Covid-19 : la course au vaccin

Publié par jfl-seronet le 10.12.2020
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ThérapeutiquevaccinCovid-19

Le gouvernement français a présenté (3 décembre) sa stratégie de vaccination contre la Covid-19, en insistant sur la « transparence » du processus. Depuis le 7 décembre, la Grande-Bretagne a commencé sa propre campagne de vaccination. Des demandes d’autorisation de mises sur le marché sont déposées aux États-Unis comme en Europe. Tout va très vite désormais.

Les Anglais piquent en premier

Le Royaume-Uni est devenu (2 décembre) le premier pays occidental, devançant les États-Unis et l’Union européenne, à autoriser l’usage d’un vaccin contre la Covid-19, celui mis au point par le laboratoire américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech validé en un temps record par l’autorité britannique des médicaments : la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA). Le vaccin est distribué dans tout le pays depuis le 7 décembre, a annoncé Boris Johnson, le Premier ministre.

Le candidat vaccin d'AstraZeneca

La Grande-Bretagne a demandé (27 novembre) à l'Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) d'évaluer le candidat vaccin contre la Covid-19 développé par l'université d'Oxford et AstraZeneca en vue de sa commercialisation, a indiqué l’agence Reuters. AstraZeneca s'attend à ce que 4 millions de doses soient disponibles en Grande-Bretagne d'ici la fin du mois de décembre 2020. Le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, prévoit même que ce vaccin soit disponible avant Noël. « Nous avons officiellement demandé à l'organisme de réglementation d'évaluer le vaccin d'AstraZeneca, de vérifier les données et de déterminer s'il correspond aux normes de sécurité », a expliqué Matt Hancock dans un communiqué. L'Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé évalue déjà le vaccin à mesure que les données sur sa sécurité et son efficacité sont publiées. Le laboratoire AstraZeneca a annoncé le 23 novembre que son candidat vaccin contre la Covid-19, développé en collaboration avec l'Université d'Oxford, affichait jusqu'à 90 % d'efficacité selon des résultats préliminaires d'un essai clinique de phase III. Reste que tout n’est pas si simple. Le 26 novembre, Pascal Soriot, PDG du groupe AstraZeneca, explique que la firme va probablement procéder à un « nouvel essai international » pour évaluer l'efficacité de son candidat-vaccin contre la Covid-19 à un faible dosage. Plusieurs scientifiques ont émis des doutes sur la fiabilité des résultats publiés le 23 novembre, selon lesquels ce candidat vaccin s'est avéré efficace à 90 % dans un sous-groupe de participants-es qui a reçu, au départ par erreur, une demi-dose, puis une dose complète, précise l’agence Reuters. Selon certains-es experts-es, ces doutes pourraient nuire à l'obtention rapide d'une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis et dans l'Union européenne. « Maintenant que nous avons découvert ce qui semble être une meilleure efficacité, il faut la valider. Nous devons donc procéder à une étude supplémentaire », explique désormais Pascal Soriot, selon l’agence Bloomberg. Il s'agira probablement d'une nouvelle « étude internationale, mais elle pourrait être plus rapide car nous savons que l'efficacité est élevée. Nous avons donc besoin d'un plus petit nombre de patients », a-t-il poursuivi, ajoutant que le processus ne retarderait probablement pas l'homologation. « Nous évaluons encore les données et coopérerons avec les autorités de tutelle pour déterminer la meilleure approche à adopter dans le cadre d'une évaluation plus approfondie. Cela viendrait s'ajouter aux données des essais existants qui sont actuellement en préparation en vue de leur homologation », a précisé un porte-parole du groupe. AstraZeneca a prévu de fabriquer 200 millions de doses d'ici la fin 2020 et 700 millions à la fin du premier trimestre 2021.

