Cannabis : patauds de campagne !

Publié par jfl-seronet le 22.04.2012
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Et voilà, une nouvelle fois, la question des drogues aura suscité une polémique plutôt qu’un débat. Déjà tendue et caricaturale, la campagne présidentielle n’avait pas besoin de ce leurre, l’annonce par un responsable socialiste de rendre la consommation de cannabis passible d'une simple contravention pour, une fois, encore tomber dans l’excès. Propos caricaturaux, arguments outranciers… tout y est !
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Le feu aux poudres !
Tout démarre avec la proposition du sénateur socialiste François Rebsamen qui est également le Monsieur sécurité du candidat PS de rendre la consommation de cannabis passible d'une simple contravention. Cette proposition, celui qui est pressenti, en cas de victoire de la gauche, au poste de ministre de l’Intérieur, est faite lors d’un meeting à Dijon. "Il y a 142 000 procédures de consommation de cannabis par an, cela représente des centaines de milliers d'heures de travail pour les policiers et elles ne donnent lieu qu'à 24 000 poursuites", explique l’élu qui préfèrerait donc qu’on fasse différemment en matière de répression de l’usage. Interrogé le 19 avril sur "Europe 1", Nicolas Sarkozy la juge "irresponsable". Un refus très net qui change de la position du même, lors de sa première campagne présidentielle, en mars 2007. Nicolas Sarkozy proposait alors que la consommation de cannabis soit passible d'une contravention et non plus considérée comme un délit. A ses yeux, la pénalisation des fumeurs était alors "un non sens". Une vidéo accessible sur le Huffington Post le confirme. Evidemment, autre temps, autre proposition.
 
Hollande défend l’interdit !
De son côté, François Hollande se voit obligé de monter au front pour clarifier sa position personnelle sur le sujet. "Cette proposition de François Rebsamen n'est pas nouvelle. Elle avait déjà été avancée par Nicolas Sarkozy en 2007. Je ne la reprendrais pas pour des raisons qui tiennent à la nécessité de l'interdit", explique (20 avril) le candidat socialiste sur Europe 1". "Nous pouvons rester sur une logique pénale et y ajouter une logique de soin", a précisé le candidat socialiste. "C'est ce que je proposerai dans le cadre de la révision de cette loi [celle de 1970, ndlr]". "La question de la consommation de cannabis est posée pour beaucoup de jeunes (…) Nous connaissons la question de l'importance, hélas, de cette consommation. Donc je ne veux pas donner le moindre signal de renoncement à une dissuasion par rapport à cette consommation de cannabis", explique François Hollande. Bref, la Etienne Apaire attitude. Bref, François Hollande ne bougera pas sur le sujet : fumer un joint restera un délit. La sortie est claire et n’augure pas d’une révolution des mentalités sur le sujet. Il faut dire qu’il fallait au candidat socialiste assurer le contrefeu de la sortie de François Rebsamen à deux jours du vote alors que l’UMP sortait la grosse Bertha.
 
Rions avec l’UMP
Comme à chaque campagne (c’était déjà le cas pour les régionales), l’UMP a sorti les armes lourdes pour critiquer le PS sur la question des drogues. Sur le site de l’UMP, on peut voir que le 19 avril, le parti majoritaire a publié 8 communiqués de presse ; cinq sont consacrés à la proposition de François Rebsamen et attaquent François Hollande sur le cannabis. Cinq pas un de moins. Il y a tous les styles et tous les angles d’attaque sont pris. Députée de Meurthe-et-Moselle, Valérie Rosso-Debord, dont le sens de la nuance est légendaire explique que : "Voter François Hollande, c’est dire oui à la dépénalisation du cannabis. Une contravention ? On rêve ! Comme si consommer de la drogue était aussi grave que de mal garer sa voiture. Comme si la solution face à la délinquance était de réduire les sanctions !", ironise la porte-parole de l’UMP. "Drogue : Les déclarations martiales de François Hollande ne masquent plus une idéologie laxiste", nous prévient Bruno Beschizza, secrétaire national de l’UMP et ex syndicaliste policier. Il explique que "les socialistes dévoilent enfin leur vraie stratégie de sécurité pour notre pays : l’application de l’idéologie laxiste soixante-huitarde". Médecin, conseiller santé de Nicolas Sarkozy, Philippe Juvin monte, lui aussi, au créneau. Trop vite car il manque des mots au texte de son communiqué : "Cette proposition est dangereuse. En effet, tous les pays qui ont le cannabis en reviennent. Augmentation de la délinquance dans les zones de consommation libre, décompensation psychotique avec entrée dans la schizophrénie, désocialisation et déscolarisation… Légaliser le cannabis est un laxisme qui n’est pas la bonne réponse". La caricature va encore plus loin avec Camille Bedin, autre secrétaire nationale de l’UMP, qui voit dans la proposition de François Rebsamen : "L'imposture du PS en matière de délinquance. La tolérance de la gauche bobo, habituée à se "fumer un joint" après les diners mondains en ville, montre bien son éloignement des préoccupations des parents qui voient non seulement leurs enfants ravagés par l'usage abusif et la dépendance entraînés par ces produits dangereux, mais aussi leurs quartiers, leurs voisinages, leur quotidien, minés par le banditisme et le trafic de drogue", lâche-t-elle. Mais la palme revient à Guillaume Peltier, lui aussi secrétaire national de l'UMP, dont le communiqué (ouf…. c’est le dernier) lance : "La gauche n’a rien d’autre à proposer à la jeunesse que des paradis artificiels". On ne résiste pas à citer un extrait du texte… c’est beau comme du Maurras : "La jeunesse n’a pas besoin d’un nouveau droit ; la jeunesse n’a pas besoin de paradis artificiels ; la jeunesse a besoin de valeurs, celles du mérite, de l’effort et du travail ; la jeunesse a besoin de repères. C’est ce que nous lui proposons autour du projet que porte Nicolas Sarkozy".

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Portrait de Doume29

Un un enfant de 11a est décédé pour avoir été renversé par un conducteur qui en consommait régulièrement.

Fumer ou conduire il faut choisir!

Ce qui n'enlève en rien les bienfaits pour certaine pathologies.