Complémentaires Santé : [im]Patients taxe la taxe !

Publié par jfl-seronet le 15.09.2011
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Dans la loi de finances rectificative, le gouvernement a décidé de créer une taxe spéciale sur les complémentaires santé (dite TSCA). A celle-ci, s’ajouterait également une taxe sur la CMU. La taxe sur les complémentaires santé a d’ores et déjà été adoptée en première lecture par les députés. Cette initiative est particulièrement critiquée par les professionnels du secteur, elle l’est également par le collectif [im]Patients, Chroniques & Associés. Explications.
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"Les plus faibles toujours plus taxés". L’ironie n’a qu’une cible : le projet gouvernemental de taxer les complémentaires Santé. C’est le message que les associations du collectif [im]Patients, Chroniques & Associés (AFD, AFH, AIDES, AFSEP, Amalyste, FNAIR, JSC et Keratos) adressent au gouvernement. Ces augmentations ont "un effet direct sur les assurés, qui cumulent les charges : en plus de l’augmentation progressive des "restes à charges", ils vont subir inévitablement une hausse des cotisations, y compris au sein des contrats dits responsables, avec un taux d’effort accru pour leur santé". L’argument est juste et les mutuelles ont déjà annoncé à diverses reprises que leurs tarifs seraient revus à la hausse.
Qu’en est-il des personnes atteintes d’Affections de longue durée (les ALD), qui sont supposées être prises en charge à 100%, s’interroge le Collectif. "On pourrait croire que "le 100%" nous assure un remboursement optimal et ne nous laisse aucun frais. Il n’en est rien ! Nous sommes soumis aux franchises, aux dépassements d’honoraires et autres déremboursements des médicaments dits "de confort", etc., frais qui rendent indispensables une couverture complémentaire malgré son coût exorbitant pour le budget de nombreuses familles déjà fortement fragilisées par la maladie", avancent les associations du Collectif. Que constate-t-on aujourd’hui ? "On constate que trop peu de personnes en ALD disposent d’une complémentaire santé et que [de nombreuses] personnes renoncent ou reportent des soins pour des raisons financières", indiquent les associations. Pour elles, il s’agit d’un "véritable cercle vicieux" puisque "les personnes les plus malades sont maintenant celles qui sont les plus mises à contribution !" Et cela dans un contexte où les maladies chroniques (les ALD donc) peuvent compromettre l’accès à un emploi et réduire les ressources des personnes qui en sont atteintes. Le collectif [im]Patients, Chroniques & Associés y voit de l’acharnement.
"Alors qu’une saine politique de santé publique et une réelle volonté de réduction des dépenses invitent à promouvoir l’accès à une complémentaire santé, Mesdames et Messieurs les décideurs politiques, ne faites pas un mauvais calcul en approuvant ce projet de taxation des mutuelles ! Une personne qui renonce aux soins pour des raisons financières, coûtera à la société deux fois plus cher demain, trois fois plus cher après-demain…", argumente le Collectif.