Christophe Bouillon, député (PS) de la 5ème circonscription de Seine-Maritime

Publié par jfl-seronet le 23.06.2012
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législatives 2012
A l’instar d’autres candidats, Christophe Bouillon, député sortant, réélu le 17 juin avec 66,10 % des voix, a répondu aux questions de militants de AIDES sur les moyens d’en finir avec l’épidémie de sida.
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"Concernant tout d’abord les conditions de vie des personnes touchées par le VIH et/ou une hépatite. Vous avez raison de souligner la dégradation constante de la santé de cette partie de la population. Le reste à charge en matière de santé ne cesse d’augmenter entraînant un report et/ou un renoncement aux soins. Cette situation est purement inacceptable. Je me suis opposé, en compagnie des députés et sénateurs de mon groupe [Socialiste, républicain et citoyen, ndlr], aux mauvais coups portés ces derniers temps à la hausse du tarif des mutuelles ainsi qu’à l’instauration des franchises médicales. Il appartiendra à la nouvelle majorité parlementaire issue du scrutin [du 17 juin, ndlr] de remettre la solidarité au cœur des politiques de santé ; Vous pouvez, sur ce point, faire confiance au gouvernement ainsi qu’à sa majorité pour réintroduire des mécanismes de solidarité collective", indique le parlementaire. "Concernant ensuite l’accès aux soins des étrangers malades. Je me suis opposé à l’instauration d’un ticket d’entrée à l’AME défendue par la majorité précédente, rappelle-t-il. Ces restrictions sont un véritable non-sens sanitaire aux conséquences lourdes pour nos concitoyens. Je veillerai là aussi, en compagnie des députés et sénateurs de mon groupe, à réintroduire, dans ce dispositif, un mécanisme de solidarité nationale".


Sur la question de l’homophobie, Christophe Bouillon explique que l’association a "raison de souligner le caractère inquiétant de l’augmentation des faits recensés d’homophobie. Je crois nécessaire d’engager, au moyen de tous les outils à notre disposition dans ce domaine, une véritable politique d’égalité des droits. Une politique qui passera notamment par une sensibilisation accrue, notamment en milieu scolaire, contre l’homophobie. Je n’oublie pas les statistiques particulièrement alarmantes relatives aux suicides chez les jeunes homosexuels qui nous font prendre collectivement conscience de toute l’actualité et de l’urgence de ce combat".


Le député socialiste fait également part de ses choix concernant le travail du sexe et l’usage de drogues : "Concernant la prévention auprès des travailleurs du sexe et des usagers de drogue. J’ai lu avec attention certaines revendications, notamment du STRASS, pour l’augmentation des budgets pour les structures et associations de lutte contre le VIH et les IST et de santé communautaire qui travaillent sur le terrain. Il s’agit là d’une revendication en tout point légitime. Par ailleurs, concernant les usagers de drogues, nous avons également un long travail à mener qui passe, notamment, par une expérimentation des "salles de shoot", mais également par une modification du travail des forces de l’ordre. En effet, une réelle politique de prévention en la matière ne peut s’accommoder des consignes répressives – la politique du chiffre – consistant notamment à donner des objectifs chiffrés de mises en garde à vue pour des délits liés à l’usage des stupéfiants. J’ajoute à ce titre que l’usage des "Distribox" et la distribution des "Steribox" doivent être sécurisés pour les usagers afin de limiter les risques de contamination liés à l’usage de seringues usagées."
Interrogé sur les affections de longue durée, le député estime que : "Se pose en la matière les choix budgétaires opérés depuis un certain nombre d’années et qui tendent à affaiblir la prise en charge collective des affections. Ces choix doivent être revus dans une optique de solidarité nationale. Une solidarité nationale qui doit également aboutir à une démocratisation sanitaire. A ce titre les ARS [Agences régionales de santé, ndlr] devront nécessairement opérer une mutation pour devenir un véritable espace de dialogue où les associations et les collectifs (comme le CISS par exemple) doivent trouver toute leur place."
Sur la lutte contre l’épidémie de VIH et les hépatites, "les moyens des associations doivent être pérennisés, estime Christophe Bouillon. Il s’agit d’un engagement du président de la République qui vaut pour toutes les associations. La question de la pluralité du financement est, à ce titre, cruciale. Les collectivités territoriales, dont les finances ont été durablement impactées, ont parfois dû réduire leur participation au financement d’associations, il est de notre devoir de traiter cette question. Enfin, concernant la politique de la France à l’échelle internationale, je ne peux que rejoindre votre position. La France doit, de par son aura internationale, montrer l’exemple en contribuant à la solidarité internationale en matière de santé. Cet engagement pourrait être tant financier qu’industriel. Industriel parce que nous disposons d’un savoir-faire certain en matière d’industrie pharmaceutique. Une industrie en pleine mutation qui doit faire face à la montée en puissance de "génériqueurs" issus des pays en voie de développement. Nos grands groupes pharmaceutiques auraient pourtant tout intérêt et s’honoreraient même de contribuer à la diffusion de médicaments à moindre coût pour les populations en ayant le plus besoin".