Covid-19 : point infos !

Publié par jfl-seronet le 20.09.2021
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ThérapeutiqueCovid-19

C’est la rentrée et l’actualité autour de la Covid-19 ne faiblit pas. Les autorités de santé jouent la transparence et donne des informations sur les effets indésirables qui sont recensés. On parle beaucoup de la troisième dose avec les pays qui se lancent dans la course au rappel et l’Organisation mondiale de la santé qui conteste cette stratégie, notamment parce qu’elle prive encore de nombreux pays de l’accès universel à cette vaccination. Une majorité de professionnels-les de santé s’est vaccinée et le professeur Didier Raoult joue la montre pour ne pas partir en retraite.

Moderna : combiner appel anti-Covid et vaccin contre la grippe

Moderna a annoncé (9 septembre) le développement d'un vaccin unique combinant un rappel contre la Covid-19 et une dose contre la grippe. L'entreprise de biopharmacie espère, à terme, intégrer aussi dans une seule injection annuelle les vaccins qu'elle est en train de mettre au point contre le virus respiratoire syncytial (VRS) et d'autres maladies respiratoires, indique Reuters. Le VRS peut être à l'origine de bronchiolites chez les nourrissons alors qu'il ne se traduit que par des symptômes grippaux chez l'adulte. « Nous pensons qu'il y a une très grande opportunité devant nous, si nous pouvions mettre sur le marché un rappel annuel pan-respiratoire hautement efficace », a expliqué Stéphane Bancel, directeur général de Moderna.

Janssen : des échecs repérés en France

Un « nombre important » de cas d’échec du vaccin contre la Covid-19 de Janssen, administré en une seule dose, a été relevé en France, a indiqué le 13 septembre dernier l’Agence du médicament (ANSM). « Un nombre important de cas d’échec du vaccin Janssen a été rapporté, avec notamment des formes graves (décès, réanimation) ainsi qu’une surreprésentation des patients vaccinés par Janssen en réanimation dans deux CHU », à Marseille et Tours, note l’ANSM dans son rapport périodique de surveillance des vaccins, note l’AFP. Depuis avril, environ un million d’injections de ce vaccin commercialisé par le laboratoire américain Johnson & Johnson (J&J), le seul à être administré avec une dose unique, ont été réalisées en France. Parmi ces personnes vaccinées avec Janssen, 32 cas d’infection à la Covid-19 ont été signalés, soit un taux de 3,78 pour 100 000. Sur ces 32 cas, 29 étaient graves et quatre décès ont été enregistrés (des personnes âgées de 73 à 87 ans). Ces patients-es gravement touchés-es présentaient « majoritairement des comorbidités à risque de forme grave », selon l’ANSM. Pour les 17 cas d’infection où le variant est connu, il s’agissait à chaque fois du variant Delta. Par ailleurs, deux hôpitaux ont donc signalé un nombre anormalement élevé de patients-es vaccinés-es avec Janssen parmi les personnes hospitalisées en réanimation malgré la vaccination. Le 24 août dernier, la Haute autorité de santé (HAS) avait recommandé que les personnes vaccinées avec Janssen reçoivent une dose de rappel avec un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna) à partir de quatre semaines après leur vaccination. Plusieurs études en vie réelle ont montré que la première dose de vaccin Pfizer ou AstraZeneca ne protégeait qu’insuffisamment contre le variant Delta. Aucune donnée sur ce point-là n’est disponible pour Janssen, mais la HAS avait jugé vraisemblable que ce soit également le cas.

