Covid-19 : point infos !

Publié par jfl-seronet le 13.05.2021
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PolitiqueCovid-19

La période a, comme les précédentes, connu beaucoup d’annonces. En France, la stratégie de déconfinement du gouvernement est contestée par des médecins et chercheurs-ses, tandis que le Premier ministre incite fortement à l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Plus de personnes peuvent désormais accéder à la vaccination, ce qui n’est toujours pas le cas dans le monde. L’accès universel aux vaccins a d’ailleurs mis le dernier G7 un peu sous pression. Par ailleurs, d’importantes ONG comme HRW et Amnesty International ont appelé le système Covax (délivrance des vaccins gratuits aux pays du Sud) à davantage de transparence en publiant les contrats qui le lie avec les pays et labos. À suivre.

Vacciner « à marche forcée »

Toutes les personnes de plus de 50 ans pourront se faire vacciner dès le 10 mai, au lieu du 15 mai, et les doses disponibles en fin de journée seront ouvertes à tous-tes le lendemain « sans limite d’âge », a annoncé, jeudi 6 mai, Emmanuel Macron. Ces décisions sont prises afin d’accélérer la campagne vaccinale contre la Covid-19. « L’objectif, évidemment, c’est de continuer à marche forcée d’avancer », a déclaré le président de la République, en réaffirmant l’objectif d’atteindre 30 millions de personnes vaccinées le 15 juin. « Nous ne voulons pas gâcher quelque dose que ce soit », donc « à partir de mercredi 12, vous pourrez regarder la veille sur le site s’il y a des doses disponibles le lendemain à l’endroit où vous êtes et des rendez-vous qui ne sont pas pris » et ces rendez-vous disponibles seront ouverts « sans limite d’âge », a-t-il expliqué. Quant aux personnes de plus de 50 ans, pour lesquelles la date d’ouverture de la vaccination a été avancée de cinq jours, elles pourront prendre rendez-vous dès vendredi 7 mai. Le gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre la barre des 20 millions de premières doses injectées au 15 mai, puis des 30 millions un mois plus tard. Mardi 5 mai 16,4 millions de personnes avaient reçu au moins une dose et 7,3 millions ont reçu deux doses. La France attend plus de flacons des quatre vaccins autorisés en mai (4,5 millions de doses par semaine) et en juin (6,9 millions hebdomadaires).

Plus de doses pour les médecins du travail

Les services de santé au travail vont recevoir 100 000 doses du vaccin Astra Zeneca supplémentaires en mai et pourront aussi recourir aux vaccins de Pfizer ou Moderna, a annoncé mercredi 5 mai la ministre du Travail Élisabeth Borne. Le gouvernement entend accélérer la campagne de vaccination encore lente des salariés-es. Jusqu'à présent, les entreprises proposaient la vaccination aux salariés-es de plus de 55 ans uniquement avec de l'Astra Zeneca. Avec l'ouverture de la vaccination à tous-tes les Français-es de plus de 18 ans ayant une comorbidité et celle à venir pour tous les plus de 50 ans, « près de cinq millions de salariés sont concernés » selon le ministère du Travail, cité par l’AFP. Élisabeth Borne a annoncé que l'approvisionnement des services de santé au travail (SST) pourra se faire par un circuit plus direct, avec des livraisons, au lieu de devoir aller chercher les doses en pharmacie, comme c’est actuellement le cas. « Pour préparer cela, nous lançons l'expérimentation avec plus d'une vingtaine de services de santé au travail (SST) pilotes, qui disposent du matériel nécessaire pour la conservation des vaccins Pfizer ou Moderna. Plusieurs SST de grandes entreprises nous ont déjà dit qu'ils étaient volontaires », a précisé la ministre. Hors de la vaccination des soignants-es, 63 000 injections ont été réalisées en service de santé au travail, début mai, auprès de salariés-es volontaires et éligibles, selon le ministère. Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux et le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avaient jugé lundi 3 mai ce bilan décevant et appelé « à une très forte accélération ».

