Covid-19 : 9e vague pour finir l’année

Publié par jfl-seronet le 19.12.2022
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ThérapeutiqueCovid-19

L’épidémie reste forte en France. À tel point que le gouvernement appelle à un sursaut de la vaccination, car nos restons loin des objectifs de couverture vaccinale y compris pour les personnes les plus exposées à des risques de formes graves. De son côté, la HAS a autorisé deux nouveaux vaccins en rappel. Aux États-Unis, Elon Musk attaque le Dr Anthony Fauci. En attendant la fin de la 9e vague, les experts-es pensent aux lendemains… qui inquiètent.

Deux nouveaux vaccins autorisés

La Haute autorité de santé (HAS) a donné jeudi 8 décembre son feu vert à deux nouveaux vaccins anti-Covid pour un rappel et insisté sur l'importance d'une nouvelle dose sans tarder, en priorité pour les personnes les plus à risque, leurs proches et les soignants-es, indique l’AFP. Appelée à se prononcer sur trois vaccins contre la Covid-19 avec une autre technologie que l'ARN messager, la HAS en a autorisé deux en rappel, ceux de Sanofi et de Novavax, et a écarté, pour le moment, celui de Valneva, selon un communiqué.  Jusqu'alors, seuls des vaccins à ARN adaptés au variant Omicron, dits bivalents, sont utilisés en rappel pour la campagne vaccinale de cet automne. Ces vaccins, fabriqués par Pfizer BioNtech et Moderna, restent recommandés « préférentiellement » pour un rappel, a précisé la HAS. Mais « pour ceux qui ne pourraient ou ne voudraient pas » les vaccins Sanofi et Novavax sont désormais accessibles. Pour le vaccin de Sanofi, la HAS a évoqué de premières données, immunologiques, suggérant « une efficacité au moins équivalente à celle des vaccins actuellement recommandés contre le variant Omicron BA.4/5 ». Celui de Novavax, déjà autorisé pour les primo-vaccinations des adultes, est donc désormais aussi accessible en rappel. Le vaccin de Valneva n'a pas obtenu de feu vert, à ce stade, en primo-vaccination, notamment par manque de données d'efficacité clinique avec les variants actuels, a précisé à la presse Élisabeth Bouvet, de la commission technique des vaccinations de la HAS.  « Alors que l'épidémie repart à la hausse, beaucoup unissent leurs voix pour insister sur l'importance de la vaccination et des gestes barrières », a observé la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec, ajoutant que « le système de santé doit être préservé pour pouvoir soigner tout le monde ». Alors que le nombre de rappels anti-Covid n'est « pas au niveau pour protéger les plus à risque », elle a jugé « fondamental que les personnes fragiles, leur entourage, les soignants » les fassent « maintenant, en particulier avant Noël en famille ». Cette recommandation « n'empêche pas l'ouverture plus large » de la vaccination de rappel, « ceux qui le souhaitent pourront le faire », a déclaré la présidente de la HAS. Le ministre de la Santé, François Braun, doit s'exprimer vendredi, a-t-elle noté, laissant entendre qu'il pourrait communiquer sur l'ouverture du rappel à l'ensemble de la population.