AstraZeneca : très rare syndrome de Guillain-Barré

Le 9 septembre dernier, l’Agence européenne du médicament (EMA) a répertorié le syndrome de Guillain-Barré, une atteinte neurologique rare, comme effet indésirable « très rare » du vaccin contre la Covid-19 d’AstraZeneca, indique l’AFP. Selon l’EMA, 833 cas du syndrome neurologique ont été signalés dans le monde à la date du 31 juillet, alors que plus de 592 millions de doses du sérum Vaxzevria, du laboratoire pharmaceutique AstraZeneca, ont été administrées dans le monde à la date du 25 juillet. « Le Comité d’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance de l’EMA (PRAC) a conclu qu’une relation causale entre Vaxzevria et le syndrome de Guillain-Barré est considérée au moins comme une possibilité raisonnable », a déclaré le régulateur européen dans un communiqué. « Le syndrome de Guillain-Barré devrait donc être ajouté aux informations sur le produit en tant qu’effet secondaire de Vaxzevria », a précisé l’agence sanitaire européenne. La catégorie de fréquence attribuée est « très rare », c’est-à-dire survenant chez moins d’une personne sur 10 000. Le syndrome de Guillain-Barré est une atteinte des nerfs périphériques caractérisée par une faiblesse, voire une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu’à atteindre les muscles de la respiration puis les nerfs de la tête et du cou. L’EMA a recommandé une mise à jour d’un avertissement inclus depuis juillet dans les informations sur le produit pour sensibiliser aux risques les professionnels-les de la santé et les personnes recevant le vaccin. L’avertissement rappelle également aux patients de consulter immédiatement un médecin dans le cas où ils développeraient faiblesse et paralysie des extrémités pouvant progresser vers la poitrine et le visage.

Le variant Mu potentiellement préoccupant

Le variant Mu de la Covid-19, identifié pour la première fois en Colombie en janvier dernier, est « potentiellement préoccupant », mais il n'y a pas encore de données suggérant qu'il puisse dépasser le variant Delta en tant que souche dominante, a déclaré (9 septembre) l'Agence européenne des médicaments (EMA), indique l’AFP. Le variant - B.1.621 d'après la nomenclature scientifique - a été classé comme « variant à suivre » par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), début septembre. L'EMA se concentre principalement le variant Delta, mais « surveille également d'autres variants qui pourraient se répandre, comme le Lambda (identifié au Pérou) et plus récemment le Mu », a déclaré Marco Cavaleri, responsable de la stratégie sur les vaccins dans cette institution.  Le variant « Mu pourrait être potentiellement plus préoccupant car il pourrait montrer un risque potentiel d'échappement immunitaire (résistance aux vaccins) », a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse. L'EMA discutera avec des développeurs de vaccins l'efficacité des sérums actuels contre le variant Mu. « Mais nous n'avons pas de données montrant que le variant Mu se propage tellement ou qu'il y a des chances qu'il dépasse le variant Delta en tant que souche dominante », a toutefois souligné le chercheur. Tous les virus, dont le Sars CoV-2 responsable de la Covid-19, mutent avec le temps. La plupart des mutations n'ont que peu ou pas d'incidence sur les propriétés du virus.  Cependant, certaines mutations peuvent affecter les propriétés du virus et influer, par exemple, sur la facilité avec laquelle il se propage, la gravité de la maladie qu'il entraîne ou l'efficacité des vaccins, des médicaments, des outils de diagnostic ou des autres mesures sociales et de santé publique.  L'apparition, fin 2020, de variants qui présentaient un risque accru pour la santé publique mondiale a conduit l'OMS à caractériser des variants « à suivre » et des variants « préoccupants », afin de hiérarchiser les activités de surveillance et de recherche au niveau mondial.  Actuellement, l'OMS considère que quatre variants sont préoccupants, dont les variants Alpha, présent dans 193 pays, et Delta, présent dans 170 pays, tandis que cinq autres variants sont à suivre (y compris Mu). Détecté pour la première fois en Colombie en janvier, le variant Mu a depuis été signalé dans d'autres pays d'Amérique du Sud et en Europe. La prévalence mondiale du variant Mu parmi les cas séquencés était début septembre inférieure à 0,1 %, mais sa prévalence en Colombie (39 %) et en Equateur (13 %) a constamment augmenté », selon l'OMS.

