Attention, pauvres à l’horizon !

Publié par Mathieu Brancourt le 30.09.2011
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France
Des riches plus riches, des pauvres plus pauvres et plus nombreux. L’étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) n’est pas rassurante, quant à la situation économique des ménages français. Une crise économique certes, mais aussi une politique qui charge les plus précaires et accroit les inégalités parmi la population. Face à ce constat, les acteurs de la lutte contre la pauvreté s’alarment, les politiques promettent, encore.
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La France vient de passer le cap des soixante-cinq millions d’habitants en 2011. Elle vient de franchir un autre palier : celui des huit millions de personnes pauvres, en 2009. C’est ce que montre la dernière étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) : "Niveaux de vie en 2009", publiée le 30 août dernier. Ce que l’Insee, appelle "pauvres", ce sont les personnes vivant sous le fameux seuil de pauvreté, fixé à 60% du niveau de vie médian (correspondant à environ 19 000 euros par an). Ce qui faisait, en 2009, environ 954 euros par mois (11 450 euros annuels). Cette année là, 13,5% des Français étaient concernés, soit 8,2 millions de personnes, record à (a)battre ! D’après l’Insee, cette hausse tient à la progression du chômage, depuis le début de la morosité économique mondiale. Une crise qui a davantage touché les ménages les plus modestes, malgré des "mesures ponctuelles", comme le RSA (revenu de solidarité active), qui ont "limité les effets de la crise", d’après l’institut statistique. Néanmoins, les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’écart entre les foyers les plus modestes et les plus aisés se creuse chaque année depuis 2004. Le niveau de vie des 10% les plus pauvres est inférieur à 10 410 euros annuels, en baisse de 1,1% par rapport à 2008. Plus de 10% des actifs de plus de dix-huit ans sont précaires et, parallèlement, le niveau de vie des 10% les plus riches, soit au moins 35 840 euros par an a, de peu certes, augmenté. L’intensité de la pauvreté (écart entre le niveau de vie médian des personnes dites pauvres et le seuil de pauvreté) est passée de 18,5% à 19%. Au final, toutes les couches de la société ont subi les effets de la mauvaise situation économique, ce sont les plus modestes qui en ont le plus pâti. Parmi les huit millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, plus de quatre millions vivent en réalité avec moins de 773 euros par mois, sachant que le montant du RSA, pour une personne seule, est de 455 euros mensuels. Les retraités font figure d’exception : leur niveau de vie médian s’est accru de 1,3% et le taux de pauvreté est resté stable dans ce groupe, à 9,9%. Et encore, ce sont des chiffres de 2009.
Plusieurs associations luttant contre la pauvreté s’insurgent devant ces chiffres, qui "sous-estiment" la réalité, en 2011. Selon le Secours populaire, ces chiffres, déjà mauvais, sont "en dessous" de la réalité. D’après le président, Julien Lauprêtre, la situation s’est considérablement détériorée : "Il y a de plus en plus de travailleurs pauvres et les situations commencent à concerner des cadres, des petits commerçants, des artisans". La CFE-CGC (syndicat de cadres) a alerté, fin août, sur un coût de la santé de "plus en plus lourd", qui envoie un "mauvais signal en matière de santé publique". Elle cite notamment la récente réforme sur les complémentaires santé : doublement de la taxe spéciale sur les conventions d’assurances (TSCA), qui va désormais s’appliquer aux contrats "solidaires et responsables", alors qu’ils en étaient auparavant exonérés. ATD quart monde reconnait que ces chiffres sont "alarmants, mais pas inéluctables". La fragilisation de la situation des plus démunis est ressentie sur le terrain et cela dans tous les domaines : difficultés pour se nourrir, se loger, accéder aux soins, accroissement des dettes, etc. D’après l’association, c’est à "ceux qui nous gouvernent et souhaitent nous gouverner de nous dire ce qu’ils comptent faire pour détruire la misère. Parce que c’est possible et cela résulte de choix ou de non choix faits par des personnes, souvent en notre nom", insiste t-il. Le gouvernement, lui, a prévu des concertations dans ses ministères de l’Economie, du Budget et du Travail, avec les partenaires sociaux, concernant les niches fiscales et le futur "coup de rabot" prévu.
L’opposition, d’extrême droite comme de gauche, fustige la majorité au regard de ces chiffres. Marine Le Pen, présidente du Front National et candidate à l’élection présidentielle de 2012, veut faire sortir "cinq millions de personnes de la pauvreté", qui résulte de "la faillite du modèle économique ultralibéral porté par Nicolas Sarkozy, l’UMP, mais aussi le PS". Comment ? En "soulageant immédiatement le budget des familles", avec une "fiscalité beaucoup plus juste" en "réindustrialisant le pays", avec des "protections (douanières) aux frontières" et un "Etat fort". Sans donner plus de précisions sur la mise en place de ces réformes. Du côté des candidats à la primaire socialiste, François Hollande souhaite "rencontrer les associations qui luttent contre la pauvreté dans les prochaines semaines", sur les enjeux du logement et des familles monoparentales. Il s’inquiète des ménages pauvres et appelle à un "effort de redistribution" pour que les hauts revenus contribuent davantage. Il en profite au passage pour envoyer une pique au Président de la République. "Il s’est déclaré comme le candidat du pouvoir d’achat. Il a été le président de la baisse du pouvoir d’achat", estime le député PS de Corrèze. Il y a "urgence à intervenir" d’après lui. Effectivement, il est temps !