La vaccination ouverte aux mineurs-es

La vaccination contre la Covid-19 est désormais ouverte en France aux mineurs-es de 16 et 17 ans atteints-es de certaines maladies qui leur font courir un « très haut risque de forme grave », selon des instructions du ministère de la Santé publiées jeudi 6 mai. Ils-elles pourront recevoir le vaccin de Pfizer/BioNTech, le seul autorisé à ce stade pour les 16-17 ans. Jusqu’à présent, les seuls-es mineurs-es à qui la vaccination était ouverte étaient ceux-celles âgés-es de 16 et 17 ans proches de personnes immunodéprimées. « Les personnes de 16 et 17 ans souffrant d’une pathologie à très haut risque de forme grave de Covid-19 sont autorisées, à compter de ce jour, à se faire vacciner avec le vaccin Pfizer-BioNTech en centre de vaccination », est-il écrit dans une note de la Direction générale de la santé (DGS) transmise aux soignants-es, indique l’AFP. La liste des pathologies « à très haut risque de forme grave de Covid » avait précédemment été établie par les autorités sanitaires pour d’autres classes d’âge plus élevées. Elle comprend notamment les cancers en cours de traitement, les maladies rénales chroniques sévères, les transplantations d’organes, la mucoviscidose, la trisomie 21 ou certaines maladies rares. Au total, le nombre de majeurs-es concernés-es par ces pathologies est de 800 000.

AstraZeneca : la France incite à la vaccination

La campagne de vaccination avec le vaccin AstraZeneca ne sera « probablement » pas élargie aux personnes de moins de 55 ans en France, a expliqué lundi 10 mai le ministre de la Santé Olivier Véran. La Haute autorité de santé (HAS) a décidé, mi-mars, de restreindre l’utilisation du vaccin aux plus de 55 ans à cause de rares cas de thromboses atypiques et de troubles de la coagulation. Interrogé à la télévision sur le fait de savoir si le gouvernement envisageait d’élargir l’utilisation du vaccin aux moins de 55 ans, Olivier Véran a répondu : « Probablement non à l’heure actuelle ». Le ministre avait saisi la HAS, fin avril, pour étudier la possibilité de permettre à toutes les personnes volontaires, quel que soit leur âge, de se faire vacciner à l’AstraZeneca en signant une décharge. Le ministre attend une réponse de la HAS. De son côté, le Premier ministre Jean Castex a appelé samedi 8 mai les quelque 13 millions de Français-es de plus de 55 ans qui ne sont pas vaccinés-es contre la Covid à le faire « avec tous les vaccins, en particulier avec AstraZeneca ». « Au-dessus de 55 ans, les autorités sont toutes unanimes en France comme ailleurs qu’il n’y a pas de danger. Je vous exhorte à vous faire vacciner avec tous les vaccins, en particulier avec AstraZeneca », a-t-il lancé. Pourquoi une telle incitation ? Le chef du gouvernement a expliqué qu’il y avait en France « deux millions de doses d’AstraZeneca qui ne sont pas utilisées » et que « nous allons en recevoir trois millions dans les quatre semaines qui viennent ». « L’Allemagne nous est repassée devant en rythme vaccinal uniquement parce que le recours à AstraZeneca y est meilleur », a-t-il assuré. La défiance persiste envers le vaccin AstraZeneca, qui peine à s’écouler au rythme voulu, ce qui fait craindre des retards dans le calendrier du gouvernement. Selon des chiffres du ministère de la Santé arrêtés dimanche 9 mai, seulement 75 % des doses AstraZeneca reçues ont été administrées, contre 90 % pour le vaccin Pfizer BioNtech. Depuis le début de la vaccination avec AstraZeneca, ce sont « 30 cas, dont 9 décès » de thromboses rares qui sont survenus en France, sur plus de 3 855 000 doses administrées au 29 avril, selon l’Agence française de sécurité du médicament.