95 % des fonctionnaires hospitaliés vaccinés

Plus de 95 % des fonctionnaires agents publics des hôpitaux ont reçu au moins une première dose du vaccin contre la Covid-19, a déclaré (13 septembre) la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques alors que la date butoir pour la vaccination obligatoire des professionnels de la santé était fixée au mercredi 15 septembre. « Les derniers chiffres qu'on a eus, c'est que plus de 95 %, 96 % des fonctionnaires agents publics des hôpitaux sont aujourd'hui avec une première dose, que les 3-4 % restants avaient l'intention de se faire vacciner, qu'il reste peut-être 1 % d'agents dans les hôpitaux qui ne souhaitent pas se faire vacciner », a déclaré Amélie de Montchalin sur Sud Radio. La ministre s'est félicitée de ce résultat et a estimé que les fonctionnaires avaient été « exemplaires » en la matière, notant que « l'ambition du gouvernement avait fonctionné ».

Raoult veut un an de plus

Le très controversé Didier Raoult, retraité depuis fin août en tant que professeur d’université-praticien hospitalier, souhaite rester un an de plus à la tête de l’IHU Méditerranée Infection, le temps que soit lancée la procédure pour sa succession, a-t-il expliqué (10 septembre) sur BFMTV. « Dans un an je pense, je quitterai les fonctions de directeur de l’IHU », a déclaré le professeur de 69 ans, alors que le nouveau directeur des hôpitaux publics de Marseille (AP-HM), dont fait partie l’IHU, a fait part de sa volonté de lancer le processus de recrutement de son successeur. « On ne change pas un directeur comme ça, il faut faire un appel d’offres, tout ça prend un temps, est programmé. Je comptais bien arrêter mes fonctions de directeur, maintenant mais nous n’avons pas pu le faire car mon conseil scientifique, mon conseil d’administration, m’a demandé de le reporter d’un an compte tenu de l’épidémie de Covid », a-t-il ajouté. Toujours professeur émérite de l’université Aix-Marseille (AMU), Didier Raoult, l’un des six membres fondateurs de l’IHU, exerce la fonction de directeur de l’institut de façon bénévole, a-t-il insisté. Le prochain conseil d’administration de l’IHU se tiendra le 23 novembre. « Toutes les questions à l’ordre du jour (de ce conseil) ne sont pas encore arrêtées », a insisté une porte-parole de l’université. Ex-adjoint de Martin Hirsch, le directeur général des hôpitaux publics parisiens (AP-HP), François Crémieux a pris les fonctions de directeur général de l’AP-HM (hôpitaux publics marseillais) en juillet et a confié au Monde vouloir lancer le processus de recrutement d’un-e successeur-se au professeur Raoult. Ces dernières semaines, Didier Raoult a suscité des crispations dans le monde scientifique comme politique après des propos sur la vaccination.

Détecter la Covid-19 dans la sueur

Voilà une idée ! Détecter le virus de la Covid-19 dans la sueur humaine : ce procédé peu contraignant est développé par des chercheurs-ses thaïlandais-es qui ont réalisé, début septembre, un test grandeur nature à Bangkok, au moyen d’écouvillons placés sous les aisselles.   Quinze minutes plus tard, la tige est transposée dans un flacon de verre, stérilisé par des rayons UV. Un échantillon est prélevé et analysé. 30 secondes plus tard, le résultat tombe. Cette méthode est « fiable à 95 % », un résultat comparable au PCR nasal, d'après les premiers essais réalisés sur 2 000 personnes, assure à l'AFP le chercheur Chadin Kulsing de l'université Chulalongkorn de Bangkok, qui développe ces unités mobiles de détection. « Les personnes infectées par la Covid-19 sécrètent des substances chimiques très distinctes », relève le chercheur. "Cette découverte nous a permis de développer un dispositif permettant de détecter les odeurs spécifiques produites ».  La Thaïlande n'est pas le premier pays à s'intéresser à la sueur pour détecter le Covid-19, le Royaume-Uni et les États-Unis ont notamment lancé des travaux comparables. Près d'1,5 million de cas et près de 14 000 décès ont été enregistrés en Thaïlande, principalement ces derniers mois. La campagne vaccinale progresse, mais elle a démarré avec retard. Seuls 11 des 70 millions d'habitants-es ont reçu deux doses de vaccin.