Le vaccin russe

Le 26 novembre, le fabricant du vaccin russe Spoutnik V contre la Covid-19 a proposé à AstraZeneca de le combiner avec sa propre version expérimentale pour en augmenter l'efficacité, indique Reuters. Selon les autorités russes, Spoutnik V est efficace à 92 % alors que le candidat vaccin du groupe anglo-suédois l'est de 70 à 90 % suivant les protocoles retenus. « S'ils optent pour un nouvel essai clinique, nous suggérons d'essayer un schéma combinant le vaccin AstraZeneca avec le vecteur adénoviral humain Spoutnik V pour augmenter l'efficacité. La combinaison de vaccins peut s'avérer importante pour les revaccinations », écrivent les concepteurs-rices du vaccin russe sur Twitter.  Pour le moment, on ne sait pas quelles suites AstraZeneca entend donner à cette proposition.

France : gratuit en trois phases

La vaccination contre la Covid-19 sera gratuite pour tous-tes, a annoncé (3 décembre) le Premier ministre. Elle commencera en janvier pour les seniors-es qui vivent dans les Ehpad (1 million) et les personnels de ces établissement ayant des facteurs de risques ; puis en février pour les personnes fragiles par l'âge ou les pathologies (14 millions), puis au printemps pour l'ensemble de la population. Ces étapes sont celles qui ont été préconisées par la Haute autorité de santé. Grâce aux commandes prises au niveau européen, « la France disposera d'un potentiel de 200 millions de doses, ce qui permettrait de vacciner 100 millions de personnes » puisque le vaccin nécessite, à ce jour, deux injections à trois ou quatre semaines d'intervalle. Pour s'assurer de la gratuité, le gouvernement a budgété 1,5 milliard d'euros dans le budget de la sécurité sociale pour 2021 (PLFSS 2021). « Notre premier objectif est de garantir que la France ait suffisamment de vaccins pour sa population. Et évidemment, et c'est un autre atout des négociations conduites au niveau européen, nous ne paierons à la fin que ce qui nous sera effectivement livré », a souligné le Premier ministre. La campagne de vaccination commencera avec les deux vaccins qui seront disponibles au mieux aux derniers jours de décembre, sinon à partir de janvier 2021, après autorisation des autorités de santé européenne et française. Il s’agit du vaccin Pfizer/BioNtech et de celui de Moderna.

Capitaine d’équipe. On connait désormais le nom du spécialiste qui va conduire la campagne de vaccination en France. C’est l'immunologue Alain Fischer qui a été désigné par l'exécutif. Médecin et docteur en biochimie, spécialiste de génétique, d'immunologie et de pédiatrie, Alain Fischer, qui est âgé de 71 ans, a fait une partie de sa carrière au sein de l'hôpital Necker-Enfant malades à Paris. Membre de l'Académie des sciences depuis 2002 et de l'Académie de médecine depuis 2011, il s'est vu décerner une vingtaine de distinctions dont le prix Novartis d'immunologie clinique (2001), le prix René-Descartes de la Communauté européenne (2005), le Grand prix Inserm (2008) et le prix Sanofi/Pasteur (2013).

Défiance. Les Français-es sont moins enclins à se faire vacciner contre le coronavirus que l'été dernier, note Santé publique France qui précise dans son dernier point hebdomadaire sur l'épidémie (4 décembre) qu'ils-elles ne sont plus que la moitié à manifester l'intention de le faire contre un peu moins des deux tiers en juillet. « En novembre 2020, seule la moitié des personnes interrogées (53 %) répondait vouloir certainement ou probablement se faire vacciner contre la Covid-19. Ce résultat est en baisse par rapport au mois de juillet quand 64 % disaient avoir l'intention de le faire », indique Santé publique France.  L'agence sanitaire s'appuie sur les résultats de France CoviPrev, une enquête répétée auprès d'échantillons indépendants de 2 000 adultes résidant en France métropolitaine. Les hommes (64 %), les CSP+ (60 %) et les personnes âgées de plus de 65 ans (72 %) sont les plus enclins à se faire vacciner. À l'inverse, 44 % seulement des femmes interrogées répondent qu'elles se feront « certainement ou probablement » vacciner. Par classe d'âge, ce sont les 25-34 ans qui sont les moins nombreux à fournir la même réponse (33 %) et, pour ce qui est des catégories socioprofessionnelles, ce sont les inactifs-ves (45 %).