Un déconfinement politique

La stratégie gouvernementale concernant la Covid-19 est régulièrement contestée, y compris par des médecins et chercheurs-es. Récemment, une vingtaine d’entre eux-elles ont déploré dans une tribune, parue sur le site internet du Journal du Dimanche (JDD) le 8 mai, que la levée progressive des restrictions prévue par le gouvernement soit « davantage guidée par des desseins politiques que par un objectif sanitaire ». Ils-elles soulignent dans ce texte que « d’après l’Institut Pasteur, seul un scénario optimiste permettrait d’éviter un rebond épidémique durant l’été », ils-elles rappellent aussi que le conseil scientifique affirmait le 21 avril que la situation sanitaire restait « préoccupante ». « Plutôt que de formuler un objectif à atteindre, comme le seuil des 5 000 nouveaux cas par jour (...) les annonces présidentielles officialisent un « frein d’urgence » ou « de reconfinement » fixé à 400 nouveaux cas pour 100 000 habitants, contre 250 auparavant, et associé à des critères aussi flous que l’augmentation brutale du taux d’incidence ou la menace de saturation des services » hospitaliers. « Nous assistons à l’officialisation du passage d’une gestion active à une gestion passive de l’épidémie. Il s’agit là d’un pari audacieux, avec un seuil particulièrement élevé et ne répondant pas à des objectifs de contrôle », poursuivent les signataires, parmi lesquels-les des urgentistes, des généralistes, des chercheurs-ses, précise l’AFP. « Après un an de privations, la France aspire à reprendre une vie satisfaisante. Mais cela ne peut se faire que sur des bases scientifiques », disent-ils-elles encore, appelant à « la mise en place d’un nouveau protocole national, qui fixe des seuils précis, déclenchant des mesures automatiques, décidées et débattues à l’avance ».

Au moins un symptôme après 6 mois

60 % des personnes hospitalisées à cause de la Covid-19 « sont toujours affectées par au moins un symptôme six mois après infection », le plus souvent de la fatigue, des douleurs ou du mal à respirer, montre une étude française publiée lundi 10 mai dans la revue Clinical Microbiology and Infection. Un quart d'entre elles présentent « trois symptômes ou plus » et 2 % ont même « dû être hospitalisées à nouveau », concluent ces travaux de l'Inserm, menés sur une cohorte de 1 137 personnes constituée pour suivre les malades de la Covid après leur hospitalisation, rappelle l’AFP. « Une sensation importante de fatigue, des gênes respiratoires et des douleurs musculaires et articulaires comptaient parmi les manifestations cliniques persistantes les plus fréquemment rapportées » lors des visites de suivi à trois et six mois après l'hospitalisation pour Covid-19. Les chercheurs-ses ont observé « une corrélation entre la sévérité initiale de la maladie et la persistance à long terme de symptômes ». En effet, la persistance d'au moins trois symptômes six mois après l'infection « est plus fréquente chez les personnes dont la maladie Covid-19 a nécessité un séjour en réanimation par rapport à celles qui ont été hospitalisées dans un service de médecine, et chez les patients les plus symptomatiques le jour de l'admission à l'hôpital ». Les résultats montrent aussi que « si les hommes sont plus à risque de faire des formes graves, les femmes semblent plus à risque de souffrir de symptômes persistants dans la durée ». L'étude souligne enfin que ces formes de Covid long ont parfois aussi des conséquences plus larges, au niveau économique et social. Ainsi, parmi les personness qui rapportent des symptômes à six mois et qui exerçaient une activité professionnelle lorsqu'elles ont été infectées, un tiers n'est pas retourné travailler.  Ces résultats rejoignent ceux de plusieurs études menées dans d'autres pays ces derniers mois.  Les symptômes persistants après une infection par le Sars-CoV-2 touchent un cas de Covid avec des symptômes sur dix, selon certaines estimations, y compris des personnes non hospitalisées, qui ont fait une forme légère ou modérée de la maladie. Les mécanismes en jeu sont encore mal connus.

