Covid-19 : cas et décès en hausse

Publié par jfl-seronet le 17.07.2022
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ThérapeutiqueCovid-19

Les derniers chiffres concernant la Covid-19 en France montrent que la 7e vague bat son plein ou presque. On assiste même à une forte hausse des cas de réinfections du fait des nouveaux sous-variants. De son côté, l’Union européenne recommande une deuxième dose de rappel pour les plus de 60 ans. La France a passé le triste cap de plus de 150 000 morts depuis le début de l’épidémie. En Europe, les décès sont tels que l’espérance de vie a chuté.

Hausse des cas de réinfections

Mauvaise nouvelle. Le nombre de réinfections à la Covid-19 a nettement augmenté dernièrement, atteignant désormais 12 % des cas confirmés, a indiqué (8 juillet) Santé publique France dans un point hebdomadaire. Selon les dernières données disponibles arrêtées au 12 juin, 12 % des cas confirmés de Covid-19 étaient donc des cas possibles de réinfection. Entre le 2 mars 2021 et le 12 juin 2022, les réinfections possibles représentaient 4,1 % de l'ensemble des cas confirmés. Santé publique France définit une réinfection comme une nouvelle infection (détectée par un test positif) survenue au moins 60 jours après une primo-infection survenue depuis mars 2021. « La hausse est continue depuis l'arrivée de la vague Omicron », a commenté Vincent Auvigne, épidémiologiste de Santé publique France, cité par l’AFP. La très grande majorité (93,5 %) des cas de réinfections survenus depuis mars 2021 étaient, en effet, des « suspicions de variant Omicron ». Malgré un nombre élevé de réinfections par un sous-variant d'Omicron après une première infection par un autre sous-variant d'Omicron (44 % des cas), « la probabilité pour qu'une réinfection survienne actuellement après une première infection par un autre variant (Alpha, Delta ou autre) reste nettement plus élevée », souligne l'agence. Sur la semaine s'achevant le 3 juillet, la circulation de la Covid-19 s'est intensifiée en métropole, et les nouvelles hospitalisations ainsi que les décès ont fortement augmenté, touchant en majorité les plus âgés-es, insuffisamment vaccinés-es, a aussi relevé Santé Publique France.

Le système de soins « va tenir »

Suspens ! Le système de soins « va tenir » cet été face au variant BA.5, a assuré (11 juillet) le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy. Il a pronostiqué le pic de la septième vague pour avant la fin juillet, en Île-de-France. « On a l’impression que la vitesse d’accélération est en train de baisser. On va avoir un impact sur le système de soins qui va être plutôt fin juillet mais qui pourrait être maîtrisé », a affirmé Jean-François Delfraissy sur France Inter. Il a rappelé que le sous-variant d’Omicron, le BA.5, est « très transmissible » mais « n’est pas plus sévère ». Selon lui, « on est à peu près en ce moment à 1 100 ou 1 200 hospitalisations classiques par jour. Au mois de mars, on est arrivé à 1 800 et en janvier autour de 2 800, 3 000 donc on va atteindre les 1 800, peut-être même un peu les dépasser ». « À niveau égal, on a un système hospitalier qui est fatigué (...), on va avoir beaucoup de mouvements de population sur la côte, le Languedoc, le littoral du Sud-Ouest, un virus qui va continuer à circuler et une offre de soins qui va être faible car il y aura les vacances des soignants, et des soignants contaminés », a-t-il poursuivi. « Il va donc y avoir de la tension mais normalement, le système de soins va tenir par rapport à cette vague du BA.5 », a-t-il martelé. Pour le professeur Delfraissy, « le plus important (…) C’est de protéger les personnes les plus âgées et les plus à risque ». « Je conseille aux personnes les plus âgées et les plus fragiles d’avoir leur quatrième vaccination dès maintenant », a-t-il préconisé. Interrogé sur le port du masque, il a confirmé qu’il a « une efficacité » mais après plus de deux ans de pandémie, « le discours a changé sur la prise en charge globale de la pandémie, avec des pays européens qui ont choisi cette stratégie de vivre avec le virus et les variants ». De son côté, l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, a noté dans le JDD (10 juillet) que « la croissance du taux de positivité des tests ralentit » mais aussi pointé que la trajectoire estimée des hospitalisations approche « du niveau atteint au printemps » et qu’« on pourrait même observer un pic supérieur à celui d’avril ». De fait, « même si BA.5 semble partager la sévérité moindre des précédents sous-lignages d’Omicron, un nombre de cas très élevé serait associé à un nombre d’hospitalisations important », selon la dernière analyse du risque sur les variants, publiée le 11 juillet par Santé Publique France et le Centre national de référence sur les virus des infections respiratoires.