On connaît la défiance d’une partie de la population française concernant la vaccination. C’est un des challenges à relever pour le gouvernement… que de rétablir cette confiance. Jean Castex a appelé (3 décembre) les Français-es à être « les plus nombreux possible » à se faire vacciner, « un acte altruiste ».  Alors que la défiance à l'égard des vaccins est plus forte en France que dans les pays voisins, le Premier ministre a insisté sur les impératifs de « sécurité » et de « transparence » de cette campagne non obligatoire et gratuite pour tous, qui doit commencer début janvier. « On doit aussi s'immuniser contre les peurs », a complété le ministre de la Santé Olivier Véran.

On compte sur tous-tes. Le gouvernement a autorisé mercredi 2 décembre par ordonnance les services de santé au travail à participer jusqu'au 16 avril 2021 au dépistage et à la vaccination dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19. Cette ordonnance, adoptée en conseil des ministres, autorise « le médecin du travail et, sous sa supervision, d'autres professionnels de santé des services de santé au travail » à « prescrire et réaliser, dans des conditions et selon des modalités précisées par décret, des tests de détection du Sars-CoV-2 ». Les services de santé au travail sont également autorisés à participer aux actions « de vaccination définies par l'État », sans précision à ce stade des modalités, indique l’AFP. De plus, le-la médecin du travail peut également « prescrire et, le cas échéant, renouveler un arrêt de travail en cas d'infection ou de suspicions d'infection à la Covid-19 ». Il-elle peut également établir un certificat médical pour les salariés-es vulnérables en vue de leur placement en activité partielle, en application de la loi d'urgence sanitaire. Toutes ces dispositions sont applicables jusqu'au 16 avril 2021.

L'Afrique n'est pas prête

Si la bataille entre les laboratoires semble battre son plein au Nord. On voit les choses différemment dans les pays du Sud. Le 27 novembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs exhorté les pays africains à « améliorer rapidement leur capacité à vacciner leur population » contre la Covid-19. L’OMS estime que le continent est « loin d'être prêt » à une vaccination massive. Le continent serait seulement prêt à 33 %. Ce pourcentage a été évalué sur la base de données fournies par 40 pays du continent, sur une série de critères. Il est nettement loin de l'objectif de 80 %, souhaité par l’OMS. L’agence sanitaire mondiale a pour objectif de vacciner 3 % des Africains-nes d'ici mars 2021 et 20 % d'ici la fin de l'année prochaine. Les principales carences concernent le manque de financement, d'instruments de mesure et de communication avec les populations. Pour y remédier, « la solidarité internationale sera impérative », rappelle l’OMS. Elle évalue le coût de la vaccination des seules populations prioritaires en Afrique à environ 4,8 milliards d'euros. Les pays africains pourront bénéficier d'une partie du dispositif d'achat et de répartition des vaccins Covax, mais aussi de financements de la Banque mondiale. Si l'Afrique reste nettement moins touchée que la plupart des autres continents par la pandémie, on y recense officiellement quelques 50 000 décès, et on y dénombre 2,1 millions de cas.