L'Union européenne veut des traitements

L’Union européenne a dévoilé, jeudi 6 mai, des dispositions pour encourager le développement de traitements contre la Covid-19, notamment les symptômes persistants et handicapants des « Covids longs », en vue d’autoriser jusqu’à cinq nouveaux traitements « efficaces » d’ici la fin de l’année 2021, indique l’AFP. Cette « stratégie », via des soutiens financiers à la recherche et des assouplissements réglementaires, doit permettre d’« autoriser trois nouveaux traitements contre la Covid-19 d’ici octobre 2021 et éventuellement deux autres d’ici la fin de l’année », indique la Commission européenne. Jusqu’à présent, un seul traitement spécifique anti-Covid a été approuvé dans l’Union européenne (l’antiviral Remdesivir). Or, entre 10 % et 15 % des personnes malades de la Covid-19 (ceux qui déclarent des symptômes) souffrent par la suite de symptômes durables (troubles respiratoires et digestifs, extrême fatigue intellectuelle, douleurs, « brouillard mental »...). Ces maux peuvent affecter plus ou moins sévèrement leur vie personnelle et professionnelle, mais leurs raisons physiologiques restent mal élucidées, ce qui complique le traitement médical. « Les scientifiques disent qu’il est probable que la Covid devienne endémique, un virus qui circule parmi nous et avec lequel il faut vivre, comme la grippe (...) Nous devons le contrôler et minimiser son impact », a observé, devant la presse, la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides. Bruxelles se propose de mettre sur pied d’ici juillet un mécanisme « pour soutenir les traitements les plus prometteurs, de la recherche préclinique jusqu’à l’autorisation de mise sur le marché », en lien avec son agence de préparation aux situations d’urgence sanitaire (HERA). Ce cadre assurera « la coordination de l’ensemble des projets de recherche sur les traitements et contribuera à leur développement », assure la Commission, sans plus de précisions. L’exécutif européen entend investir 90 millions d’euros dans les « études démographiques » et essais cliniques, mais aussi cinq millions pour améliorer la collecte des données des essais et autant pour analyser les processus de fabrication et identifier les éventuels « goulots d’étranglement ». Ces sommes restent relativement modestes par rapport aux montants investis l’an dernier dans le développement des vaccins anti-Covid, mais elles doivent permettre d’« établir un portefeuille de dix traitements potentiels de lutte contre la Covid-19 et recenser les cinq plus prometteurs d’ici juin ». Des « approches réglementaires souples » seront adoptées pour « accélérer » leur approbation par l’Autorité européenne des médicaments (EMA), souligne la Commission.

Moderna s’essaie à la troisième dose

Le laboratoire Moderna a publié mercredi 5 mai de premiers résultats positifs concernant les essais d'une version modifiée de son vaccin à ARN messager développée spécifiquement contre le variant sud-africain de la Covid-19, ainsi que sur l'effet d'une troisième dose de son vaccin initial contre la Covid-19. « Nous sommes encouragés par ces nouvelles données, qui renforcent notre confiance dans l'idée que notre stratégie de doses de rappel devrait conférer une protection contre ces nouveaux variants », a déclaré, dans un communiqué cité par l’AFP, Stéphane Bancel, le patron de Moderna. Quarante personnes déjà vaccinées, c'est-à-dire qui avaient reçu les deux doses du vaccin initial de Moderna entre six et huit mois avant ces nouveaux essais, y ont participé.  Certaines ont reçu une troisième injection d'une nouvelle formule (appelée mRNA-1273.351) développée contre le variant sud-africain du virus, et d'autres une troisième dose du vaccin initial. Ces deux options « ont augmenté les [niveaux, ndlr] d'anticorps neutralisants contre le Sars-CoV-2 et deux variants préoccupants », à savoir les variants sud-africain et brésilien, a déclaré Moderna.  Les taux d'anticorps ont été mesurés chez les participants-es deux semaines après la troisième injection. Ils « ont augmenté à des niveaux similaires ou plus élevés » que ceux relevés après la première série de deux injections, souligne la firme.  La formule du vaccin développée spécifiquement contre le variant sud-africain s'est révélée plus efficace contre celui-ci que le vaccin initial, a ajouté Moderna. Par ailleurs, une autre option (une dose contenant à la fois le vaccin initial et la nouvelle formule) est également à l'étude, mais aucun résultat n'a encore été révélé la concernant.