Appel à un sursaut de la vaccination

Le gouvernement français a demandé (9 décembre) un « sursaut de la vaccination » aux Français-es, à quelques jours des fêtes de fin d’année, les enjoignant également à « remettre le masque dans les transports en commun ». Alors que sévit actuellement en France, comme dans les pays voisins, une triple épidémie avec la juxtaposition de la Covid-19, de la grippe et de la bronchiolite, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a évoqué une « situation sérieuse » lors d’une conférence de presse. Seulement « 2,8 millions de personnes sont vaccinées contre la Covid-19 depuis début octobre, c’est bien moins que nos voisins européens », a souligné François Braun, évoquant spécifiquement la campagne de rappel en cours. Du côté de la grippe, « 9,9 millions de vaccins ont été vendus en officine », soit une baisse de 5 % par rapport à 2021. En conséquence, « les Français sont moins bien protégés cette année », « j’en appelle solennellement à un sursaut de la vaccination », a-t-il dit. Relevant que les soignants-es avaient été applaudis-es, chaque jour, par les Français-es lors de la première vague de Covid, le ministre a lancé : « Ce soir, je vous demande de les aider, en vous vaccinant et en respectant les gestes barrières ». Le ministre a aussi insisté sur l’importance de ces derniers : se laver les mains, aérer régulièrement, porter le masque dans les lieux clos. « Dans les transports en commun, dans les trains », a-t-il plaidé.  Mais le ministre a clairement exclu de rendre le masque obligatoire, comme le réclament pourtant nombre de soignants-es : « Il y a des gestes simples qui n’ont pas besoin d’un texte ». En France, les huit premières vagues de Covid ont apporté une certaine immunité à la population, largement vaccinée mais qui est en retard pour les deuxièmes rappels. Mais si le nombre total de patients-es hospitalisés-es reste nettement inférieur aux plus hauts niveaux observés cette année, cette reprise risque de percuter un système de santé déjà en difficulté. La pandémie a fait plus de 158 000 morts en France et, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 6,6 millions de morts dans le monde.

L’épidémie reste forte

Ça circule. La semaine du 28 novembre au 4 décembre, malgré les mouvements de grève de certains laboratoires de biologie médicale privés, la majorité des indicateurs virologiques ainsi que ceux concernant les recours aux soins montraient que l’épidémie de Covid-19 est toujours en progression. Les taux d’incidence issus des tests antigéniques et de l’ensemble des tests étaient encore en augmentation. Les recours aux soins pour suspicion de Covid-19 continuaient d’augmenter avec 3 257 actes chez SOS Médecins (+18 %) et 4 485 passages aux urgences (+29 %) enregistrés, note un bulletin d’info de Santé publique France (9 décembre). Cette hausse concernait toutes les classes d’âge à l’exception des enfants de moins de quatre ans. À cette même période, les indicateurs hospitaliers étaient en hausse (données non consolidées) avec 6 102 nouvelles hospitalisations comptabilisées (soit +7 % versus +13 % la semaine précédente), dont 544 (+6 % versus +6 % la semaine précédente) en soins critiques. Quant au nombre de décès à l’hôpital et en ESMS, une augmentation était observée après plusieurs semaines de baisse (421, soit +9 %, données non consolidées. Par ailleurs, SpF indique que le variant Omicron circule de manière quasi exclusive en France et son sous-lignage BA.5 reste omniprésent.

Sur la base de ces éléments, l’institut sanitaire plaide pour un « renforcement de la vaccination ». Il « s’impose pour protéger les plus vulnérables et préserver le système de soins », explique-t-il. Au 5 décembre dernier, seuls 8,8 % des 60-79 ans et 11,2 % des 80 ans et plus avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron (9,7 % et 12,8 % respectivement chez les personnes éligibles). Par ailleurs, 82,8 % des 65 ans et plus avaient reçu au moins une dose de rappel. Chez les 60-79 ans, 32,1% sont considérés-es comme protégés-es par la vaccination dès lors qu’ils-elles ont reçu une dose récente datant de moins de six mois tout comme 14,4 % des 80 ans et plus ayant reçu une dose datant de moins de trois mois (tous vaccins confondus). Ces proportions ne prennent pas en compte les infections à Sars-CoV-2 ayant pu survenir dans ce délai. Dans ce contexte, il est essentiel d’être à jour dans sa vaccination contre la Covid-19, notamment par un rappel avec un vaccin bivalent (contre la souche initiale et le variant Omicron) chez les primo-vaccinés éligibles (dès trois mois ou six mois après la dernière injection selon les recommandations en vigueur). Par ailleurs et au vu de la nette augmentation des indicateurs de surveillance de la grippe sur le territoire, il est fortement recommandé que les personnes à risque de développer une forme grave de la grippe aient recours au plus vite à la vaccination contre la grippe saisonnière. Les vaccinations contre la grippe et contre la Covid-19 peuvent être réalisées au cours d’une même consultation, rappelle SpF.