Commentaires

Portrait de jarrod

"La France vient de passer le cap des 65 millions d'habitants" , là ce n'est vraiment pas un problème , il faut surtout répéter que dans peu de temps nous serons 7 milliards d'individus et que les ressources sur terre ne sont pas inépuisables ! la terre ne pourra plus produire comme elle l'a fait jusqu'à présent pour les 7 milliadrs d'humains qui l'habiteront..... la très grande pauvreté , la famine , la misère est donc bien devant nous, et ces petits tracas : augmentation d'impots...baisse de revenus, précarité de plus en plus grande ne sont rien face a l'augmentation phénoménale des humains sur terre , Sarkory, Mélanchon etc, ne pourront rien faire...
Portrait de romainparis

La Terre peut porter 7 milliards d'humains sans problème à la condition que ses richesses soient réparties convenablement. Bien sûr, vu l'augmentation croissante de la population mondiale, il arrivera un moment où cela ne sera plus possible. Cependant, j'ai confiance (ironique) en l'Homme pour s'autoéradiquer. Quant à la Lepen, ses propositions prouvent bien qu'elle n'y connaît rien en économie. Où allons-nous ? Je le dis depuis plusieurs années : "soleil vert"* J'exagère ? Nous verrons... ou pas. Y-a-t-il une solution ? Non. Il y a DES solutions. Parmi celle-ci, la fédération réelle de l'Europe basée sur les droits sociaux et humains, et non sur le néolibéralisme. Cela peut se faire en quelques mois ! Il suffit d'une volonté politique. Mais, à ce jour, je ne vois pas de Politiques capables de l'initier. Alors, si nous continuons, ce sera les guerres ou Soleil vert. Je précise que avec ou sans Obama, les Usa ne veulent pas depuis la fin de la seconde guerre mondiale d'une Europe fédérée. Demandez-vous pourquoi ? *référence au film
Portrait de jessika francesca

la terre peut produire mais il ne faut pas l'épuiser non plus.je ne suis pas pro bio, mais si chacun faisait attention, si chacun avait envie d un petit lopin de terre pour y faire ses légumes et un peu de volailles, la vie aurait un autre goût de vivre.

et n allez pas me parler des personnes qui vivent dans les grandes métropoles, elles souhaitent respirer aussi et se changer les idées.

de plus, dans les pays pauvres, les richesses ne sont pas exploitées correctement, on ne les aide pas pour maintenir et évoluer.

Portrait de riko

jessika francesca wrote:

la terre peut produire mais il ne faut pas l'épuiser non plus.je ne suis pas pro bio, mais si chacun faisait attention, si chacun avait envie d un petit lopin de terre pour y faire ses légumes et un peu de volailles, la vie aurait un autre goût de vivre.

et n allez pas me parler des personnes qui vivent dans les grandes métropoles, elles souhaitent respirer aussi et se changer les idées.

de plus, dans les pays pauvres, les richesses ne sont pas exploitées correctement, on ne les aide pas pour maintenir et évoluer.

pour que chacun possède son coin de terre il faudrait nous éparpiller sur toute la planète et si on doit faire une heure ou plus de voiture pour trouver un médecin ou une boulangerie on est mal :)-