60 ans : une deuxième dose de rappel

La Commission européenne et les agences sanitaires de l’Union européenne ont recommandé lundi 11 juillet une deuxième dose de rappel de vaccins contre la Covid-19 à toutes les personnes de plus de 60 ans, au lieu de 80 jusqu’ici, face à la nouvelle « vaste vague » actuelle de cas. « J’appelle les États membres à offrir immédiatement des deuxièmes rappels à tous les plus de 60 ans ainsi qu’aux personnes vulnérables, et j’appelle toutes les personnes éligibles à se présenter pour une vaccination », a déclaré la Commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides. La recommandation vaut également pour toutes les personnes vulnérables, indiquent le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et de l’Agence européenne des médicaments (EMA) dans un communiqué commun. En avril, les deux agences sanitaires de l’UE avaient déjà recommandé cette deuxième dose de rappel — dans la plupart des cas la quatrième dose — pour les plus de 80 ans, mais signalé qu’une extension aux plus de 60 ans pourrait suivre. L’Europe est confrontée à « une hausse des cas de Covid, mais aussi à une tendance à la hausse du nombre d’hospitalisations ou d’admissions en urgence dans plusieurs pays, principalement du fait du sous-variant BA.5 d’Omicron », a souligné la directrice de l’ECDC, Andrea Ammon, citée dans le communiqué. « Cela signale le début d’une nouvelle vague étendue de Covid-19 à travers l’Union européenne. Il y a encore trop de gens à risque d’une infection grave à la Covid que nous devons protéger dès que possible », a insisté la responsable européenne. Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la Santé pour sa zone Europe recouvrant une cinquantaine de pays, le nombre de cas de Covid est en forte hausse depuis fin mai. Le nombre de nouveaux cas quotidiens a dépassé vendredi 8 juillet les 675 000, retrouvant son niveau de début avril après la forte vague hivernale. Selon l’ECDC et l’EMA, il n’y a en revanche « à ce stade pas de preuve claire justifiant de donner une deuxième dose de rappel aux moins de 60 ans n’ayant pas de risque plus élevé de développer une forme grave » de la Covid-19.

France : plus de 150 000 morts

Le seuil des 150 000 décès liés à la Covid-19 a été franchi vendredi 8 juillet en France, où l’épidémie sévit depuis début 2020, selon les chiffres de Santé publique France. Avec 74 personnes mortes à l’hôpital des suites de la maladie en 24 heures, le nombre de décès a donc dépassé les 150 000 (150 017 décès pour être précis, dont plus de 121 000 à l’hôpital). La France en est à sa septième vague de l’épidémie, qui a démarré fin mai, poussée par des sous-variants d’Omicron qui se transmettent facilement. Elle se traduit par une forte hausse des contaminations, tandis que la circulation du virus continue de s’intensifier sur le territoire et que la date du pic épidémique reste incertaine, sans doute fin juillet. Dans un récent point hebdomadaire, Santé publique France a fait état d’une forte augmentation des réinfections à la Covid ; réinfections qui atteignent désormais 12 % des cas confirmés. « La hausse est continue depuis l’arrivée de la vague Omicron », a commenté Vincent Auvigne, épidémiologiste de SpF.  Malgré un nombre élevé de réinfections par un sous-variant d’Omicron après une première infection par un autre sous-variant d’Omicron (44 % des cas), « la probabilité pour qu’une réinfection survienne actuellement après une première infection par un autre variant (Alpha, Delta ou autre) » « reste nettement plus élevée », souligne l’agence.

