Canada : crack et VIH

Publié par jfl-seronet le 28.10.2009
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crack
Pendant neuf ans, des chercheurs canadiens ont étudié le lien entre la consommation de drogues (surtout le crack) et les risques d'exposition au VIH dans un quartier de Vancouver, l'un de ceux les plus concernés au Canada par l'usage de drogues. Un premier résultat de leur étude établit un "lien entre crack et VIH". Explications.

Fumer quotidiennement du crack accroît les risques de propagation du virus VIH, affirme une étude canadienne publiée par le Canadian Medical Association Journal. "Les chercheurs notent que lorsqu'ils ont entamé leur étude, en 1996, ils n'ont relevé aucun élément indiquant que fumer quotidiennement du crack augmenterait le risque de contamination par le [VIH]", rapporte l'agence Reuters. Mais des "signes de risque sont apparus en milieu d'étude et se sont accentués au fil du temps en même temps qu'augmentait le nombre de participants à l'étude reconnaissant fumer du crack". A la fin de l'étude, près de 40% des participants fumaient du crack quotidiennement. "Les participants à l'étude affirmant fumer du crack tous les jours risquaient quatre fois plus d'être infectés par le virus que ceux qui fumaient moins fréquemment ou pas du tout", avance l'équipe de chercheurs. La difficulté pour les chercheurs est de définir un lien exact entre crack et VIH. Pour le moment, plusieurs hypothèses sont avancées. Le VIH se propagerait parce que "les fumeurs de crack, dont certains sont séropositifs, se partagent les pipes et que des fumeurs peuvent présenter des lésions dans la bouche", mais les chercheurs n'en sont pas certains. Une autre hypothèse serait que sous l'influence du crack, les personnes ont des relations sexuelles non protégées et comme elles appartiennent à un groupe où la séroprévalence est très forte, les probabilités d'être infecté sont très élevées. Comme le rappelle Reuters : "Le lien entre propagation du sida et drogues consommées avec une seringue était déjà bien établi, mais le chercheur Evan Wood, du Centre de recherche de Colombie-Britannique sur le sida, a reconnu avoir été surpris de constater que fumer du crack présentait aussi un risque."


Pour l'équipe de chercheurs, ce premier résultat montre que le Canada doit envisager des programmes pour traiter la consommation de crack comme un problème de santé plutôt que comme un problème d'infraction à la loi.  L'étude suggère notamment "la création de locaux où les personnes consommatrices pourraient fumer ou inhaler dans des conditions médicalement contrôlées." "Vancouver dispose déjà du seul local d'Amérique du Nord où les consommateurs de drogue à injecter peuvent venir se faire leur piqûre en bénéficiant d'une supervision médicale", indique Reuters. L'idée fait son chemin au point que l'Agence de la santé de Colombie-Britannique a récemment déclaré que Vancouver envisagerait d'autoriser l'ouverture d'un fumoir permettant la consommation superviséede crack . Un tel fumoir ouvrirait alors dans le locaux d'Insite, le centre d'injection supervisée d'héroïne ouvert en 2003, que l'administration fédérale cherche à faire fermer (source AFP). 

Photo  : Centre Insite de Vancouver

Commentaires

Portrait de dboy30

La pluspart des drogues sont a l'origine des lesions dans la bouche ou dans le nez et donc tout outil de partage pour se droguer peut etre la cause d'une contamination. On le sait depuis des années, et c'est tellement logique! Evan Wood ne pourrait pas trouver un sujet de recherche plus utile pour dépenser ses fonds?