OMS : opposition aux doses de rappel

L’Organisation mondiale de la santé a demandé une nouvelle fois, le 8 septembre dernier, que les personnes vaccinées contre la Covid-19 ne reçoivent pas de doses de rappel afin que les vaccins soient envoyés prioritairement dans les pays pauvres qui n’ont pu immuniser qu’une infime partie de leur population. « Pour l’instant, nous ne souhaitons pas voir une utilisation généralisée des doses de rappel pour les personnes en bonne santé qui sont entièrement vaccinées », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Je ne resterai pas silencieux lorsque les entreprises et les pays qui contrôlent l’approvisionnement mondial en vaccins pensent que les pauvres du monde doivent se contenter des restes », a-t-il lancé. Début août, le patron de l’OMS avait voulu décréter un moratoire sur les doses de rappel jusqu’à fin septembre, mais plusieurs pays riches lui ont publiquement opposé une fin de non-recevoir et ont lancé leur campagne de rappel de vaccination, dite de troisième dose. Le 8 septembre, le Dr Tedros a malgré tout appelé « à une prolongation du moratoire au moins jusqu’à la fin de l’année 2021 pour permettre à chaque pays de vacciner au moins 40 % de sa population ». Les États-Unis ont de nouveau rejeté l’appel de l’OMS, pointant la « responsabilité » de Joe Biden de « protéger la population des États-Unis » et pointant qu’il s’agissait d’une « fausse alternative ». « Nous faisons les deux (lancer la campagne de rappel et livrer des doses aux pays pauvres, ndlr), nous pensons pouvoir faire les deux et nous continuerons de faire les deux », a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki. L’OMS n’a de cesse de dénoncer les difficultés d’accès aux vaccins dans les pays pauvres. « Les objectifs mondiaux de l’OMS restent d’aider chaque pays à vacciner au moins 10 % de sa population d’ici la fin du mois, au moins 40 % d’ici la fin de l’année et 70 % de la population mondiale d’ici le milieu de l’année prochaine », a détaillé le patron de l’OMS. Il a également indiqué avoir participé à la dernière réunion des ministres de la Santé du G20 les 5 et 6 septembre à Rome: « Ils m’ont assuré qu’ils feraient tout pour apporter les vaccins nécessaires pour atteindre l’objectif de 40 % à la fin de cette année. » Le patron de l’OMS s’est par ailleurs dit « consterné » par les déclarations de l’industrie pharmaceutique qui a récemment indiqué que la production de vaccins contre la Covid serait bientôt plus que suffisante pour assurer la vaccination pour tous-tes. « En réalité, les fabricants ont depuis longtemps la capacité de vacciner non seulement leurs propres groupes prioritaires, mais de soutenir simultanément la vaccination de ces mêmes groupes dans tous les pays », a avancé le Dr Tedros. « Nous avons les solutions pour arrêter la transmission (du virus) et sauver des vies. Mais ces solutions ne sont pas bien utilisées ni bien partagées », a-t-il insisté. Il a déploré que les pays riches n’aient donné que 15 % du milliard de doses promises. « Nous ne voulons plus de promesses. Nous voulons juste les vaccins ! », a-t-il dit.

