Covid-19 : point infos !

Publié par jfl-seronet le 12.05.2022
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ThérapeutiqueCovid-19

Bas les masques en France dans les transports en commun, mais également aussi dans l’avion et les aéroports dans l’Union européenne selon les dispositions nationales en vigueur… voici quelques-unes des bonnes nouvelles du moment sur le front de la Covid-19. Mais tout n’est pas tout rose comme on peut en juger avec les données mondiales et américaines sur les décès imputables directement ou indirectement au coronavirus. Seronet fait le point.

France : plus de masque dans les transports

Bonne nouvelle. Le port du masque ne sera plus obligatoire dans les transports collectifs à partir du lundi 16 mai ; ce qui met fin ainsi à l’une des dernières mesures de restrictions anti-Covid en vigueur en France. « À partir de lundi 16 mai, le port du masque ne sera plus obligatoire dans l’ensemble des transports en commun », a annoncé le ministre, Olivier Véran, à la sortie du conseil des ministres (11 mai). Sont concernés notamment le métro, le bus, le train, l’avion et les taxis, a précisé le cabinet du ministère à l’AFP. « Le port du masque reste recommandé, mais n’est plus obligatoire », a-t-il dit, jugeant que cette contrainte n’était « plus adaptée » alors que la vague actuelle de Covid-19 est en train de fortement diminuer dans le pays, pointe l’AFP. Les contaminations et les hospitalisations sont actuellement en forte baisse, même si les scientifiques préviennent que l’épidémie n’est probablement pas terminée, notamment face à la menace d’un nouveau variant. Pour l’heure, l’annonce du gouvernement marque la levée de la dernière grande restriction décrétée par les autorités face à la pandémie de Covid-19 qui avait commencé à frapper la France, comme ses voisins européens, voici plus de deux ans. En début d’année 2022, le gouvernement avait notamment mis fin à l’obligation de présenter un pass vaccinal (attestant d’avoir été vacciné-e contre la Covid) pour accéder à de multiples endroits, dont les transports en commun, les restaurants et les cinémas. Après la fin du masque dans les transports, quelques restrictions seront tout de même maintenues. Un pass « sanitaire » — distinct du pass vaccinal car il fonctionne aussi en cas de test négatif récent — restera demandé pour accéder aux établissements de santé, et un isolement d’au moins une semaine sera toujours imposé après un test positif. Au niveau des hôpitaux, les soignants-es non vaccinés-es, qui ne peuvent actuellement pas exercer leur activité, ne seront pas réintégrés-es dans l’immédiat, mais le gouvernement va se poser la question. « Nous serons amenés à nous réinterroger régulièrement », a déclaré Olivier Véran, faisant part de son intention de demander prochainement l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) sur le sujet. Enfin, le ministre a évoqué la possibilité d’une nouvelle campagne de rappel de vaccination à l’automne, mais s’est gardé de donner tout détail, soulignant que tout dépendrait de l’apparition de nouveaux variants et de leur profil plus ou moins dangereux ou résistant aux vaccins existants.

UE : plus de masque dans les aéroports ni les avions

Bonne nouvelle bis. L'Agence européenne de la sécurité aérienne (Aesa) a annoncé mercredi 12 mai la levée de l'obligation de porter un masque dans les aéroports et à bord des avions dans l'Union européenne, décrétée à la suite de la pandémie de Covid-19. « Les masques faciaux n'auront plus besoin d'être obligatoires pour les voyages aériens », a déclaré le directeur exécutif de l'Aesa, Patrick Ky, dans un communiqué, cité par l’AFP. La mesure est effective depuis lundi 16 mai. Cette décision « est un grand pas en avant dans la normalisation du transport aérien », selon Patrick Ky.  Malgré la décision de l'Aesa, l'Allemagne, première économie et pays le plus peuplé de l'UE, a indiqué n'avoir aucune intention de lever l'obligation de porter un masque dans ses avions. Sa compagnie aérienne Lufthansa et son aéroport de Francfort sont les premiers en Europe dans leur catégorie. « L'obligation du masque dans les avions reste en place pour tous les vols intérieurs ainsi que pour les vols qui décollent et atterrissent en Allemagne », selon un communiqué du porte-parole du ministère allemand de la Santé, Hanno Kautz. L'Aesa a expliqué qu'un masque facial reste l'une des meilleures protections contre la transmission de la Covid-19, en particulier pour les personnes vulnérables, et que les règles concernant les masques en particulier « continueront de varier selon les compagnies aériennes au-delà de cette date » du lundi 16 mai. Par exemple, « le port du masque devrait rester encouragé dans les vols vers ou en provenance d'une destination où le port du masque est toujours requis dans les transports publics », selon l'agence. De manière générale, les passagers-ères doivent « se comporter de manière responsable et respecter les choix des autres autour d'eux », souligne l'Aesa ; en clair, un-e passager-ère « qui tousse et éternue devrait fortement envisager de porter un masque facial, pour rassurer les personnes assises à proximité ». La principale association mondiale de compagnies aériennes, l'Iata, a salué le nouveau protocole de l'Aesa, qui revient à donner aux voyageurs-ses « la liberté de choisir de porter ou non un masque », selon Willie Walsh, son directeur général. Ces derniers-ères « peuvent voyager en toute confiance en sachant que de nombreuses caractéristiques de la cabine de l'avion, telles que l'échange d'air à haute fréquence et les filtres à haute efficacité, en font l'un des environnements intérieurs les plus sûrs », a-t-il affirmé.

