Covid-19 : le vaccin comme totem !

Publié par jfl-seronet le 22.10.2022
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ThérapeutiqueCovid-19

Covid-19 : vers une « mini » huitième vague ? La question se pose encore du côté des experts-es, qui recommandent la vaccination et le rappel, notamment pour les personnes prioritaires pour une nouvelle dose. D’autant qu’on sait, grâce à une étude scientifique, que la vaccination a un effet très net sur l’évolution de l’espérance de vie dans les pays du Nord. Du côté de la recherche, la piste des vaccins nasaux connaît quelques soubressauts, mais le milieu de la recherche parie encore sur son utilité.

Édouard Philippe devant la Cour de justice

L’ancien Premier ministre Édouard Philippe est convoqué le 24 octobre devant la Cour de justice de la République (CJR) en vue d’une éventuelle mise en examen dans le cadre de l’enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19, a confirmé le parquet général, sollicité par l’AFP suite à un article du Monde. L’actuel maire du Havre et président du mouvement politique Horizons, parti proche de la majorité présidentielle, sera entendu par les trois magistrats-es de la commission d’instruction de la CJR sur les infractions de mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, a confirmé le parquet général près la Cour de cassation. À l’issue de son audition, il peut être mis en examen ou placé sous le statut (plus favorable) de témoin assisté s’il parvient à convaincre les juges qu’il n’existe pas suffisamment d’indices graves ou concordants pouvant être retenus contre lui.  « Je conteste vigoureusement les incriminations qui me sont reprochés », a assuré dimanche 9 octobre l’ancien Premier ministre (mai 2017- juillet 2020) dans une interview au Parisien. Dans cette information judiciaire ouverte en juillet 2020, l’ancienne ministre de la Santé (mai 2017-février 2020) Agnès Buzyn a été mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui, le 10 septembre 2021. Elle a été placée sous le statut de témoin assisté pour abstention volontaire de combattre un sinistre. L’ex-ministre de la Santé Olivier Véran, aujourd’hui porte-parole du gouvernement, est également visé par cette instruction sur la gestion gouvernementale de l’épidémie de Covid-19 menée par la CJR, seule habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. À ce stade, Olivier Véran n’a pas été entendu par la CJR. Les investigations avaient été lancées après plusieurs plaintes dénonçant notamment le manque d’équipements de protection pour les soignants-es et la population ou les errements sur la nécessité ou non de porter des masques. Depuis, d’autres plaintes ont été jointes à l’information judiciaire en cours. À ce jour, selon les chiffres de Santé publique France, l’épidémie de Covid-19 a provoqué 155 000 décès en France.

Vers une « mini » huitième vague ?

Modérée ? La huitième vague de Covid-19 qui touche la France depuis la rentrée pourrait avoir « un impact sanitaire modéré », si toutefois aucune nouvelle souche n'apparaît ces prochains mois, anticipe la Pre Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris, dans une interview au Journal du dimanche (9 octobre). Les sept premières vagues « étaient liées à l'émergence de variants ou de sous-variants, d'où de très nombreuses réinfections », rappelle la spécialiste. « La vague actuelle, en revanche, n'est —và ce jour du moins —vpas liée à l'apparition d'une nouvelle souche ». C'est pourquoi, selon elle, « si aucun nouveau variant n'arrive, on peut espérer un impact sanitaire modéré, à condition toutefois de persuader les plus de 60 ans de faire des rappels réguliers » car « la protection contre les formes sévères s'estompe après six mois ». En revanche, l’infectiologue juge que « le scénario très optimiste d'une éradication du virus est exclu », et qu'un « scénario de type endémique, avec de nouvelles vagues d'infections, plus marquées en automne ou en hiver comme pour la grippe ou d'autres virus respiratoires, semble (...) le plus probable ».

