Covid-19 : maintien de l’alerte

Publié par jfl-seronet le 17.02.2023
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ThérapeutiqueCovid-19

C’était en débat… Finalement, l'OMS a décidé de maintenir le niveau d'alerte maximal concernant la Covid-19. De leur côté, les États-Unis ont décidé de mettre fin à l'état d’urgence le 11 mai prochain. En France, France Assos Santé et certains partenaires comme Renaloo, France Rein, Vaincre la mucoviscidose et la Ligue contre l’Obésité ont décidé de monter au front pour défendre le prolongement des mesures de protection des travailleurs-ses à risque de développer des formes graves de Covid ; un régime qui doit prendre fin le 28 février prochain. De son côté, la Croix rouge internationale lance un cri d’alarme : le monde n’est toujours pas prêt pour faire face à de futures pandémies !

L'OMS maintient le niveau d'alerte maximal

La pandémie de Covid-19 qui entre dans sa quatrième année, et a déjà fait des millions de morts, reste assez grave pour maintenir le niveau d'alerte maximal lancé il y a trois ans jour pour jour. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé que la pandémie de Covid-19 reste une urgence de santé publique de portée internationale comme elle l'avait fait pour la première fois, le 30 janvier 2020. L'OMS recensait, fin janvier, plus de 752 millions de personnes malades et près de 7 millions de morts, selon les chiffres officiels, très en-deçà de la réalité de l'aveu même de l'organisation. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a suivi les recommandations du Comité d'urgence sur la Covid-19, des experts-es qui se réunissaient pour la 14ème fois la semaine dernière. « Mon message est clair : « Ne sous-estimez pas ce virus, il nous a surpris et continuera de nous surprendre et il continuera de tuer, à moins que nous ne fassions plus pour fournir les moyens sanitaires aux personnes qui en ont besoin et pour lutter contre la désinformation à l'échelle mondiale », avait insisté le directeur général de l’OMS. Trois ans plus tard, le Comité d’urgence estime que « la pandémie de Covid-19 est probablement à un point de transition », mais le patron de l'OMS regrette que la surveillance et le séquençage génétique, qui permettent de suivre l'évolution du virus et ses déplacements, aient fortement chuté. Il regrette aussi que trop peu de personnes soient correctement vaccinées, que ce soit dans les pays pauvres faute de sérums, de moyens et de méfiance ou dans les pays mieux lotis où une lassitude se fait jour et où le mouvement antivax a semé le doute, malgré de nombreuses études démontrant les bienfaits des vaccins. « Nous ne pouvons pas contrôler le virus de la Covid-19, mais nous pouvons faire plus pour remédier aux vulnérabilités des populations et des systèmes de santé », a lancé le patron de l’OMS.

États-Unis : fin de l'état d’urgence

This is the end ! La fin de l’état d’urgence, décrété, il y a trois ans, au moment où l'épidémie de Covid-19 prenait le dessus prendra officiellement fin le 11 mai, a annoncé lundi 30 janvier, la Maison blanche. Deux déclarations d'état d'urgence avaient été faites dans le pays : une dite « nationale » et une autre de « santé publique ». La fin de ces statuts, entrés en vigueur en janvier 2020 sous la présidence de Donald Trump, mènera à l'arrêt des subventions fédérales des traitements contre la Covid-19, des assurances santé et d'autres aides gouvernementales liées à la pandémie. Dans les faits, une partie des fonds fédéraux pour venir en aide aux Américains-es pendant la pandémie se sont déjà taris du fait de décisions du Congrès. Pour le reste des fonds, ceux-ci font l'objet d'âpres discussions politiques, souligne l’AFP. Les élus-es des Républicains qui contrôlent la Chambre des représentants préparent des projets de loi qui viseraient à mettre fin plus tôt aux statuts : le 1er mars pour l'urgence nationale et le 11 avril pour l'urgence de santé publique. Une fin précipitée de l'état d'urgence aurait « des conséquences très importantes sur le système de santé de notre nation et sur les opérations du gouvernement », y compris « du chaos et de l'incertitude dans le système de santé », a prévenu la Maison-Blanche dans un communiqué.