Une étude confirme l'efficacité de Pfizer

Le vaccin Pfizer/BioNTech est efficace à plus de 95 % contre la Covid-19, mais le niveau d'efficacité baisse nettement quand la personne ne reçoit qu'une seule des deux doses. C’est ce qu’indique une étude menée en Israël, la plus grande jamais réalisée en vie réelle, souligne l’AFP. Ces résultats ont ét publiés dans la revue médicale The Lancet. Ils mettent en évidence « les bénéfices pour la santé publique d'un programme national de vaccination », selon ses auteurs-rices, des scientifiques de la firme pharmaceutique Pfizer et du gouvernement israélien. Ils-elles relèvent qu'en Israël, la vaccination « a été le moteur principal du déclin des infections au Covid-19 ». Pour autant, il faut être prudent dans la généralisation de ces conclusions à d'autres pays, car la vitesse des programmes de vaccination et l'évolution de la pandémie diffèrent selon le cas, préviennent-ils-elles. Cette étude porte sur des données de santé récoltées entre le 24 janvier et le 3 avril, date à laquelle 72 % des personnes de plus de 16 ans (soit près de cinq millions de personnes) et 90 % des plus de 65 ans en Israël avaient reçu leurs deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech. L'analyse porte essentiellement sur l'efficacité du vaccin contre le variant anglais, dominant dans le pays, détaille l’AFP. L'étude montre que le vaccin est « hautement efficace » chez les plus de 16 ans sept jours après la seconde dose : il protège à 95,3 % contre les infections, à 97,2 % contre les hospitalisations et à 96,7 % contre les décès. Ces niveaux de protection restent similaires chez les personnes de plus de 85 ans. Ils baissent notablement quand les personnes n'ont reçu qu'une seule des deux doses : 57,7 % contre l'infection, 75,7 % contre les hospitalisations et 77 % contre les décès chez les plus de 16 ans. Cette étude « montre l'importance d'une vaccination complète chez les adultes », avec deux doses, jugent les auteurs-rices.

Le Royaume-Uni contre les variants

Le gouvernement britannique a annoncé mercredi 5 mai investir pour tester l'efficacité des vaccins anti-Covid contre les variants et garder « une longueur d'avance » sur le virus, explique l’AFP. Le Royaume-Uni va débloquer 29,3 millions de livres (33,8 millions d'euros) pour augmenter les capacités de dépistage du centre militaire de Porton Down (sud de l'Angleterre), a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué. « L'augmentation des capacités de dépistage de Porton Down va assurer que le Royaume-Uni garde une longueur d'avance sur le virus », a expliqué le ministère. Le pays est l'un de ceux où la vaccination est la plus avancée avec 35 millions de personnes ayant reçu une première dose (les deux tiers des adultes) et 15 millions deux doses (30 % des adultes). Le gouvernement craint l'arrivée de nouveaux variants résistants aux vaccins disponibles. Il a maintenu pour l'instant de strictes restrictions aux frontières.

BioNTech et les variants

Le laboratoire allemand BioNTech a indiqué lundi 10 mai tabler sur l’efficacité de son vaccin anti-Covid, développé avec l’Américain Pfizer, contre les variants actuels du coronavirus, estimant qu’aucune étude ne plaide à ce stade pour la nécessité d’une nouvelle formule, explique l’AFP. « À ce jour, rien n’indique qu’une adaptation du vaccin actuel de BioNTech contre les principaux variants émergents identifiés soit nécessaire », écrit l’entreprise dans un communiqué. Pour autant, BioNTech précise développer « une stratégie complète pour faire face à ces variants si le besoin s’en faisait sentir à l’avenir ». Afin de se préparer à cette hypothèse, le laboratoire explique avoir commencé en mars des tests sur « une version modifiée, spécifique aux variants » de son vaccin. « L’objectif de cette étude est d’explorer la voie réglementaire que BioNTech et Pfizer suivraient si le Sars-CoV-2 devait changer suffisamment pour nécessiter une mise à jour du vaccin », a-t-elle déclaré.

Spoutnik en une dose

La Russie a annoncé jeudi 6 mai l'homologation d'une version « light » de son vaccin phare contre la Covid-19, le Spoutnik V, qui s'administre en une seule dose contre deux pour sa version initiale. Cette homologation a été annoncée parallèlement par les concepteurs-rices du vaccin et par la vice-première ministre russe chargée de la Santé, Tatiana Golikova, pendant une réunion avec le président Vladimir Poutine, retransmise à la télévision. Selon le Fonds russe des investissements directs (RDIF), qui finance le développement du vaccin, le Spoutnik Light affiche une efficacité de 79,4 %, contre 91,6 % pour sa version en deux doses. Selon Alexandre Guintsbourg, le directeur du centre de recherches moscovite Gamaleïa à l'origine du vaccin russe, le Spoutnik Light permettra « une immunisation plus rapide de groupes de populations plus importants, ainsi que de soutenir des niveaux d'immunité élevés chez ceux qui ont déjà été contaminés ». Le directeur du RDIF, Kirill Dmitriev a indiqué que le Spoutnik V à deux doses « restera la principale source de vaccination en Russie, tandis que le Spoutnik Light sera exporté ».