Europe : l’espérance de vie chute

. L’Institut national de la statistique et des études économiques s’intéresse, entre autres, à l’espérance de vie à la naissance. Elle a décliné de près d'un an pour les hommes et les femmes entre 2019 et 2020 en Europe, alors qu’elle était en progression continue jusqu’alors. Une tendance qui s'est poursuivie en 2021, surtout dans les pays de l'Est. Cette baisse serait notamment due à la crise sanitaire de la Covid-19 qui s’est abattue sur l'Europe début 2020 et qui se poursuit, aujourd’hui encore, indique Le Figaro (11 juillet). En 2020, l’épidémie de Covid-19 a fortement touché le continent européen. Le nombre de décès a ainsi augmenté de 11 % dans l’Union européenne (UE). Conséquence ? La hausse de l’espérance de vie, continue depuis des décennies, a donc connu une interruption. En moyenne dans l’UE, l’espérance de vie à la naissance baisse de près d’un an pour les femmes comme pour les hommes. La baisse est particulièrement marquée dans les pays les plus touchés par les deux premières vagues épidémiques, comme la Bulgarie, la Belgique, l’Espagne et la Pologne, où elle est supérieure à 1,2 an pour les deux sexes, explique Sylvain Papon, auteur principal de l’étude. La France est en position intermédiaire parmi les pays de l’UE pour la baisse de l’espérance de vie des femmes (–0,5 an, contre –0,8 an dans l’UE) et des hommes (–0,6 an, contre –1,0 an dans l’UE). La baisse de l’espérance de vie entre 2019 et 2020 y a été plus marquée pour les hommes que pour les femmes. C’est aussi le cas dans la très grande majorité des pays, avec des différences particulièrement marquées notamment en Pologne et en Lituanie. Dans quelques pays, la baisse est à l’inverse plus prononcée pour les femmes que pour les hommes (Luxembourg, Slovénie, Belgique) ou n’a concerné que les femmes (Irlande), souligne l’étude de l’Insee. Interrogée par Le Figaro, l’Insee explique : « Les pays de l'Ouest de l'Europe ont été plus précocement touchés que les pays de l'Est en 2020, l'espérance de vie y a baissé fortement en 2020, mais a rebondi en 2021, grâce notamment à la campagne massive de vaccination. Les pays de l'Est de l'Europe ont été un peu moins rapidement touchés en 2020 mais fortement durant la seconde vague et ont été fortement atteints en 2021, avec des campagnes de vaccination moins massives. L'espérance de vie y baisse alors fortement en 2021. C'est pour cela que sur l'ensemble de l'Union européenne, la baisse se poursuit en 2021 : les gains observés à l'Ouest n'ont pas été assez forts pour compenser les fortes baisses observées à l'Est ». En 2021, l'Union Européenne a recensé 14 % de décès (toutes causes confondues) de plus qu'en 2019.

