Covid-19 : point infos !

Publié par jfl-seronet le 22.02.2022
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ThérapeutiqueCovid-19

Ce n’est pas encore la fête, mais les principaux indicateurs de l’épidémie poursuivent leur déclin en France. À tel point que le gouvernement envisagerait de supprimer le pass vaccinal d’ici quelques semaines. Reste qu’il est encore trop tôt pour évaluer les effets du pass vaccinal, comme le reconnaît Olivier Véran. Sinon, on en sait un peu plus sur les réinfections, notamment en lien avec le variant Omicron. De son côté, la Haute autorité de santé multiplie les avis.

Déclin des indicateurs

La vague épidémique de Covid-19 poursuit sa baisse en France, en matière de contaminations comme d'hospitalisations, confirmant une tendance engagée depuis plusieurs semaines. Au cours des dernières 24 heures (chiffres au 21 février), 17 195 nouveaux cas avaient été enregistrés, selon Santé publique France. Avec ce chiffre, la moyenne sur sept jours, qui donne une idée de l'évolution réelle de l'épidémie, déclinait à 81 246 cas contre 82 571 la veille. La pression se réduit aussi à l'hôpital : 28 383 patients-es étaient alors hospitalisés-es avec la Covid, parmi lesquels-les 2 905 en soins intensifs, ces deux chiffres s'inscrivant à nouveau en baisse après un très léger rebond la veille. Ces chiffres témoignent du fort reflux de la vague observée depuis l'automne dernier, d'abord portée par le variant Delta puis par son successeur Omicron, nettement plus contagieux. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a évoqué au cours du weekend un « effondrement de la vague Omicron », soulignant qu'elle était divisée par deux chaque semaine.

Effets du pass vaccinal

« Le recul manque encore pour en faire une évaluation complète et rigoureuse », a expliqué Olivier Véran, ministre de la Santé, lors d'une audition au Sénat par la commission d'enquête sur l'adéquation du pass vaccinal à l'évolution de l'épidémie de Covid-19. Le pass vaccinal a succédé en France, fin janvier, au pass sanitaire, dont il est une version plus stricte. Il impose aux Français-es d'être vaccinés-es contre la Covid-19 pour accéder à de nombreux lieux, comme les restaurants et cinémas, alors que son prédécesseur laissait la possibilité d'un test négatif au coronavirus. Le but poursuivi par le gouvernement était double : limiter les risques d’infections dans les lieux concernés, même si les vaccins ont largement perdu leur efficacité contre la transmission du virus, et pousser les non-vaccinés-es à sauter le pas. Malgré le manque de données concrètes, le ministre s'est dit convaincu que le pass vaccinal a été efficace sur ces deux plans. « Il nous a permis de renforcer la protection d'un certain nombre de lieux de brassage et de progresser sur la primo-vaccination d'une partie de la population », a-t-il insisté. Il a estimé que le pass vaccinal avait permis d'éviter plusieurs milliers de décès liés à la Covid en France, citant des estimations du Conseil d'analyse économique (CAE), rattaché au gouvernement. Cette étude, qui mêlait considérations sanitaires et économiques, n'a pas été publiée dans une revue ou relue de manière indépendante, pointe l’AFP. Une autre étude, publiée en janvier dans le Lancet Public Health et comparant différents pays dont la France, estime que le pass a pu relancer la vaccination anti-Covid, mais ne se prononce pas sur les effets plus larges contre l'épidémie. Quant à la levée du pass vaccinal, Olivier Véran a réitéré l'horizon de la mi-mars. Il l'a toutefois conditionnée à plusieurs critères, dont une diminution durable du nombre de cas, au moins sous le seuil des 500 pour 100 000 habitants-es, et un nombre total de malades de la Covid inférieur à 1 500 dans les services de réanimation.

Que sait-on des réinfections ?

Mi-février, Santé publique France a publié une analyse des données disponibles sur les réinfections possibles par le Sars-CoV-2. Pas moins de 416 995 cas possibles de réinfection ont été identifiés entre le 2 mars 2021 et le 27 janvier 2022, dont 384 375 (92 %) depuis le 1er décembre 2021. Les cas possibles de réinfection représentaient 2,8 % de l’ensemble des cas confirmés de Covid-19, avec une nette augmentation au cours de la 5e vague épidémique ; 52 % des cas possibles de réinfection étaient âgés de 18 à 40 ans ; par ailleurs, 79 % des cas possibles de réinfection pour lesquels un résultat de criblage était disponible et interprétable pour l’épisode de réinfection avaient un résultat évocateur du variant Omicron. Les premiers cas de réinfection par le Sars-CoV-2 ont été signalés dès la fin de l’été 2020. Dans ce contexte, Santé publique France a mis en place plusieurs dispositifs de surveillance pour comprendre ce qui se passait. S’il est rare de parvenir à confirmer formellement une réinfection (pour se faire, il faut disposer de données de séquençage pour les deux épisodes de Covid-19 confirmant l’infection par deux souches virales différentes), l’identification de cas possibles de réinfection à partir de la base de données SI-DEP (pour service intégré de dépistage et de prévention, créé en mai 2020) constitue un outil très utile pour étudier ces événements, notamment en cas d’émergence d’un nouveau variant. Dans son analyse, Santé publique France explique que les « réinfections par le Sars-CoV-2 ne sont pas des événements rares, particulièrement dans un contexte de forte circulation du variant Omicron ». « Les adultes jeunes et les professionnels de santé sont surreprésentés parmi les cas possibles de réinfection », note SPF. La proportion d’adultes âgés-es de 18 à 40 ans était nettement plus élevée que parmi l’ensemble des cas confirmés de Covid-19 (52 % versus 39 %), représentant plus de la moitié des cas possibles de réinfection. Les professionnels-les de santé étaient surreprésentés-es parmi les cas possibles de réinfection par rapport à l’ensemble des cas confirmés de Covid-19 (6 % versus 3,4 %).