La piste des vaccins nasaux

Et si les vaccins anti-Covid passaient par le nez ? Malgré quelques revers, cette piste de recherche reste prise au sérieux par les scientifiques, dans l'espoir d'offrir une protection plus efficace qu'une injection classique, rappelle l’AFP. Un tel vaccin, qui peut passer par un spray en aérosol ou bien des gouttes comme un sérum physiologique, présente, en effet, un intérêt théorique: en agissant par les voies respiratoires, en particulier les muqueuses, il pourrait empêcher d'entrée de jeu l'infection par le coronavirus. Cela constituerait un grand pas par rapport aux vaccins actuels contre la Covid. Ces derniers restent très efficaces contre les formes graves mais sont loin d'empêcher les simples contaminations. Dans certains pays, ces vaccins nasaux sont en passe de devenir réalité. Deux d'entre eux viennent d'être approuvés, respectivement en Chine et en Inde, à la fin de l'été.  Mais ces autorisations ont été accordées sans que des données publiques attestent d'une plus grande efficacité de ces vaccins contre le fait de contracter la Covid.  Par ailleurs, plus récemment, cette piste de recherche a connu un revers. Au Royaume-Uni, des chercheurs-ses de l'université d'Oxford, qui étudiaient l'intérêt d'administrer par le nez le vaccin d'AstraZeneca, ont annoncé, début octobre, l'échec d'un premier essai clinique. Au terme de celui-ci, mené sur une trentaine de personnes et publié dans la revue eBioMedicine, les patients-es avaient développé une moindre réponse immunitaire qu'avec une vaccination classique par injection.  Cependant, pour les scientifiques interrogés-es par l'AFP, cet échec ne rend pas caduque la piste des vaccins nasaux.  Il ne faut pas « être trop découragés » par ces résultats, assure le virologue Connor Bamford, de la Queen's University de Belfast. Même quand ils sont mauvais, souligne-t-il, de tels résultats donnent une base pour aller plus loin, en comprenant ce qui n'a pas marché.  Il remarque, par exemple, que les rares vaccins nasaux en circulation — contre la grippe ou la polio — sont « vivants » : ils utilisent une version atténuée du virus pour stimuler le système immunitaire.  Ce n'est pas le cas du vaccin d'AstraZeneca — développé avec l'université d'Oxford — qui fonctionne par « vecteur viral »: un virus, inoffensif et distinct du coronavirus, transporte une part d'ARN de ce dernier. Un vaccin vivant anti-Covid aurait-il plus de succès ? Peut-être. Les chercheurs-ses d'Oxford évoquent une autre hypothèse : leur spray ne parvient pas assez loin dans le nez et le vaccin pourrait être efficace s'il atteignait les poumons. « C'est possible que ce vaccin nasal soit tout simplement avalé et détruit par l'estomac — on éviterait ça s'il atteignait les poumons », a avancé dans un communiqué le chercheur Sandy Douglas, qui a mené ces essais. Un élément, en tout cas, est de bon augure. Aucun effet indésirable grave n'a été noté, que ce soit lors de cet essai ou de ceux menés pour les vaccins nasaux chinois et indien.

Vaccination et espérance de vie

Définitivement balayés les doutes sur la gravité de la Covid-19 ou l’efficacité des vaccins. C’est ce qu’indiquent les conclusions d’une large étude sur l’espérance de vie moyenne dans 29 pays, entre 2019 et fin 2021, notamment en Europe et aux États-Unis, dont les résultats ont été publiés (17 octobre) dans la revue Nature Human Behaviour. « Avant l’introduction de la vaccination fin 2020-début 2021, la pandémie de Covid a fait chuter l’espérance de vie dans la plupart des pays, constatent les chercheurs-ses », comme le rappelle Le Figaro (19 octobre). En France, en Belgique, en Espagne ou en Suède, l’espérance de vie à la fin 2021 a pratiquement renoué avec celle qui prévalait avant la propagation du virus à la fin de 2019, grâce à un fort taux de vaccination de la population, note le quotidien français qui souligne que dans la plupart des pays d’Europe centrale et orientale, aux États-Unis, ainsi qu’en Grande-Bretagne et même en Allemagne, l’espérance de vie a reculé, en moyenne, pour l’ensemble de la population ces deux dernières années. Les baisses sont très variées : 43 mois en moins en Bulgarie, 28 aux États-Unis, soit deux années et demie, plus d’un an en Grèce, environ 9 mois en Angleterre et au pays de Galles et près d’un semestre outre-Rhin. En France, la baisse de l’espérance de vie s’est limitée à 1,2 mois sur deux ans, rappelle Le Figaro. « Les pays qui ont les plus forts taux de vaccination affichent les meilleures données pour l’espérance de vie », a résumé Jonas Schöley, chercheur au Max Planck Institute pour la recherche en démographie à Rostock (Allemagne), et premier auteur de la publication. L’étude indique que tous les vaccins commercialisés font baisser la mortalité. Dans leur étude, les chercheurs-ses considèrent que les populations sont complètement vaccinées si elles ont reçu deux doses d’un vaccin à ARN messager (Pfizer et Moderna), du vaccin chinois Sinovac (utilisé au Chili), ou d’une seule dose de vaccin Johnson & Johnson.