Covid-19 : point infos !

Publié par jfl-seronet le 07.10.2021
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ThérapeutiqueCovid-19

Pas de temps mort pour les nouvelles sur le champ de la Covid-19. En ce moment, on parle beaucoup des livraisons de vaccins au Sud par le Nord (ça se passe mal), des restrictions de remboursement concernant les tests de dépistage en France, des aléas de la recherche sur un traitement curatif, des infos rassurantes sur les effets indésirables constatés après une troisième dose de vaccin, et du projets gouvernemental de l'extension du pass sanitaire… jusqu’à l’été 2020.

Plus de doses pour les pays pauvres

La France va donner aux pays à revenus faibles 120 millions de doses de vaccin contre la Covid-19, soit le double de ce qu’elle prévoyait précédemment, a promis le 25 septembre dernier le président Emmanuel Macron. « L’injustice, c’est que dans d’autres continents, évidemment, la vaccination est très en retard. À cause de nous, collectivement. En Afrique, c’est à peine 3 % de la population qui est vaccinée - on doit aller plus vite, plus fort », a lancé le chef de l’État français. « La France s’engage à doubler le nombre de doses qu’elle donne. Nous passerons de 60 millions à 120 millions de doses offertes. C’est-à-dire plus de doses, à date, que nous n’en avons faites dans le pays », a-t-il précisé, cité par l’AFP. Les États-Unis avaient annoncé mercredi 22 septembre leur intention de doubler leurs dons de vaccins contre la Covid-19, portant le total des doses promises à des pays à revenus faibles à plus de 1,1 milliard. « Nous avons besoin que d’autres pays à hauts revenus mettent en pratique leurs promesses ambitieuses de dons », avait réclamé le président américain Joe Biden. L’Union européenne va, quant à elle, distribuer plus de 500 millions de doses. Le président chinois Xi Jinping, dans un message vidéo à l’ONU diffusé le 21 septembre, a estimé qu’« assurer une distribution juste et équitable des vaccins dans le monde était une priorité pressante ». La Chine entend « fournir au total deux milliards de doses de vaccin au monde d’ici à la fin de l’année », a-t-il dit, reprenant un chiffre déjà fourni par les autorités chinoises, qui ne précisent pas toutefois dans quelle proportion il s’agit là de ventes ou de dons. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) paru il y a quelques jours, l’Afrique va en particulier manquer de presque 500 millions de doses par rapport à l’objectif mondial de 40 % de vaccinés-es à la fin de l’année. Ayant insuffisamment de doses, le mécanisme Covax va en expédier en Afrique environ 150 millions de moins que ce qui était prévu. Résultat, 470 millions de doses de vaccin attendues sur le continent ne permettront de vacciner que 17 % de la population.

Entre 170 et 200 milliards d'euros

L’addition ! La pandémie a coûté au total entre 170 et 200 milliards d'euros à l'État, entre les dépenses exceptionnelles et les pertes de recettes, a indiqué, dimanche 26 septembre, le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt. Sur 2020 et 2021, « on est entre 170 et 200 milliards d'euros liés à la crise Covid », a indiqué le ministre, qui s'exprimait sur la chaîne CNews. Dans le détail, la pandémie a coûté plus de 70 milliards d'euros de dépenses exceptionnelles en 2020, et plus de 70 milliards de dépenses en 2021, a-t-il précisé. « C'est aussi des pertes de recettes, car l'activité économique s'est arrêtée », a-t-il ajouté, avec un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards d'euros. « Nous estimons que la dette Covid est autour de 165 milliards d'euros. Mais cela s'est surtout traduit par un déficit important de plus de 9 % en 2020 et de 8,4 % en 2021 », a-t-il indiqué. « S'il n'y a pas d'accident sanitaire en 2022, nous allons ramener le déficit qui était à plus de 9 % en 2020 à moins de 5 %, ce qui est une marche vers la normalisation », a ajouté Olivier Dussopt.