Projet de loi sanitaire amputé

L’Assemblée nationale a rejeté dans la nuit du 12 au 13 juillet un article-clé du projet de loi de « veille et de sécurité sanitaire » sur l’épidémie de Covid-19. L’article prévoyait la possibilité de rétablir le pass sanitaire pour les voyages « extra-hexagonaux ». Cet article 2 a été rejeté par 219 voix (grâce à une conjonction de votes du RN, de LR et d’une majorité de l’alliance de gauche Nupes/LFI, communistes et écolos) contre 195 en première lecture par les députés-es. Il prévoyait donc la possibilité de rétablir le pass sanitaire pour les voyages depuis ou vers l’étranger. Un peu plus tôt, les députés-es avaient déjà supprimé cette exigence potentielle pour les enfants voyageant. Le projet de loi entérine l’expiration au 1er août du cadre « exorbitant du droit commun » de l’état d’urgence sanitaire et du régime de gestion de la crise, mis en place fin mai 2021. Son article 1 permet toutefois, en raison d’une situation épidémique toujours fragile, de continuer à collecter des données de santé sur les tests de dépistage (dispositif SI-DEP). Cet article a été adopté plus tôt dans la soirée. Un vote sur l’ensemble du texte est intervenu au cours de la nuit. L’Assemblée nationale a donc donné un premier feu vert au texte dans sa version amputée d’un article-clé sur le possible retour du pass sanitaire pour les voyages « extra-hexagonaux ». Le texte examiné en première lecture au Palais Bourbon a été adopté dans son ensemble par 221 voix contre 187 lors du vote final dans la nuit de mardi à mercredi. Il doit maintenant aller au Sénat.

Soignants-es non vaccinés-es

Changement de pied ? Le ministre de la Santé et de la prévention, François Braun, a annoncé (13 juillet) la saisine imminente de la Haute autorité de santé (HAS) et du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur le « sujet épineux » des soignants-es non vaccinés-es contre la Covid-19. « Je me suis engagé à saisir dans les jours qui viennent les autorités de santé sur cette question particulière », a-t-il indiqué au Sénat lors d’une audition sur le projet de loi « de veille et de sécurité sanitaire » sur l’épidémie de Covid-19. La situation des soignants-es suspendus-es, cheval de bataille des oppositions — notamment du RN et de LFI — depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale à l’automne 2021, s’est à nouveau invitée dans les débats à l’Assemblée nationale. Le ministre avait alors fait savoir qu’une réintégration n’était toujours « pas d’actualité ». Cette sanction toucherait « environ 12 000 » personnes, qui « ne sont pas que des soignants-es », soit « à peu près 0,4 % de l’ensemble des professionnels-les de santé ». Son prédécesseur Olivier Véran, désormais porte-parole du gouvernement, a précisé à l’issue du Conseil des ministres (13 juillet) que « sur l’ensemble du parc hospitalier, public et privé, nous parlons de 600 infirmières qui restent suspendues, sur 240 000 salariés-es », ainsi que « 75 médecins et pharmaciens sur un total de 85 000 » et 100 infirmières dans les maisons de retraites, soit « en moyenne une pour 70 Ehpad ». À la suite des avis (HAS et CCNE), François Braun entend ensuite réunir « très rapidement » les syndicats de soignants-es « pour leur présenter ces avis et discuter des suites à donner », souhaitant « avoir une discussion transparente avec eux, (afin) que chacun prenne ses responsabilités, non pas sur des idées, mais des arguments scientifiques précis ».

La pandémie n'est pas finie

La pandémie de Covid-19 est « loin d’être finie », a annoncé, mardi 12 juillet, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Alors que le virus fait une percée, nous devons le repousser », a-t-il déclaré, ajoutant : « La pandémie de Covid-19 est loin d’être finie. » « Alors que les hospitalisations et la transmission de la Covid-19 augmentent, les gouvernements doivent déployer des mesures testées et éprouvées comme le port du masque, une ventilation améliorée et des protocoles de dépistage et de traitement », a-t-il ajouté. L’agence onusienne a annoncé le maintien de la pandémie de Covid-19 au rang « d’urgence de santé publique de portée internationale », le plus haut degré d’alerte de l’organisation, suite à une décision unanime du Comité. Le Comité pointe la baisse des dépistages et du séquençage génomique, qui rendent « de plus en plus difficile » l’évaluation de l’impact des nouveaux variants de Covid-19, et soulignent « l’inadéquation de la surveillance actuelle » de la pandémie. Le Comité relève l’augmentation récente du nombre de cas de Covid-19 dans différentes régions du monde, ainsi que l’absence de mise en place de mesures de santé publique adaptées dans les régions touchées par une résurgence des cas.