Comité d’éthique : les autotests devront être encadrés

Publié par jfl-seronet le 05.04.2013
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Le 22 mars, le Conseil national du sida (CNS) rendait son avis et publiait son rapport sur les autotests de dépistage du sida. Le 25 mars, c’est le Comité national consultatif d'éthique (CCNE) qui a publié le sien.

Selon ce comité, une commercialisation des autotests de dépistage du sida devrait être encadrée par une série de précautions pour éviter les erreurs d'interprétation et un éventuel usage coercitif. "Les problèmes éthiques posés par une éventuelle commercialisation des autotests de dépistage de l’infection VIH sont en grande partie ceux que le CCNE avait déjà signalés dans son avis de 2004. La nécessité d’une pratique "accompagnée" du dépistage, témoin de solidarité, y était particulièrement soulignée ainsi que les limites techniques des autotests : non détection des anticorps dans les trois mois qui suivent la primo-infection, risques possibles d’interprétation erronée en usage non professionnel, et possibles résultats faussement négatifs, tous éléments pouvant entraîner une nuisance notable pour la personne qui effectuerait l’autotest, et pour ses partenaires sexuels", explique l’organisme. "Cet accompagnement reste bien évidemment très souhaitable et il est bien réalisé, malgré ses difficultés, dans les modalités actuelles du dépistage en France. Le risque, lié à la commercialisation des autotests, serait qu’à la perte de chance de soutien et de prise en charge thérapeutique - due à l’absence d’accompagnement -ne s’ajoute une perte de chance d’informations et de précautions - due à l’insuffisante qualité de l’autotest".

Combler l’échec du dépistage actuel

Ces tests - non encore autorisés dans l'Union européenne, mais disponibles aux Etats-Unis -permettent à partir d'un échantillon de salive ou de sang de donner un résultat en 20 à 30 minutes sur la présence d'anticorps spécifiques produits en cas d'infection par le virus du sida.

"L’accès actuel au dépistage, largement organisé et solidaire, n’est cependant pas utilisé par un nombre suffisant de personnes à haut risque de contamination : constatation essentielle qui fait échec à la diminution franche de l’épidémie", précise l’avis. "Des autotests fiables de dépistage de l’infection VIH pourraient aider à combler cet échec et répondre à une nécessité de santé publique. De plus, le souhait de liberté et d’autonomie individuelles dans le domaine de la santé apparaît plus manifeste, d’une façon générale, dans la population. Enfin, la commercialisation en Europe d’un autotest de dépistage de l’infection VIH peut raisonnablement être considérée, aujourd’hui, comme une éventualité probable : il est donc nécessaire d’anticiper et de disposer dès à présent d’une analyse de ses éventuelles modalités d’utilisation et de sa place éventuelle dans le dispositif actuel de dépistage".

Evaluer le bénéfice en matière de santé publique

"Finalement, parmi les éléments importants à prendre en compte, demeurent les questions du bien-fondé de l’utilisation de ces autotests en terme de santé publique, de l’évaluation de leur fiabilité, de la capacité à mesurer leur effet sur le nombre de contaminations, et des risques d’atteinte à la confidentialité et de pressions exercées sur des personnes, auxquels ils pourraient donner lieu. Il y a donc lieu de bien évaluer le bénéfice attendu en matière de santé publique vis-à-vis certes du bénéfice, mais aussi de la nuisance possible en terme individuel", note le comité d’éthique. "Demeurent également deux importants défis, de nature plus générale : d’une part, celui de la nécessaire amélioration des conditions requises pour le marquage CE permettant la commercialisation des dispositifs médicaux de santé ; d’autre part, celui du contrôle de ces dispositifs, présentés et accessibles sur Internet, et de l’information du public sur les risques de produits de qualité incertaine et sur les risques éventuels de rupture de confidentialité".

Pour consulter et télécharger l’avis.

Commentaires

Portrait de sun

C est une honte!!! Cela va finir de stigmatiser et rejeter les seropositifs!!! C du seroctitage et nn pas de la prevention!!! Le test c est seul avec un professionnel a l hopital!!! Je me sens un peu plus exclus!!! Envis de me suicider!!!!