Tests Covid et remboursement

Déremboursements. À partir du 15 octobre, les adultes non-vaccinés-es seront les seuls-es à avoir besoin d'une prescription pour obtenir le remboursement des tests Covid. « Il n'est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables », a expliqué le Premier ministre Jean Castex, dans une interview aux Échos. Il a précisé qu’à partir du 15 octobre, ils continueront d'être remboursés pour raison médicale, sans nécessiter de prescription pour les personnes vaccinées.  « La logique est de rembourser les tests liés à des motifs réellement médicaux, et de continuer à inciter à se faire vacciner », a insisté le Premier ministre. La mesure est censée encourager la vaccination, alors que le nombre de premières doses injectées quotidiennement a tendance à baisser. En date du 23 septembre, selon les données du ministère de la Santé, 74,7 % des Français-es ont reçu au moins une dose de vaccin, et 71,6 % ont reçu un schéma vaccinal complet.

Traitement oral contre la Covid-19

R&D. La firme pharmaceutique Pfizer a annoncé (27 septembre) le lancement d'une nouvelle étude clinique pour un médicament antiviral oral expérimental contre les formes graves de la Covid-19, explique Reuters. L'étude testera le médicament PF-07321332 chez près de 2 660 participants-es âgés-es de 18 ans et plus, en bonne santé, cohabitant avec une personne présentant une forme symptomatique confirmée de la Covid-19.  Au cours de l'essai, le médicament, conçu pour bloquer l'activité d'une enzyme clé nécessaire à la multiplication du virus, sera administré en même temps, qu'une faible dose de ritonavir, un médicament utilisé dans le traitement du VIH. À ce jour, le remdesivir, l'antiviral développé par le laboratoire américain Gilead, administré par voie intraveineuse, est le seul traitement antiviral approuvé contre la Covid-19 aux États-Unis.  Pfizer a également lancé une autre étude avec la même molécule pour le traitement de la Covid-19 chez des personnes adultes symptomatiques non hospitalisées. Merck et son partenaire Ridgeback Biotherapeutics ont récemment entamé un essai clinique avec un médicament, le molnupiravir, destiné à prévenir l'infection par la Covid-19. Ce dernier traitement fait également l'objet d'un essai chez des personnes non hospitalisées afin de déterminer s'il réduit le risque d'hospitalisation ou de décès chez les patients-es.

Sanofi arrête le développement de son vaccin

R&D. Le laboratoire Sanofi n’ira pas en essai de phase 3 pour son vaccin à ARN messager contre la Covid-19, a indiqué (28 septembre) le labo. Malgré des résultats intermédiaires positifs pour la phase 1-2 de l’essai de son vaccin à ARN messager, Sanofi juge que celui-ci arriverait trop tard sur le marché, alors que 12 milliards de doses de vaccins anti-Covid auront été produites au total d’ici la fin de l’année. En revanche, les résultats d’un essai de phase 3 sur son autre vaccin, fondé sur une protéine recombinante et développé avec le britannique GSK, sont, quant à eux, toujours attendus avant fin 2021. Les données initiales de l’essai mené sur la technologie de l’ARN messager montrent une séroconversion, c’est-à-dire la fabrication d’anticorps, chez 91 % à 100 % des participants-es, deux semaines après la deuxième injection, indique Sanofi. Ces résultats positifs se vérifient pour les trois dosages qui ont été testés. Aucun effet indésirable n’a été observé et le profil de tolérance est comparable à celui d’autres vaccins anti-Covid-19 à ARN (Pfizer-BioNTech, Moderna). « Le besoin n’est pas de créer de nouveaux vaccins Covid-19 à ARN, mais d’équiper la France et l’Europe d’un arsenal de vaccins à ARN messager pour une prochaine pandémie, pour de nouvelles pathologies », a commenté Thomas Triomphe, vice-président exécutif de Sanofi/pasteur, dans un communiqué. D’où la décision de Sanofi de ne pas développer l’essai de phase 3 pour ce vaccin, car « il n’y a pas de besoin de santé publique d’avoir un autre vaccin à ARN messager », poursuit-il. Sanofi dit, en revanche, vouloir développer des vaccins avec cette technologie contre d’autres virus, avec moins de contraintes au niveau de la température de conservation (conserrvation au frigo et pas dans des congélateurs spécifiques). Le groupe a déjà lancé de premiers essais pour un vaccin monovalent - avec une seule souche de virus - contre la grippe saisonnière. Il a indiqué vouloir lancer l’an prochain des essais cliniques contre la grippe, cette fois-ci avec un vaccin quadrivalent.