Une prouesse et des financements qui pleuvent

Si on regarde bien la séquence écoulée depuis l’apparition de la pandémie, il aura fallu moins d’un an pour élaborer un vaccin ; alors que le processus prend d’habitude de cinq à dix ans. Ces dernières semaines, les annonces d'efficacité de candidats vaccins contre la Covid-19 se sont multipliées. Cette prouesse scientifique a notamment été permise grâce à des financements très importants. Comme le rappelle l’AFP, on estime classiquement que créer un nouveau vaccin coûte un milliard d'euros : du développement clinique à la construction d'une usine. Rien que pour financer une étude clinique de phase III, la dernière avant la mise sur le marché, plusieurs centaines de millions d'euros sont nécessaires. La crise actuelle a connu une « mobilisation sans précédent de l'industrie du vaccin ». Au final, ce sont « plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'échelle mondiale » qui auront été investis. Ce sont les États-Unis qui ont le plus investi avec, rien que pour les vaccins potentiels, plus de dix milliards de dollars. De son côté, l’Union européenne aura pré-commandé aux laboratoires jusqu'à quasiment deux milliards de doses au total, si l'on ajoute les options prises pour des doses supplémentaires. La Commission européenne a signé avec six laboratoires. En tout, a indiqué une source européenne à l'AFP, plus de 2,1 milliards d'euros d'argent européen vont financer ces contrats avec les firmes pharmaceutiques. D'autres pays ont passé des accords directement avec les laboratoires, comme le Canada, Israël... ou le Royaume-Uni, qui a commandé pour 355 millions de doses au total auprès de sept laboratoires. Et ce n’est pas tout. La Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) finance neuf programmes pour promouvoir la recherche et le développement de nouveaux vaccins anti-Covid. En tout, mi-octobre, elle avait reçu 1,3 milliard de dollars. Les financements viennent d'États ou de donations privées, comme par exemple la fondation Bill et Melinda Gates, l'entreprise Nestlé ou la banque japonaise Sumitomo Mitsui. L'Alliance pour les vaccins (Gavi) codirige Covax, le dispositif d'achat et de répartition des vaccins créé pour assurer que ces derniers ne seront pas réservés aux seuls pays riches. Mi-novembre, elle avait reçu pour 2,1 milliards de dollars de promesses de dons. Parmi les principaux contributeurs, on retrouve des États, dont 120 millions d'euros de la part de la France. Mais on trouve aussi des contributeurs privés. Là encore, la fondation Bill et Melinda Gates, qui a donné plus de 150 millions de dollars. Ou même TikTok (10 millions de dollars).

Une promesse phénoménale

Ravie. La promesse des vaccins contre la Covid-19 est « phénoménale » et « potentiellement révolutionnaire », a indiqué Hans Kluge, le directeur européen de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), rebondissant sur la décision britannique de procéder aux premiers vaccins à partir du 7 décembre. Hans Kluge a rappelé que les stocks de vaccins seraient, dans un premier temps, très limités et que les pays devaient s'accorder sur les cibles prioritaires. Sur ce point, l'OMS a fait état d’un « consensus croissant » selon lequel les premiers destinataires devraient être des personnes âgées, le personnel de santé et des personnes atteintes d'autres maladies, notamment chroniques. Une stratégie qui sera suivie en Grande-Bretagne. Interrogé sur les différentes procédures réglementaires, un responsable de l'OMS a précisé que son organisation et l'Agence européenne des médicaments (EMA) avaient demandé à la Grande-Bretagne de partager les documents utilisés par les autorités sanitaires britanniques dans le cadre de l'approbation du vaccin de Pfizer et BioNTech. Cette requête vise à permettre aux autres organismes d'accélérer les évaluations.

Une demande d'AMM en cours pour Moderna

Le laboratoire Moderna a annoncé, fin novembre,  avoir déposé une demande d'autorisation en urgence de son vaccin contre la Covid-19 auprès de la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine du médicament. Moderna est, après Pfizer, la deuxième compagnie à déposer une demande devant la FDA. L'agence fédérale a annoncé de son côté que sa commission consultative chargée des vaccins et des produits biologiques associés (VRBPAC) se réunirait le 17 décembre pour examiner le dossier de la firme de biotechnologie. Cette commission doit se pencher sur la demande de Pfizer le 10 décembre. D'après le Dr Moncef Slaoui, nommé par Donald Trump pour coordonner le développement d'un vaccin contre laCovid-19, l'objectif des autorités est d'être en mesure de livrer des vaccins aux centres d'immunisation dans les 24 heures suivant son autorisation. Moderna avait annoncé dans la journée qu'elle déposerait aux États-Unis et en Europe des demandes d'autorisations de mise sur le marché pour son vaccin, sa formule ayant montré une efficacité à 94,1 % dans les études cliniques de stade avancé.