Johnson & Johnson pour l'Allemagne

L’Allemagne a décidé lundi 10 mai de proposer à tous les adultes qui le souhaitent de recevoir le vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson, dont une seule dose suffit pour être immunisé-e. Plusieurs pays ont limité l’usage en raison de possibles effets indésirables rares mais graves, dont des cas de thromboses. L’Allemagne a décidé de ne pas restreindre l’usage du vaccin Johnson & Johnson à cette classe d’âge car la majorité des personnes de plus de 60 ans devraient avoir été vaccinées dès juin. Toutes les personnes adultes pourraient en bénéficier après consultation avec leur médecin, a déclaré le ministre de la Santé Jens Spahn en conférence de presse. Le ministre estime qu’environ dix millions de doses de Janssen, nom du vaccin de Johnson & Johnson en Europe, seront livrées vers juin/juillet dans le pays. Cette décision « pragmatique » doit permettre « de pouvoir accélérer la campagne de vaccination » dans le pays, a souligné le ministre. Un peu plus d’un tiers de la population allemande a reçu, à ce jour, une première dose de vaccin anti-Covid et 9 % ont bénéficié de deux injections. Plusieurs pays ont imposé des limites d’âge à l’utilisation du vaccin de Johnson & Johnson, aux plus de 55 ans en France, de 60 ans en Italie, par exemple, tandis que le Danemark a décidé d’y renoncer. D’autres, comme l’Islande, l’autorise sans limite d’âge.

Le G7 sous pression

Appelés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à la solidarité face à la pandémie, les pays riches du G7 ont discuté mercredi 5 mai des moyens d'assurer une distribution plus équitable des vaccins anti-Covid, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Le système de partage de l’OMS avec les pays pauvres, baptisé « Covax », n'a livré que 49 millions de doses dans 121 pays et territoires, contre un objectif de deux milliards en 2021. À l'heure où l'avancée des campagnes de vaccination en Europe ou aux États-Unis permet une levée progressive des restrictions en place contre la Covid-19, les pays à revenus faibles ou intermédiaires manquent encore cruellement de doses à injecter pour lutter contre la pandémie. Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a expliqué que la réunion de Londres (qui accueille le G7) donnait l'occasion d'apporter des « réponses positives » à la question de l'aide aux « pays les plus vulnérables », indique l’AFP. Lors d'une rencontre mardi 4 mai à Downing Street, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le secrétaire d'État américain Antony Blinken ont évoqué un possible effort du G7 pour « accroître la capacité de fabrication internationale », selon Downing Street. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé (lundi 3 mai) les pays du G7 à payer les fonds manquant pour garantir un accès équitable aux vaccins. Il s'est inquiété d'un déficit de financement de 19 milliards de dollars (sur les 22 nécessaires en 2021) auquel est confrontée l'initiative collective lancée il y a un an pour tenter de niveler les inégalités dans la lutte contre le Covid-19. « Nous estimons que nous aurons besoin de 35 à 45 milliards de dollars supplémentaires l'année prochaine pour vacciner la plupart des adultes dans le monde », a ajouté le chef de l'OMS, appelant le G7 à « prendre la tête des efforts mondiaux ».

