Beau fixe pour les inégalités

Publié par jfl-seronet le 03.05.2011
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On allait voir ce qu’on allait voir… Nicolas Sarkozy l’avait promis… Certes il n’avait pas fait campagne sur la fracture sociale (c’était son prédécesseur), mais il avait avancé que les inégalités allaient se réduire. On allait voir ce qu’on allait voir… On voit ! Les inégalités se creusent en faveur des plus riches. Et c’est un organisme officiel qui le déclare. Explications.
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La fracture sociale n’est pas en passe d’être résorbée… Loin s’en faut ! Ces dernières années, les Français les plus aisés ont continué à s'enrichir, creusant encore les inégalités avec les Français les plus modestes même si le taux de pauvreté est resté relativement stable. C’est ce qu’indique une étude de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publiée le 28 avril. Globalement, "entre 1996 et 2008, les inégalités de niveau de vie évoluent peu", note l'Insee dans l'édition 2011 de "Revenus et patrimoines des ménages". Ainsi, si l'on compare le niveau de vie maximum des 10% de ménages les moins riches (10 520 euros) au niveau de vie minimum des 10% les plus riches (35 550 euros), on constate en 2008 un rapport "relativement stable" (3,4 contre 3,5 en 1996), a expliqué en conférence de presse un responsable de l’Insee cité par l’AFP.
Le niveau de vie moyen est de 22 110 euros, le niveau de vie médian (celui qui partage la population en deux groupes aussi nombreux) de 19 000. Toutefois, nuance l'Insee, ces moyennes "ne rendent pas compte des tendances aux extrémités". Or, avant 2004, les inégalités avaient tendance à se réduire parce que les ménages les plus pauvres voyaient leur niveau de vie se rapprocher des classes intermédiaires. A l'inverse, à partir de 2004, "on a une tendance à l'augmentation des inégalités par le haut" de l'échelle, précise l’Insee. En effet depuis cette date, "les niveaux de vie des personnes les plus modestes cessent d’augmenter plus rapidement que les niveaux de vie intermédiaires alors que ceux des plus aisées continuent leur progression", note l’étude de l’Insee.
Parallèlement, entre 1996 et 2008, le taux de pauvreté monétaire (personnes vivant sous le seuil de pauvreté qui est fixé à 60% du revenu médian soit 950 euros mensuels en 2008) est passé de 14,5% de la population à 13% en 2008. Là encore, cette moyenne cache de fortes disparités, souligne l’Insee. Malgré la baisse globale, la pauvreté touche autant les chômeurs, qui sont en 2008 comme en 1996 toujours 35 % à vivre avec moins de 950 euros par mois. Elle touche davantage les familles monoparentales (26% en 1996, 30% en 2008) et les personnes seules.
Evidemment, cela fait beaucoup de chiffres. On peut donc retenir une idée à la fois simple et parlante : un Français sur deux vit avec au moins 1 580 euros par mois.