Le vaccin de Moderna a produit des anticorps persistant 90 jours après la vaccination, selon l'étude portant sur 34 participants-es du début des essais cliniques. Cette information a été publiée (3 décembre) dans la revue médicale New England Journal of Medicine. La durée de protection est sans doute plus longue, mais il s'agit des premières données sur une période de plusieurs mois, validées indépendamment par une revue scientifique, précise l’AFP. Les participants-es seront suivis sur 13 mois pour vérifier la protection à plus long terme, indiquent les auteurs-rices. Les chercheurs-ses des Instituts nationaux de santé ont testé le niveau de deux types d'anticorps au coronavirus 90 jours après la seconde dose du vaccin, qui elle-même se fait 28 jours après la première. Ils-elles ont observé une baisse « légère » et attendue du niveau d'anticorps chez les participants-es vaccinés-es, mais à un niveau qui restait élevé et supérieur à l'immunité naturelle observée chez d'anciens-nes malades rétablis-es de la Covid-19. En outre, aucun effet indésirable grave n'a été observé dans l'essai dit de phase 1, qui avait commencé en mars dernier. Les anticorps ne sont qu'une composante de la réponse immunitaire, avec les lymphocytes B (mémoire immunitaire, production des anticorps) et T (qui tuent les cellules infectées). Les chercheurs-ses notent que les données sur les cellules de la mémoire immunitaire ne sont pas encore connues, mais que des études précédentes ont montré que le vaccin suscitait bien les « cellules tueuses » contre le virus. « C'est une nouvelle assez positive au total », a indiqué Benjamin Neuman, professeur à l'université Texas A&M, à l’AFP, à propos de cette nouvelle étude, en notant que même chez les personnes âgées la réponse immunitaire restait « raisonnablement forte ».

L’école du crime

Trop, c’est trop ! Honnêtement, nous nous en serions bien passés, mais il semble que des groupes criminels comptent profiter de la situation sanitaire liée à la Covid-19 pour commettre des méfaits et même en tirer profit. Ainsi, une série d'e-mails malveillants ont été envoyés à différentes entreprises ou organisations impliquées dans la distribution des vaccins, explique Le Figaro (4 décembre). Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis a d’ailleurs émis une alerte. Des experts-es en sécurité d'IBM ont détecté des cyberattaques d'envergure contre des entreprises et organisations chargées d'assurer la chaîne du froid pour le transport et la distribution des vaccins contre la Covid-19. Celui développé par Pfizer et la société allemande BioNTech ne doit pas être exposé à des températures supérieures à -70 °C pour garantir son efficacité, rappelle le quotidien. « Les cyberattaquants s'efforçaient d'avoir accès à la façon dont le vaccin est expédié, stocké, conservé au froid et livré », a expliqué Nick Rossmann, directeur de l'équipe de renseignement sur les menaces mondiales d'IBM. « Nous pensons que celui qui est derrière tout cela voulait être capable de comprendre l'ensemble du processus de la chaîne du froid ». Une série d'e-mails malveillants a été envoyée à différentes entreprises ou organisations impliquées dans la distribution des vaccins aux États-Unis, en Europe - dont un service de la Commission européenne - et en Asie. De son côté, Interpol a adressé (2 décembre) un message d'avertissement à ses 194 pays membres. Il les a  appelés à se préparer à des actions du crime organisé centrées sur les vaccins contre la Covid. Dans une notice orange d'alerte sécurité, l'organisation de coopération policière internationale prévient d'une « potentielle activité criminelle liée à la contrefaçon, au vol et à la promotion illégale de vaccins contre la Covid-19 et la grippe », indique l’AFP.  « La pandémie a déjà donné lieu à une activité criminelle prédatrice et opportuniste sans précédent », rappelle Interpol, évoquant avoir déjà constaté « la promotion, vente et administration de faux vaccins » contre le coronavirus. « Au moment où plusieurs vaccins contre la Covid-19 se rapprochent de l'approbation et d'une large distribution, il sera crucial de garantir la sécurité de la chaîne d'approvisionnement et d'identifier les sites internet illicites qui vendent des produits contrefaits », prévient l'organisation. De plus, Interpol appelle ses membres à la vigilance face au risque de circulation de faux tests, dont l'usage risque de se multiplier avec la reprise prochaine des déplacements internationaux.

Voilà où nous en sommes. À suivre…