Le Fonds mondial soutient l’Inde

Le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme a approuvé un financement accéléré de 75 millions de dollars pour venir en aide à l’Inde, dévastée par une crise de Covid-19 sans précédent, indique un communiqué de l’institution (6 mai). Ces fonds sont destinés à l’achat de matériel qui permettra de répondre aux besoins à moyen terme en oxygène médical. L’Inde est actuellement confrontée à une grave pénurie d’oxygène. « La situation en Inde est tragique, affirme Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Le besoin le plus criant est l’oxygène médical, mais il faut également investir dans les systèmes de santé et les agents de santé pour assurer une riposte au Covid-19 et un traitement des patients-es adéquats. L’oxygène sauvera des vies, mais il n’est qu’une partie de la solution. Il faut impérativement décupler les efforts de dépistage et de vaccination pour stopper la propagation de la Covid-19 en Inde et dans le monde entier. »  Le nouveau financement s’ajoute à une aide financière de 36,8 millions de dollars accordée à l’Inde en 2020 par le biais du dispositif de riposte à la Covid-19 du Fonds mondial. Cette aide financière était notamment destinée à l’atténuation des impacts de la pandémie sur les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, à l’achat de matériel de dépistage et au renforcement des systèmes de santé, en particulier les capacités des laboratoires et les réseaux de santé communautaire, etc. En plus de s’attaquer à la crise de la Covid-19, le Fonds mondial continue d’appuyer massivement l’Inde dans sa lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. À ce jour, le Fonds mondial a accordé à l’Inde plus de 2,3 milliards de dollars en subventions pour sa lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. De cette somme, plus de 1,2 milliard de dollars ont été investis dans les programmes de lutte contre le VIH, plus de 888 millions de dollars dans les programmes de lutte contre la tuberculose, plus de 28 millions de dollars dans les programmes conjoints de lutte contre le VIH et la tuberculose et plus de 226 millions de dollars US dans les programmes de lutte contre le paludisme.

Covax appelé à publier ses contrats

Les organisations non gouvernementales Human Rights Watch et Amnesty International ont appelé jeudi 6 mai Covax, le système de partage des vaccins anti-Covid, à « accroître la transparence » en rendant notamment publics ses contrats avec les fabricants de vaccins. L’objectif est « de rendre les vaccins rapidement disponibles et financièrement abordables pour tous », ont déclaré, dans un communiqué commun, Human Rights Watch, Amnesty et l’ONG américaine de protection des consommateurs Public Citizen. « Les gouvernements et les autres bailleurs de fonds du Covax devraient exiger un maximum de transparence et de responsabilité, notamment afin de vérifier le respect par les compagnies pharmaceutiques de leurs engagements à fournir le Covax à prix coûtant ou avec une marge de profit minimale, grâce à des audits assurés par des tierces parties dont les résultats doivent être rendus publics », ont-elles indiqué. Créé pour aider les pays à revenus faibles et intermédiaires à accéder aux doses, Covax, qui est financé notamment par les États, est confronté à une sérieuse insuffisance de financement, rappelle l’AFP. Il se fournit principalement en vaccins d’AstraZeneca produits en Inde et en Corée du Sud.  Il a également signé des contrats avec d’autres fabricants, parmi lesquels Pfizer/BioNTech, Moderna et Johnson & Johnson (vaccin Janssen), mais il n’a pu toutefois distribuer que 49 millions de doses dans le monde jusqu’à présent car l’Inde a bloqué les exportations du Serum Institute of India, qui fabrique le vaccin d’AstraZeneca. « Rendre publics les contrats et les prix, tout en partageant les éléments relevant de la propriété intellectuelle, est un bon moyen de commencer à s’assurer que les vaccins soient financièrement abordables et disponibles pour les milliards de personnes qui en ont désespérément besoin », a déclaré Arvind Ganesan, directeur de la division Entreprises et droits humains à HRW.

Gavi et Sinopharm discutent

L'Alliance pour le vaccin (Gavi), qui co-dirige le programme Covax d'accès mondial à un vaccin contre la Covid-19 avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est en discussion avec des fabricants de vaccins afin d'augmenter ses approvisionnement, dont l'entreprise chinoise Sinopharm. L'OMS a annoncé vendredi 7 mai avoir approuvé un vaccin anti-Covid-19 fabriqué par Sinopharm dans le cadre d'une procédure d'urgence. Ce vaccin pourra ainsi être intégré dans le programme Covax et permettre à Pékin de jouer un rôle plus important dans la campagne de vaccination mondiale. « Gavi, au nom du programme Covax, entretient un dialogue avec plusieurs fabricants, dont Sinopharm, afin d'élargir et de diversifier davantage son portefeuille et de garantir l'accès à des doses supplémentaires aux membres du dispositif », a déclaré (10 mai) la porte-parole de Gavi, interrogée par Reuters. Le fabricant américain de vaccins Novavax a déclaré avoir conclu un accord avec Gavi pour fabriquer et distribuer 350 millions de doses de son vaccin aux pays inscrits au programme Covax.  Le laboratoire américain Moderna a signé un contrat en vue de la fourniture de 500 millions de doses de son vaccin contre la Covid-19 au programme Covax.