3e dose et effets indésirables

Ouf ! Les effets indésirables observés après une dose de rappel des vaccins anti-Covid de Pfizer et Moderna sont largement « similaires » à ceux connus après la deuxième injection, selon une étude publiée mardi 28 septembre par les autorités sanitaires américaines (CDC), indique l’AFP. Ces données portent sur plusieurs milliers de personnes ayant reçu une troisième dose de vaccin anti-Covid entre mi-août et mi-septembre, au moment où celle-ci était autorisée aux États-Unis pour certaines personnes immunodéprimées. L'étude montre que « les doses de rappel sont, pour le moment, bien tolérées », a déclaré en conférence de presse Rochelle Walensky, directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). « La fréquence et le type d'effets secondaires étaient similaires à ceux observés après les deuxièmes doses de vaccins, et ils étaient la plupart du temps légers ou modérés, et de courte durée », a-t-elle ajouté. Au 19 septembre, plus de deux millions de personnes avaient déjà reçu une dose de rappel aux États-Unis, selon les CDC.

Pass sanitaire jusqu'au 31 juillet ?

En réserve. L'exécutif entend se donner de la marge face à une éventuelle résurgence de l'épidémie de Covid pendant la présidentielle, en prolongeant la possibilité de recourir au pass sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022. C’est, sxelon l’AFP, ce qu’envisage un avant-projet de loi attendu le 13 octobre en Conseil des ministres. Ce texte, que l'AFP a pu consulter, durcit les sanctions en cas de fraude au pass sanitaire, jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amendes. Et selon cette même version envoyée au Conseil d'État, le régime juridique actuel, qui permet de limiter localement les déplacements des personnes ou de fermer certains établissements en cas de circulation accrue du virus, devrait être également prorogé jusqu'au 31 juillet 2022. Par ailleurs, l'état d'urgence sanitaire serait prorogé jusqu'à la fin de l'année en Guyane, « compte tenu d’un niveau d’incidence particulièrement élevé aujourd’hui ».  Mais l'attention se focalisera d'abord sur le pass sanitaire, étendu, fin septembre, aux 12-17 ans et qui a cristallisé, cet été, la colère de dizaines de milliers de personnes, descendues dans la rue. « Ce que nous voulons, ce que nous allons proposer au Parlement, c'est de maintenir pendant plusieurs mois encore, jusqu'à l'été, la possibilité (de) recourir » au pass sanitaire, a indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue d’un Conseil des ministres, alors que la possibilité légale de mise en application du pass arrive à échéance le 15 novembre. « Il faut se donner les moyens d'avoir la possibilité de recourir à des mesures, si c'est nécessaire, pour protéger les Français », a-t-il ajouté. Le gouvernement, qui s'interrogeait, ces dernières semaines, sur l'opportunité de prolonger cet outil, a donc décidé « d'enjamber l'échéance de l'élection présidentielle », afin de permettre, en cas de rebond épidémique, de « remettre le pass sanitaire dans le cadre d'une campagne où le Parlement ne siège plus ».  Le Parlement est, en effet, censé terminer ses travaux en séance publique fin février 2022, en raison de la campagne électorale, même s'il peut resiéger si nécessaire. Après réception de l'avis du Conseil d'Etat, il va ensuite « y avoir une discussion parlementaire », a rappelé Gabriel Attal.

Un vaccin différent pour convaincre les récalcitrants

Plan B. La Suisse a annoncé (29 septembre) qu’elle allait acheter des doses de vaccin anti-Covid Janssen pour convaincre les personnes méfiantes envers les sérums à ARN messager de se faire vacciner, indique l’AFP. « La Confédération achète 150 000 doses de vaccin à @JanssenGlobal. Le vaccin à vecteur viral sera livré (…) et distribué aux cantons (…). Il est destiné aux personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas être vaccinées avec un vaccin à ARNm », a tweeté le conseiller fédéral (ministre) en charge de la Santé Alain Berset. Au 27 septembre, presque 58 % de la population en âge d’être vaccinée (à partir de 12 ans) avait reçu les deux doses requises de vaccin Moderna ou Pfizer-Biontech, selon les chiffres du ministère de la Santé. Par comparaison, le taux est de quasi 73 % en France et un peu plus de 71 % en Allemagne.

