d’un ironique communiqué de presse (10 avril). Explications.
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"L’homme, qui est aux manettes de l’Assurance maladie [Frédéric Van Roekeghem, donc], est celui qui en avait théorisé la réforme auprès de Xavier Bertrand, alors secrétaire d’Etat à l’Assurance maladie. Il est le père de la loi du 13 août 2004 qui réforme l’Assurance maladie et du cortège de décisions que sont les déremboursements, les hausses de forfaits et les célèbres franchises". Le CISS est gêné par deux éléments principaux. D’une part, la vision très enjolivée de la situation (on nous serine avec le déficit abyssal de la Sécu qui justifie tous les traitements de choc en matière de financements… puis d’un coup, d’un seul, tout est en passe d’être réglé !) et d’autre part la stratégie à l’œuvre justement pour atteindre cet équilibre.


"Pour faire simple, il faut avoir en tête que la dépense de santé est assurée par trois porte-monnaie : celui de l’Assurance maladie (Sécurité sociale), celui des assurances et mutuelles complémentaires et celui des patients", résume le CISS. Reste donc une question comment remplit-on les porte-monnaie ? "C’est assez simple : en prenant sur les citoyens et assurés sociaux (cotisations d’assurance maladie + contribution sociale généralisée + primes d’assurances et mutuelles + restes à charge dans la poche des patients), commente le CISS.


Pas difficile de réduire la dépense d’Assurance maladie (Sécurité sociale), il suffit d’augmenter les dépenses prises en charge par les deux autres porte-monnaie ! D’ailleurs, c’est ce que l’on a fait : l’augmentation des complémentaires a été de l’ordre de 8% en moyenne en 2011, et de près de 25% au cours des 5 dernières années. Quant au reste à charge des ménages, il explose : selon le rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie, il peut aller jusqu’à 3 000 € par an et par patient !" Dans ces conditions, le CISS ne partage pas l’optimisme du patron de l’Assurance maladie.