Avis défavorable pour les tests salivaires

Le nombre d'infections par le Sars-CoV-2 reste à un niveau élevé, mais diminue fortement depuis quelques semaines. Dans ce contexte, la Haute autorité de santé (HAS) a publié trois nouveaux avis pour actualiser la stratégie de lutte contre le virus qui cause la Covid-19. Parmi eux, un avis sur la place des tests antigéniques rapides sur prélèvement salivaire dans le dépistage de l'infection. En avril 2021, la HAS s'était prononcée en défaveur du remboursement de la détection antigénique rapide du virus Sars-CoV-2 sur prélèvement salivaire « faute de performances diagnostiques suffisantes ». La présence du variant Omicron a conduit le ministère de la Santé à saisir la HAS pour actualiser son avis sur les tests antigéniques rapides sur prélèvement salivaire. Suivant cette demande, la HAS a réalisé une analyse critique des dernières données scientifiques disponibles sur la performance de ces tests. « À l'issue de ce travail, elle conclut que les données de performances des tests antigéniques sur prélèvement salivaire demeurent insuffisantes car la sensibilité retrouvée dans les études retenues est inférieure aux exigences de 50 % chez les personnes asymptomatiques et 80 % chez les personnes symptomatiques fixées par la HAS pour les tests rapides », explique l’instance dans son avis. De plus, les premières données disponibles n'ont pas mis en évidence de meilleures performances de ces tests en présence du variant Omicron qu'en présence du variant Delta. La HAS a par ailleurs pointé le manque de données concernant l'utilisation des autotests antigéniques rapides sur prélèvement salivaire, que ce soit en population générale ou chez l'enfant. Conséquence, la HAS ne « recommande pas l'utilisation des tests antigéniques rapides (TDR/Trod/autotest) de détection du Sars-CoV-2 sur prélèvement salivaire et maintient donc son avis défavorable à l'inscription de ces tests sur la liste des actes et prestations pris en charge ».

Vaccin Janssen pour certains cas à risque

La Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé lundi 21 février de réserver la vaccination avec le vaccin Janssen à certains cas à risque de formes sévères de la Covid-19 dans l’attente des conclusions de l'Agence européenne des médicaments (EMA), explique un communiqué officiel, cité par Reuters.  Selon la HAS, les résultats préliminaires d'une étude suggèrent une légère augmentation du risque d’infarctus du myocarde dans les deux semaines suivant l'injection du vaccin Janssen chez les adultes de moins de 75 ans.  La HAS rappelle toutefois qu'il s'agit de données préliminaires et que celles-ci doivent être confirmées par d’autres études au niveau international, notamment un examen de l'EMA. Dans l’attente des conclusions de l’agence européenne, la HAS recommande de reporter les injections avec le vaccin Janssen, sauf chez les personnes à risque de forme sévère de la maladie qui présentent une contre-indication pour les vaccins à ARN messager.

Ronapreve en traitement curatif

Le 6 août 2021, la HAS rendait une décision accordant une autorisation d'accès précoce au Ronapreve (casirivimab et imdevimab) du laboratoire pharmaceutique Roche-Regeneron en traitement préventif de la Covid-19 pour certains-es patients-es immunodéprimés-es à très haut risque de faire une forme sévère de la maladie. Ce n’est pas le cas des personnes vivant avec le VIH, tout particulièrement de celles dont le virus est contrôlé. Dans un tout récent avis, la HAS délivre, de nouveau, une autorisation d'accès précoce au Ronapreve, faisant suite à son AMM (autorisation de mise sur le marché) obtenue récemment, dans le traitement curatif de la Covid-19 chez les patients-es âgés-es de 12 ans et plus à risque élevé de forme grave et ne nécessitant pas d'oxygénothérapie sous réserve de la sensibilité de la souche de Sars-CoV-2 vis-à-vis de Ronapreve. La HAS restreint toutefois son utilisation aux seules situations d'impossibilité de prescrire les médicaments actuellement recommandés (Xevudy, Evusheld, Paxlovid), et uniquement après un criblage démontrant que le-la patient-e est infecté-e par une souche Sars-CoV-2 sensible au Ronapreve, autre que le variant Omicron. La HAS a pris en compte dans sa décision les données de bonne activité virologique, d'efficacité et de tolérance du Ronapreve vis-à-vis des variants préoccupants, à l'exception du variant Omicron, et son potentiel intérêt dans la suite de l'épidémie. Elle rappelle que ce traitement est à administrer le plus rapidement possible dans les jours suivants les résultats du test positif sous réserve de la sensibilité du virus au Ronapreve.