3e dose pour tous-tes non justifiée

Injecter des doses de rappel de vaccins anti-Covid-19 à l'ensemble de la population n'est pas justifié actuellement car ils restent très efficaces contre les formes graves, même face au variant Delta, ont estimé (13 septembre) des experts-es de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’agence américaine du médicament (FDA). « Ces vaccins, qui sont en quantité limitée, sauveront le plus de vies s'ils sont fournis aux personnes qui ont un risque important d'être atteintes par une forme grave (du Covid) et n'ont pas encore été vaccinées », écrivent ces experts-es dans la revue médicale britannique The Lancet.  « Les données actuelles (...) ne montrent pas le besoin de rappels de vaccin en population générale, chez laquelle l'efficacité contre les formes graves reste élevée », poursuit ce groupe d'experts-es internationaux, composé de spécialistes de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), de la FDA et de plusieurs organismes de recherche à travers le monde, précise l’AFP. L'éventualité d'une dose de rappel (le plus souvent une troisième dose) pour toute la population fait l'objet de vifs débats. Des pays, comme la France, ont commencé à l'administrer à certaines catégories de population : les plus âgés-es (six mois après leur vaccination) et les personnes au système immunitaire affaibli.  Pour la justifier, ces pays invoquent une baisse de l'efficacité des vaccins contre l'infection au variant Delta, déclin qui semble s'accentuer avec le temps. En Israël, la troisième dose est disponible dès l'âge de 12 ans, cinq mois après la vaccination. Les États-Unis lanceront une campagne de rappel le 20 septembre, en commençant sans doute par les plus âgés-es.  L'OMS a désapprouvé, à plusieurs reprises, le principe d'une dose de rappel pour toute la population, qu'elle voit comme une mesure sans fondement scientifique et inégalitaire pour les pays pauvres.  Les experts-es, qui s'expriment dans The Lancet, jugent que même si le taux d'anticorps baisse avec le temps chez les personnes vaccinées, cela ne signifie pas pour autant que les vaccins seront moins efficaces contre les formes graves. Ils soulignent qu'un autre volet de la réponse immunitaire (l'immunité cellulaire, due aux lymphocytes) entre en jeu, tout en étant moins facilement mesurable.  Ils jugent préférable de travailler à la mise au point de rappels spécifiquement conçus pour faire échec aux variants résistants qui pourraient apparaître à l'avenir, plutôt que d'administrer des doses supplémentaires de vaccins existants.

200 millions de doses aux pays « pauvres »

L’Union européenne va donner 200 millions de doses supplémentaires de vaccins contre la Covid-19 aux pays à revenu faible d’ici mi-2022, s’ajoutant aux 250 millions de doses déjà promises, a annoncé (15 septembre) la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « C’est un investissement solidaire et c’est aussi un investissement dans la santé mondiale », a-t-elle déclaré, devant le Parlement européen, soulignant que, si dans l’Union européenne plus de 70 % des adultes sont vaccinés-es, « moins de 1% des doses de vaccins ont été administrées dans les pays pauvres », explique l’AFP. Ces dons se font principalement via le mécanisme de distribution international Covax, censé permettre à 92 États et territoires dotés de peu de moyens de recevoir gratuitement des vaccins financés par des nations plus prospères. Les fondateurs-rices de ce mécanisme, dont l’Alliance du vaccin (Gavi) et l’OMS, dénoncent régulièrement l’inégalité criante dans l’accès à la vaccination entre les populations des pays pauvres et des pays riches, qui commencent à administrer une troisième dose de rappel. Covax n’a pour le moment pu distribuer que 243 millions de doses dans 139 pays défavorisés, avait indiqué le 8 septembre le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). « L’ampleur de l’injustice et le niveau d’urgence sont évidents », a reconnu la cheffe de l’exécutif européen.

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Coronavirus : Quel est le seuil d'anticorps protecteur contre une (ré)infection ?

EPIDEMIE Le laboratoire de virologie du CHU de Toulouse vient de publier une étude qui détermine les taux de protection contre une infection ou réinfection au Sars-Cov2 en fonction des niveaux d’anticorps totaux

Béatrice Colin - Publié le 22/09/21 à 17h05 — Mis à jour le 22/09/21 à 17h05 Une personne en train d'administrer une dose de vaccin anti-Covid au centre de vaccination de Toulouse.Une personne en train d'administrer une dose de vaccin anti-Covid au centre de vaccination de Toulouse. — FRED SCHEIBER/SIPA

  • Le laboratoire de virologie du CHU de Toulouse vient de publier une étude sur les taux d’anticorps qui permettent de protéger contre une (nouvelle) contamination après avoir infecté, vacciné ou les deux.
  • Trois niveaux se dessinent, un niveau de titre d’anticorps en dessous duquel le seuil de protection est de 12,4 % (-141), un de 90 % (entre 141 et 1.700) et un autre de 100 % (au-delà de 1.700).
  • Sur la cohorte de soignants suivie, toutes les personnes infectées et vaccinées ont des titres d’anticorps élevés et un taux de protection après leur première dose de 100 %.