Pandémies : le monde n’est pas prêt

La Croix rouge internationale a mis en garde la communauté internationale, lundi 30 janvier, sur le mode : « Nous ne sommes pas mieux préparés à une crise sanitaire qu'en 2019, les problèmes structurels demeurent ». Le monde reste « dangereusement impréparé » à la prochaine pandémie, estime l’ONG, d'autant que les futures crises sanitaires risquent de se produire en même temps que des catastrophes naturelles liées au changement climatique, indique l’AFP. Nous manquons toujours de « solides systèmes de prévention et de préparation ». Ils nous font « gravement défaut », malgré les faiblesses qu'ont mis en lumière trois ans de pandémie de Covid-19, estime la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Le plus grand réseau humanitaire au monde estime que la confiance, l'équité et l'action locale doivent être les pierres de touche sur lesquelles bâtir la préparation à la prochaine crise. Pour la FICR, les gouvernements ne sont pas plus prêts maintenant qu'ils ne l'étaient en 2019, quand a été découverte la Covid-19. Le réseau craint particulièrement la simultanéité des problèmes. Il met en exergue l'augmentation des catastrophes naturelles liées au climat et des vagues d'épidémies au cours de ce siècle, dont le Covid-19 n'est qu'un exemple. « La pandémie de Covid-19 devrait être un signal d'alarme pour que la communauté mondiale se prépare dès maintenant à la prochaine crise sanitaire », a exhorté le secrétaire général de la FICR, Jagan Chapagain. « La prochaine pandémie pourrait être imminente et si l'expérience du Covid-19 n'accélère pas les préparations, qu'est-ce qui le fera ? », s'est-il interrogé. Dans un rapport, la Croix rouge insiste sur le fait que ces crises touchent le plus ceux-celles qui sont déjà vulnérables et que laisser les plus pauvres exposés-es est « autodestructeur », car une maladie peut revenir sous une forme plus dangereuse. La FICR estime que si les gens faisaient confiance aux messages de sécurité, ils-elles seraient prêts-es à se conformer aux mesures de santé publique et aussi à accepter la vaccination. L’ONG insiste sur le fait que la confiance se construit sur la durée, un processus qui ne peut pas attendre que la crise soit déjà là. Enfin, la FICR appelle au développement de produits moins chers et plus faciles à stocker et à administrer pour faire face à la pandémie. D'ici 2025, elle estime que les pays devraient augmenter le financement national de la santé de un pour cent du produit intérieur brut et le financement mondial de la santé d'au moins 15 milliards de dollars par an.

Covid et personnes à risque

« N’oubliez pas les personnes à risques ! » énonce un communiqué lancé à l’initiative de France Assos Santé et cosigné par Renaloo, France Rein, Vaincre la mucoviscidose et la Ligue contre l’Obésité. Le communiqué revient sur la décision du gouvernement de prolonger jusqu’au 28 février des mesures de protection des travailleurs-ses à risque de développer des formes graves de Covid. Ce sont notamment le chômage partiel pour les salariés-es du privé, les autorisations spéciales d’absence pour le secteur public, ou encore le télétravail total. « Et ensuite ? », interrogent les associations regroupées par FAS. Les mesures mentionnées plus haut devaient prendre fin le 31 janvier 2023, puis leur échéance avait été repoussée au 28 février 2023. Dans leur communiqué, FAS et les associations signataires, rappellent que, suite à cette annonce, elles avaient rencontré des représentants-es des ministères de la Santé et de la Prévention  et du Travail à ce sujet. « La fin des mesures dérogatoires intervient certes à un moment de faible circulation du virus, mais on sait que d’autres vagues surviendront dans les prochains mois, notent les associations. Elle coïncide, en outre, avec la fin des mesures d’isolement des personnes atteintes de Covid, ce qui entraine un risque majeur d’exposition au virus sur le lieu de travail pour les personnes les plus fragiles, notamment les personnes immunodéprimées. Le risque qu’elles encourent est d’autant plus important que tous les anticorps monoclonaux, en préventif comme en curatif, ont cessé d’être efficaces sur les variants qui circulent actuellement.  Il est donc impératif de prévoir dès à présent des mesures de protection renforcées dans le cadre d’un retour au travail des personnes à risque, mais aussi des mesures adaptées à une aggravation de la situation épidémique qui nécessiterait un nouvel éloignement de leur lieu de travail ». Le communiqué de FAS et ses partenaires demande : la sécurisation de la mesure de prolongation avec la publication officielle d’un texte permettant sa mise en œuvre, la saisine du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) pour avis sur le retour sur le lieu de travail des travailleurs-ses vulnérables, la mise en place urgente d’un groupe de travail réunissant les différents-es acteurs-rices : Santé, Travail, employeurs-ses, médecins du travail et associations pour préparer l’après 1er mars (mise en œuvre d’une information adaptée des médecins du travail, des employeurs, des collègues, sur les risques encourus par les salariés vulnérables, l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi depuis une longue période et les aménagements adaptés à leur protection, etc.)