Une maladie sans doute jamais éradiquée

Il y a trois ans, la Covid-19 bouleversait la planète ; ce qu’elle continue d’ailleurs à faire. La pandémie n'est pas terminée et les chercheurs-ses préviennent qu'il faut s'attendre à d'autres épidémies en tirant les leçons de la crise qu'elle a engendrée pour mieux s'y préparer.

« Nous n'en sommes pas encore là », a averti, début décembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Si au moins 90 % de la population mondiale présente une forme d'immunité, « des lacunes dans la surveillance, les tests, le séquençage et la vaccination continuent à créer les conditions idéales pour l'émergence d'un nouveau variant préoccupant qui pourrait causer une mortalité significative », a d’ailleurs prévenu son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. C'est l'OMS qui déclare la fin d'une pandémie. « C'est toujours un moment extrêmement important, souvent sujet à des controverses », a relevé Philippe Sansonetti, microbiologiste, lors d'un récent colloque à l'Institut Pasteur, jugeant que l'organisation n'était probablement pas disposée à « siffler la fin » de la pandémie. Ce que les experts-es anticipent, c'est une transformation progressive de la pandémie en un virus endémique, continuant de circuler et provoquant des résurgences régulières de la maladie. C'est le cas aujourd'hui de la rougeole ou la grippe saisonnière, souligne l’AFP. L'épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a éclaté au niveau mondial en 2003 et fait presque 800 morts dans le monde, a pu être endiguée par des mesures d’isolement et de quarantaine. Un virus, la variole, a déjà été déclaré « éradiqué » en 1980 grâce à une campagne mondiale de vaccination de l'OMS. Mais ce scénario reste extrêmement rare. « Pour éradiquer un virus, il faut que la maladie soit cliniquement visible, qu'il n'y ait pas de réservoir animal, et disposer d'un vaccin très efficace, qui protège à vie. La Covid-19 coche toutes les mauvaises cases », a pointé Philippe Sansonetti. Une part des porteurs-ses de la Covid-19 sont, en effet, asymptomatiques, ce qui nuit aux mesures d'isolement. Et, contrairement à la variole, le virus se transmet aux animaux et pourrait continuer à circuler chez eux et réinfecter l'humain. Enfin, les vaccins protègent bien contre les formes graves de la maladie, mais peu contre les réinfections, et des doses de rappel restent nécessaires ».

Pour Étienne Simon-Lorière, directeur de l'unité génomique évolutive des virus à ARN à l'Institut Pasteur, « on laisse aujourd'hui beaucoup trop circuler le virus » : à chaque fois qu'il infecte une personne, des mutations peuvent apparaître et sont susceptibles de le faire évoluer vers des formes plus ou moins sévères. « Même si ça nous arrangerait tous de croire cela, on n'a aucune raison de penser qu'il va devenir plus sympathique », a-t-il prévenu. Par ailleurs, d'autres virus respiratoires pourraient émerger : depuis l'apparition du Sras, du Mers, et du Sars-Cov2, « on a retrouvé une bonne dizaine de coronavirus chez des chauves-souris qui pourraient potentiellement infecter l'homme », a relevé Arnaud Fontanet, spécialiste des maladies émergentes à l'Institut Pasteur, cité par l’AFP. Environ 60 % à 70 % des maladies émergentes sont d'origine zoonotique, c'est-à-dire qu'elles se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l'homme et vice versa.  En occupant des zones du globe de plus en plus larges, en voyageant, en intensifiant ses interactions avec les animaux, les humains contribuent à perturber l'écosystème et à favoriser la transmission des virus.

