Cinq pays européens jugent leur système de santé

Publié par jfl-seronet le 22.10.2018
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Chiffressystème santé

Fin septembre, s’est tenue la conférence Cham (Convention on health analysis and management). A cette occasion, l’institut Ipsos a réalisé une étude sur les attentes de cinq pays européens (Allemagne, France, Italie, Pays-Bas et Pologne) en matière de santé. Pour la grande majorité d'entre eux, les systèmes de santé nationaux présentent de fortes disparités sur l'ensemble de leurs dimensions.

Dans chaque pays, se sont des personnes âgées de 18 ans et plus qui ont été interrogées avec à chaque fois 200 personnes par pays : Allemagne, France, Italie, Pays-Bas et Pologne. L’avis général n’est pas très flatteur pour les dits systèmes de santé. Les Européens (de ces cinq pays donc) considèrent le plus souvent que le système de santé de leur pays s’est détérioré (49 %) ou qu’il n’a pas évolué (29 %) depuis ces dix dernières années. En matière de système de santé, les populations européennes interrogées ne considèrent pas que leur pays est un « modèle ». L’Ipsos explique que ce « sentiment de dégradation fort est ressenti aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et en Italie ; il stagne en Pologne. En France, nous sommes 54 % à estimer que notre système de santé s’est détérioré. Les griefs des Européens interrogés ne concernent pas les formations des professionnels-les de santé : elles sont jugées satisfaisantes à 64 %. Ce qui pose problème, c’est notamment le suivi médical des personnes malades chroniques, la qualité et la sécurité des soins et surtout l’accès à l’innovation thérapeutique. Sur ce dernier point, seules 37 % des personnes jugent la situation actuelle satisfaisante.

Si on regarde les chiffres concernant la France : 56 % des personnes considèrent comme satisfaisant le suivi médical des personnes suivies pour des maladies chroniques ; 64 % trouvent satisfaisant la qualité des formations des professionnels de santé, 60 % les politiques de prévention contre certaines maladies (cancers, diabète, maladies cardio-vasculaires). En revanche, seuls 36 % des personnes considèrent comme satisfaisant l’accès à l’innovation thérapeutique.

Si les Néerlandais, les Français et les Allemands perçoivent leur système de santé comme en nette dégradation, ils considèrent aussi majoritairement que malgré ses défauts il reste meilleur que ceux des autres pays européens. Ainsi 59 % des Français jugent que la situation de notre système de santé est bonne par rapport aux autres ; en Pologne, seuls 11 % des personnes considèrent que leur système de santé est meilleur que les autres.

Peut-on améliorer tout cela ?

La majorité des Européens interrogés considèrent que l’Union européenne ne dispose pas actuellement d’atouts permettant une amélioration des systèmes de santé dans l’ensemble de l’Union Européenne. Autrement dit, l’Europe de la santé reste à faire. Et le contexte n’est pas très favorable. Les Européens interrogés affichent une défiance particulière forte à l’égard des pouvoirs publics et des autorités de santé nationales comme européennes. Pour chaque pays, la moitié des personnes interrogées n’a pas confiance dans les autorités et institutions de son propre pays.

L’étude a demandé aux participants-es de se prononcer sur l’éventuelle création d’un institut européen qui traiterait statistiquement les données de santé pour améliorer la prise en charge des maladies et qui s’engagerait à ne jamais les divulguer ou les revendre. Presque huit Européens sur dix se disent favorables au partage de l’ensemble de leurs données médicales à un institut européen des données de santé. Et même un sur quatre y serait tout à fait favorable.