Chemsex : comment gérer le confinement ?

Publié par Mathieu Brancourt le 31.03.2020
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Mode de vieChemsex

Cela peut paraître une évidence, mais se cloitrer chez soi pour une durée indéterminée n’est pas chose aisée lorsqu'on consommait des produits et (beaucoup) de sexe. Dans ces conditions, les règles de confinement ne peuvent être écartées, mais on peut trouver du soutien et des conseils en ligne, à distance.

Si vous ne pouvez plus vous fournir en produits

Pour l’instant, les personnes témoignent d’une capacité certaine à obtenir par des canaux habituels (envois postaux, livraison, etc.) des substances qu’elles consommaient pour leurs plans chemsex ou autres parties de sexe. Si cela n’est plus possible, il reste deux possibilités : une mise sous traitement de substitution (TSO - traitements de substitution aux opiacés) afin d’éviter les effets de manque et les éventuels effets délétères d’un arrêt trop brutal des produits. Il faut obligatoirement passer par un Csapa (centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) de sa région, en s’assurant qu’il soit encore ouvert. AIDES reste joignable en régions pour vous indiquer la marche à suivre. Vous pouvez aussi rejoindre le groupe Info chemsex sur Facebook, qui dispose aussi d’une ligne d’urgence.

S’il devient compliqué de gérer sa libido

Peu importe sa consommation préalable de sexe, la distanciation sociale et le confinement mettent à mal nos pulsions et nos désirs sexuels. Les consignes demeurent claires : pas de déplacements possibles, donc il est très fortement déconseillé de se rendre ou d’organiser une soirée sexuelle, pour soi comme pour les autres. La RDR Covid-19, quelles que soient les pratiques, ne peut pas empêcher tout risque d’infection ou de transmission du coronavirus à un-e partenaire. Toutes les associations sont très unanimes : il faut tenir (le confinement est temporaire) et ne pas oublier que le-la partenaire le-la plus sûr-e, c’est… soi-même. Il existe sur Internet des documents pour pallier le manque de contacts physiques. Plus que jamais, soyez inventifs-ves quant aux moyens de vous procurer du plaisir.

Si malgré tout, vous avez eu ou vous comptez avoir des rapports sexuels, les mêmes mesures barrières s’appliquent dans vos déplacements et les risques concernant le VIH et les autres IST sont les mêmes ! En cas de prise de risque, voici une ressource pour localiser les lieux ou retirer un traitement d’urgence (TPE). Mais plus que jamais, restez chez vous.

Parler et casser le sentiment d’isolement

Si en parler avec des personnes vous aide ou que vous avez besoin d’échanger avec d’autres personnes chemsexeuses, les ateliers ou Chillout organisés en présentiel sont en cours de transformation et vont avoir lieu en ligne à partir de la semaine prochaine. L'avantage du virtuel est que ces groupes de discussions seront accessibles à tous-tes, peu importe sa localisation. Ces e-Chillout auront lieu quatre fois par semaine, pendant 1h30, avec des sessions pour les non-consommateurs-rices et d’autres pour les consommateurs -rices actif-ves.

Vous retrouverez toutes les informations sur le groupe Info Chemsex ou en envoyant un message sur la page facebook du Spot Beaumarchais.

Prenez soin de vous !