Pour Arnaud Fontanet, « beaucoup peut et doit être fait au début d'une épidémie ». Ainsi, en 2020, le Danemark a décidé un confinement très tôt, ce qui lui a permis d'en sortir plus vite, a-t-il fait valoir.  Autre impératif : « Avoir une capacité de développement de tests très précoce », au début d'une épidémie, de manière à isoler les malades très rapidement. « Malheureusement, aujourd'hui on est encore dans la réaction, pas dans l'anticipation », regrette le chercheur.  Au niveau international, le concept « one health » (une seule santé), apparu au début des années 2000, qui promeut une approche globale des enjeux sanitaires avec des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l'environnement, est de nouveau mise en avant. À ce propos, on vous conseille de lire le très bon papier que le Pr Gilles Pialoux a publié à ce sujet sur le site vih.org. Enfin, signalons qu’un projet d'accord mondial sur la gestion des pandémies était en discussion, début décembre, à Genève, dans l'espoir d'éviter les erreurs ayant marqué la lutte contre la Covid-19.

Musk attaque Fauci

Elon Musk s'en est violemment pris, dimanche 11 décembre, au Dr Anthony Fauci, conseiller sortant de la Maison-Blanche sur la pandémie de Covid-19, dans un tweet qui a aussitôt fait polémique. « Je m'appelle Jugez/Fauci », a écrit le nouveau patron de Twitter, dans une allusion à la campagne de la droite républicaine américaine visant à poursuivre le Dr Fauci pour de supposés délits liés à son implication dans la réponse à la pandémie. Il a également publié un mème du Dr Fauci disant au président américain Joe Biden : « Juste un autre confinement, mon roi […] », dans une critique apparente de cette mesure adoptée dans le passé pour lutter contre la Covid. Ce tweet est rapidement devenu viral, recevant plus de 800 000 likes en 11 heures environ, mais suscitant également des critiques. Le spécialiste des vaccins et auteur Peter Hotez a appelé Elon Musk à supprimer le tweet. « 200 000 Américains ont inutilement perdu la vie à cause de la Covid, à cause de ce type de rhétorique et de désinformation antiscientifique », a-t-il déploré. La sénatrice démocrate Amy Klobuchar a loué la façon dont le Dr Fauci « a calmement guidé notre pays à travers la crise » et épinglé Elon Musk : « Pourriez-vous simplement laisser tranquille cet homme, dans votre quête apparemment sans fin d'attention ? » La porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre a qualifié lundi 12 décembre d' « incroyablement dangereuses » les attaques lancées par Elon Musk contre Anthony Fauci. Les propos du richissime patron de Twitter et Tesla sont « révoltants et déconnectés de la réalité », a-t-elle ajouté.

Des élus-es républicains-es ont menacé de s'en prendre à Anthony Fauci lorsqu'ils-elles prendront le contrôle de la Chambre des représentants en janvier, après plusieurs polémiques avec lui concernant les vaccins anti-Covid, le port obligatoire du masque et d'autres mesures liées à la pandémie. Conseiller du président républicain Donald Trump puis du démocrate Joe Biden, le scientifique s’est retrouvé au cœur du débat parfois extrêmement violent aux États-Unis sur la manière de répondre à la pandémie. Il a reçu des menaces de mort et a été doté au printemps 2020 d’une protection policière. L’immunologue de 81 ans doit quitter, fin décembre, ses fonctions de conseiller présidentiel sur la pandémie. Il quittera également avant la fin de l’année son poste de directeur de l’Institut national des maladies infectieuses (NIAID), qu’il occupait depuis 38 ans.

Commentaires

Portrait de jl06

Chine : fin de la quarantaine, les Chinois vont pouvoir voyager

À compter du 8 janvier, les voyageurs entrant sur le territoire ou les ressortissants chinois de retour ne seront plus soumis à la quarantaine obligatoire.

Si nous sommes assez irresponsables pour le reconduire le scénario du début de pandémie, ce dont on ne doute pas un seul instant, qui a permit de répandre le virus sur toute la planète, on peut s'attendre au pire, et peut être plus. On va à nouveau sacrifier la vie de millions de personnes innocentes pour satisfaire aux intérêts économiques d'une minorité déjà immensément riche. Allons nous enfin nous réveiller un jour et agir !

On n est pas obligé d être stupide 2 fois et d être à la merci des décisions de politique intérieure de la dictature chinoise...

 

 HA CETTE MANIE DE VOULOIR TOUT IMPORTER DE CHINE