Vidéos « antivax »supprimées

Censure… pour la bonne cause. YouTube a annoncé mercredi 29 septembre le renforcement de sa politique de lutte contre les contenus anti-vaccins. Il a supprimé plusieurs chaînes de personnalités américaines « antivax » très suivies. « Les contenus qui prétendent faussement que les vaccins approuvés sont dangereux et provoquent des effets chroniques sur la santé, qui affirment que les vaccins ne réduisent pas la transmission des maladies ou le fait de contracter des maladies ou qui contiennent des informations erronées sur les substances contenues dans les vaccins seront supprimés », a indiqué la plateforme dans un communiqué, cité pare l’AFP. « Cela inclut les contenus qui affirment à tort que les vaccins approuvés provoquent l’autisme, le cancer ou l’infertilité, ou que les substances contenues dans les vaccins peuvent tracer les personnes qui les reçoivent », poursuit l’entreprise, filiale de Google. Des vidéos trompeuses ou mensongères sur des vaccinations de routine comme la rougeole ou l’hépatite B pourront être retirées du site, a d’ailleurs prévenu la plateforme. Dans les faits, une porte-parole de YouTube a confirmé à l’AFP que la plateforme allait supprimer les chaînes de plusieurs activistes anti-vaccins, notamment celle de l’osthéopate et entrepreneur Joseph Mercola (plus de 400 000 abonnés-es et des vidéos parfois vues plus de 100 millions de fois), présenté, fin juillet, par le New York Times, comme « le diffuseur le plus influent de fausses informations sur le coronavirus en ligne ».

L’UE contrôle les exportations

Bruxelles va prolonger jusqu’à fin décembre 2021 son mécanisme de contrôle des exportations de vaccins anti-Covid produits dans l’Union européenne, afin de garantir les approvisionnements des Vingt-sept face aux « incertitudes » alimentées par l’émergence de nouveaux variants, a annoncé (30 septembre) la Commission européenne. L’exécutif européen avait mis en place, fin janvier, un mécanisme d’autorisation des exportations de vaccins, pour contrôler les échanges vers les pays où la situation sanitaire était jugée meilleure qu’en Europe, et surveiller en particulier les acheminements du laboratoire AstraZeneca, accusé de ne pas honorer ses commandes aux Vingt-Sept au profit d’autres pays. Ce qui n’a pas empêché l’UE d’exporter près de 740 millions de doses depuis cette date. Si les campagnes de vaccinations à travers l’UE se sont accélérées au fil des mois, « elles sont toujours en cours, et des incertitudes persistent, en particulier avec l’émergence de nouveaux variants du virus », a observé la Commission dans un communiqué, cité par l’AFP. En pratique, ce mécanisme oblige, avant toute exportation de vaccins hors UE par un laboratoire, à obtenir le feu vert de l’État membre d’où sont expédiées les doses. Cette décision doit ensuite être confirmée par la Commission. Par ailleurs, plusieurs puissances (États-Unis, Inde, Afrique du Sud...), à l’unisson d’ONG, réclament une levée temporaire des brevets protégeant les vaccins afin de développer leur production, mais Bruxelles s’y refuse, préférant gonfler la participation européenne au mécanisme onusien de solidarité Covax. « L’UE continue de souscrire entièrement aux principes de solidarité internationale et de responsabilité », a indiqué la Commission (30 septembre), rappelant que le contrôle ne s’appliquait pas aux exportations de vaccins vers les pays à revenu faible ou intermédiaire.

France : progrès de la vaccination

Plus de 50 millions de Français-es (50 239 233 personnes) ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid-19, selon les données sanitaires publiées par le gouvernement le 30 septembre. 72,3 % des Français-es, soit 48 424 745 de personnes, sont eux totalement vaccinés. L'épidémie poursuit sa décrue en France, où 56 personnes sont mortes du Covid le 30 septembre dernier, selon Santé publique France. 7 565 malades étaient hospitalisés-es à cette date ; un chiffre en baisse.