États-Unis : 1 million de morts

Deuil. Les États-Unis vont franchir le cap effarant d'un million de morts de la Covid-19. Avec plus de 998 000 décès au 11 mai selon l'université Johns Hopkins et au rythme de centaines de morts par jour, la barre fatidique devrait être atteinte avant la fin du mois, explique l’AFP.  Après plusieurs mois de recul de la pandémie dans le pays officiellement le plus endeuillé du monde (devant le Brésil, l'Inde et la Russie), les États-Unis enregistrent, depuis un mois, une hausse quotidienne du nombre de cas. Le pays se retrouve dans un contexte de levée des obligations de port du masque, désormais simplement conseillé en intérieur dans la majorité du pays, et d'une quatrième dose de vaccin qui n'est ouverte pour l'instant qu'aux plus de 50 ans.  Le rebond du nombre de cas est lui dû à des sous-variants du variant Omicron, plus transmissibles que les souches précédentes. Ses effets semblent toutefois moins graves sur une population complètement vaccinée à 66 %, et à plus de 90 % pour les plus de 65 ans.

Chine : censure de l'OMS sur le zéro Covid

La Chine a censuré mercredi 11 mai les propos du patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les a qualifiés d'irresponsables, après qu'il a publiquement critiqué la politique zéro Covid prônée par les dirigeants-es communistes. Si les restrictions liées à la Covid-19 sont levées un peu partout dans le monde, la Chine, aux prises avec une flambée épidémique, continue d'imposer confinements et quarantaines dès l'apparition de quelques cas.  Couplée à la quasi-fermeture des frontières et à une connectivité aérienne internationale réduite, cette politique suscite une exaspération croissante en Chine, explique l’AFP. Notamment à Shanghaï (Est), dont les 25 millions d'habitants-es, confinés-es depuis début avril, se plaignent de problèmes d'approvisionnement et craignent d'être envoyés-es dans des centres de quarantaine au confort aléatoire. Dans ce contexte, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé mardi 10 mai, dans des propos inhabituellement critiques envers la Chine, que la politique zéro Covid n'était « pas soutenable ». « Passer à une stratégie différente est très important », a-t-il souligné. Le « zéro Covid » étant fermement défendu par les plus hauts-es dirigeants-es communistes, notamment le président Xi Jinping, les censeurs-euses sont vite intervenus-es pour contrer la diffusion de ces propos.  Par exemple, les utilisateurs-rices de l'ultrapopulaire réseau social WeChat ne peuvent pas republier ou transférer un article du compte officiel de l'ONU, publié sur la plateforme et qui mentionne les critiques du patron de l'OMS sur la stratégie chinoise. Discuter en ligne du sujet avec un-e de ses contacts ou envoyer sur son mur WeChat des captures d'écran d'articles ou de tweets mentionnant ces propos reste toutefois possible, souligne l’AFP. Interrogé sur les propos du patron de l'OMS, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a estimé (11 mai) devant la presse que les mesures de la Chine étaient « scientifiques et efficaces ». « Nous espérons que la personnalité en question ait un regard objectif et rationnel sur la politique chinoise de prévention et de contrôle de l'épidémie, ait une meilleure connaissance de la réalité et s'abstienne de tenir des propos irresponsables », a taclé l’officiel chinois. L'abandon du « zéro Covid » pourrait entraîner 1,6 million de morts dans le pays, selon une étude de chercheurs-euse de l'université Fudan à Shanghaï, publiée le10 mai dans la revue Nature.

14,9 millions de décès supplémentaires

Drame. D’après de nouvelles estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre total de décès associés directement ou indirectement à la pandémie de Covid-19 (ce qu’on appelle la « surmortalité »), entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021, était d’environ 14,9 millions (fourchette de 13,3 millions à 16,6 millions), indique un communiqué officiel. « Ces données peu réjouissantes soulignent non seulement l’impact de la pandémie, mais aussi la nécessité pour tous les pays d’investir dans des systèmes de santé plus résilients, capables de maintenir les services de santé essentiels pendant les crises, y compris des systèmes d’information sanitaire plus solides », a commenté le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. La surmortalité est la différence entre le nombre de décès survenus et le nombre de décès auquel on pourrait s’attendre en l’absence de pandémie d’après les données des années précédentes. La surmortalité comprend les décès associés à la Covid-19 directement (dus à la maladie) ou indirectement (dus aux conséquences de la pandémie sur les systèmes de santé et la société). Les décès liés indirectement à la Covid-19 sont imputables à d’autres problèmes de santé pour lesquels les gens n’ont pas pu bénéficier de services de prévention et de traitement parce que les systèmes de santé étaient surchargés. L’essentiel de la surmortalité (84 %) est concentré en Asie du Sud-Est, en Europe et dans les Amériques. Environ 68 % de la surmortalité est concentrée dans seulement dix pays du monde. Les pays à revenu intermédiaire représentent 81 % des 14,9 millions de décès supplémentaires (53 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 28 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure) enregistrés au cours de la période de 24 mois, les pays à haut revenu et à bas revenu représentant respectivement 15 % et 4 % du chiffre total. Les estimations pour une période de 24 mois (2020 et 2021) comprennent une ventilation de la surmortalité par âge et par sexe. Elles confirment que le nombre mondial de décès est plus élevé chez les hommes que chez les femmes (57 % d’hommes, 43 % de femmes) et plus important chez les personnes âgées.