Après avoir été infecté, vacciné ou les deux, doit-on craindre d’être (à nouveau) contaminé par le Covid-19 ? Alors que le nombre de cas est en baisse constante depuis quelques jours, la protection à long terme du vaccin interroge une partie de la population. La question d’avoir recours à une troisième dose se pose, alors que la campagne de rappel vient de débuter pour les personnes de 65 ans et plus, ainsi que celles présentant des comorbidités.

Le laboratoire de virologie du CHU de Toulouse a décidé de se pencher sur les taux d’anticorps de 8.758 de ses salariés, qu’il suit depuis la première vague de contaminations, pour déterminer quels taux d’anticorps étaient les plus protecteurs. « Nous avons deux cohortes, celles des personnes infectées et vaccinées, et celle des personnes vaccinées sans infection préalable », explique en préalable  Chloé Dimeglio, bio statisticienne au sein du laboratoire qui vient de faire paraître une étude sur le sujet dans le magazine Journal of infection.

Après une sérologie, elle a pu établir les niveaux d’anticorps dans le sang qui permettent de protéger, ou pas, contre le Sars-Cov2. « Ceux qui ont un titre d’anticorps totaux en deçà de 141 ont un taux de protection de 12,4 %. Pour ceux qui avaient un titre d’anticorps au-dessus de 1.700, il n’y avait eu aucune infection ou réinfection. Entre les deux, le taux de protection avoisine les 90 % de protection, ce qui veut dire qu’ils sont protégés à 90 % d’une infection et a fortiori d’une forme grave », détaille la chercheuse.

Les infectés non vaccinés très peu protégés

Toutes les personnes infectées puis vaccinées présentaient un titre d’anticorps supérieur au seuil fatidique des 1.700 un mois après leur première injection, certains atteignant même le même le chiffre de 147.000, autant dire une protection XXXL.

Un mois après leur deuxième dose, aucun des salariés vaccinés ne présentait un titre d’anticorps inférieur au seuil fatidique des 141. « Il y en a seulement quelques-uns au-dessus de 1.700 mais l’écrasante majorité se situe dans la catégorie intermédiaire », précise la bio statisticienne.

En revanche, parmi les personnes infectées mais non vaccinées, 79,3 % se retrouvaient trois mois après leur infection avec des titres d’anticorps totaux inférieur à 141, et donc à nouveau vulnérables face au virus. Or une précédente du laboratoire de virologie a démontré que les taux d’anticorps naturels des personnes infectées commençaient à décroître neuf mois après avoir été malades.

Une sérologie avant un rappel ?

« Dans cette catégorie, on retrouve aussi les immunodéprimés, notamment les personnes transplantées qui ont eu une troisième dose. Cela amène à réfléchir pour ces personnes fragiles à poursuivre le processus vaccinal ou à leur donner des anticorps monoclonaux, fabriqués spécifiquement pour traiter la maladie », avance Chloé Dimeglio.

Pour elle, le recours à la sérologie pourrait donc être à l’avenir un moyen d’adapter la stratégie vaccinale. Reste encore à déterminer l’impact à long terme des deux premières doses de vaccin sur les taux d’anticorps, car comme la protection naturelle après une infection, ceux-ci chutent au fur et à mesure que le temps passe.

Portrait de jl06

DÉCRYPTAGE - L'ancienne ministre Christiane Taubira, mais aussi le président de la Collectivité territoriale de Guyane Gabriel Serville, ont récemment refusé d'appeler explicitement la population à se faire vacciner contre le Covid-19.

«Je n'ai pas vocation à appeler à la vaccination». Sur RTL, jeudi 23 septembre, l'ex-Garde des Sceaux Christiane Taubira a jeté un pavé dans la mare en refusant d'inciter la population de Guyane, dont elle est originaire, à se faire vacciner contre le Covid-19. «Je suis un responsable politique qui n'est pas en exercice et qui, par conséquent, ne dispose pas des éléments d'information qui lui permettraient formellement soit de donner consigne, soit de considérer qu'au vu de ces éléments d'information je considère que je tiens un propos responsable», a-t-elle fait valoir à l'antenne.

 vous dite  responsable .....je dirait iresponsable oui !