Charge virale : des mesures plus fines
Atteindre et maintenir une charge virale indétectable sous traitement antirétroviral (trithérapie) est un des objectifs majeurs de la trithérapie. Ceci afin de permettre aux lymphocytes T4 (CD4) de remonter, conduisant à un renforcement du système immunitaire qui éloignera le plus possible les maladies opportunistes, infections ou cancers.
Une charge virale est dite indétectable lorsqu’elle se situe au dessous du seuil que les techniques de comptage sont capables d’atteindre. Cela ne veut pas dire que le virus a disparu du corps, ni même du sang, mais qu’on ne le détecte plus avec les techniques utilisées. Dans les dernières années, les techniques de quantification de la charge virale pouvaient “compter” le nombre de copies de virus dans le sang à partir de 50 copies de virus par millilitre de sang (50 copies/ml). Au dessous de ce chiffre, les techniques de routine ne le pouvaient pas. Des techniques sophistiquées, utilisées seulement dans le cadre de la recherche, peuvent compter les copies de virus jusqu'à une copie/ml, mais ces techniques plus complexes et plus chères ne sont pas utilisées en routine. Au Québec, des techniques par 5 copies sont utilisées en recherche et si on participe à un essai, les résultats sont ajoutés uniquement au dossier de recherche de la personne. On a largement pu établir qu’une charge virale qui se maintient, au dessous de 50 copies/ml était satisfaisante. La plupart des essais thérapeutiques internationaux montrant un bénéfice clinique ont été faits avec ce seuil d’indétectabilité à 50 copies/ml. C’est pourquoi, au Québec, le seuil à 50 copies/ml est jusqu’à présent conservé.
Les techniques de comptage en routine ont progressé. En France, certaines sont passées progressivement à un seuil de 40 copies/ml, ou même 20 copies/ml. Quel que soit le seuil, 50, 40, ou 20, si on est au dessous, on est et on reste avec une charge virale “indétectable”, et l’objectif essentiel est atteint. Nous avons reçu des témoignages de personnes qui, après de longs mois avec une charge virale indétectable, la retrouvaient tout à coup “détectable” à 25 ou 35 copies, parce que le laboratoire qui effectue leurs analyses de sang s’était doté d’une technique plus fine, avec un seuil de détectabilité plus bas. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir à court terme : on reste en fait sous la barre des 50 copies/ml, le seuil d’indétectabilité défini dans les recommandations d’experts actuelles. Rien ne dit par ailleurs que le risque de transmission du virus s’en trouverait augmenté.
La question qui se pose dans la recherche est celle des conséquences possibles de rester longtemps avec une charge virale autour de 40 copies/ml. L’inflammation qui en résulte aura-t-elle des conséquences cliniques à terme ? Il semble que certains médicaments, plus puissants que d’autres, puissent faire baisser un peu ce chiffre, mais compte tenu du mode de réplication du VIH, chercher le zéro ou le 1 copie n’a pas vraiment de sens, si ce n'est, un jour, pouvoir se débarrasser définitivement du virus : le chemin reste à faire !
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Commentaires
le zero
Malheureusement Non Redblood...
Excusez moi je joue au Candide...celà
Tests sang sec , salive, plasma ?
En fait, Sonia, ma première impression est
Keu chui Kon Michou !
Donc c'est moi qui confonds... heu qui me confonds
eThiQue & TransGression Michel94
Rectif T4/Cv (rapport entre CD4 et charge virale)
Les nouvelles recommandations préconisent donc de débuter un traitement entre 350 et 500 CD4/mm3 pour les personnes les plus à risque. Ces dernières comprennent d'abord celles présentant une charge virale (CV) élevée supérieure à 100 000 copies/mL
http://www.vih.org/20090408/quand-traiter-3249
On remet ça dans l'ordre ?
Cache-cache virus
donc
Et en faire...
à ouais
Bonjour, Voici une émission que j'ai
Bonjour, Voici une émission que j'ai trouvé TRÈS intéressant: C.V, risque de transmission... je ne rentre pas dans le sujet de discussion mais vous laisse écouter (ça dure 50 min environ) et surtout le faire écouter a tout ce qui sont encore dans le moyen-age dans leur tète!
http://survivreausida.net/a9605
Keep Smiling! :-)
Compartiments et cellules mémoires
Le hic c'est que le corps se divise en compartiments biologiques qui peuvent parfois présenter une certaine indépendance entre eux. C'est une des raisons pour lesquelles la charge virale mesurée dans le plasma sanguin ne correspond pas forcément à celle mesurée dans le sperme ou dans le compartiment cérébral, etc.
Ce peut être en partie lié au fait que les médicaments ne pénètrent pas forcément de la même manière dans ces compartiments ou dans les différents organes. Pour autant, on n'a jusqu'à présent pas réussi à mettre en évidence que la dissociation entre la charge virale plasmatique et séminale était plus fréquente avec les médicaments pénétrant moins bien dans le compartiment génital. C'est que l'alimentation en virus des compartiments peut aussi être le résultat d'activation immunitaire. Certaines cellules de l'immunité (cellules mémoires) archivent le virus. Lorsqu'elles sont activées, elles peuvent être à l'origine d'une production virale locale.
Lorsque les trithérapies sont sorties en 1996, on pensait pouvoir éradiquer le virus du corps humain compte tenu de la vitesse de la diminution de la charge virale. Mais c'était sans compter sur ces cellules mémoires et ce que l'on appelle les réservoirs. Un des enjeux actuels de la recherche est d'envisager comment purger progressivement ces réservoirs du virus pour parvenir peut-être un jour à la guérison.
Act Up organise une réunion publique d'information sur ce sujet très bientôt si ça vous intéresse.
80e Réunion Publique d’Information Eradication du VIH de l’organisme mercredi 16 juin - 19h - Mairie du 4ème Paris
http://www.actupparis.org/spip.php?article404
Quant à la question posée par Franck concernant les phénomènes inflammatoires et, si je comprends bien, l'idée que l'on pourrait totalement écraser la charge virale pour les réduire. Pour le moment, les essais de multithérapies super fortes pour y parvenir n'ont pas permis d'y parvenir (en recherche on dispose déjà de mesures de charge virale ultra sensible).
D'après ce que j'ai compris, on suppose que la réplication virale à bas bruit est en partie le fait de l'expression de cellules mémoires. Si les phénomènes inflammatoires peuvent avoir des effets problématiques à long terme pour nous (c'est une des raisons du sur-risque cardiaque par exemple). D'un autre côté ces mêmes phénomènes sont aussi ceux qui mobilisent le système immunitaire pour contrôler naturellement l'infection.