DGS : le dépistage communautaire en "ordonnance"

Elle est désormais longue la liste des rapports officiels qui préconisent la mise en place d'une nouvelle politique en matière de dépistage. Une exigence que confirment d'ailleurs certaines études qui pointent les lacunes (sérieuses) du dispositif actuel. Améliorer et parfois même refondre l'offre de dépistage, c'est ce que souhaitent différents acteurs de la lutte contre le sida. C'est le cas de AIDES qui souhaite poursuivre et étendre les actions de dépistage communautaire au moyen de tests rapides. L'association conduit actuellement un projet de recherche en partenariat avec l'Agence nationale de recherche sur le sida, Com'test, qui concerne spécifiquement les gays. Aujourd'hui, tous les rapports pointent la nécessité de modifier l'offre de dépistage pour l'ensemble des groupes de population (certains sont prioritaires) notamment par l'utilisation des tests de dépistage rapide. C'est cette perspective d'élargissement qui a été présentée par le directeur général de la santé, Didier Houssin, à l'occasion de la conférence de presse de Roselyne Bachelot sur le lancement de la campagne VIH du 1er décembre 2009. Didier Houssin a indiqué que dans le cadre de la loi Hôpital Patients Santé et Territoires, il était prévu une "ordonnance portant sur la réforme de la biologie médicale." C'est dans ce cadre que seraient définies les conditions d'utilisation des tests de dépistage rapide pour le VIH par des professionnels de santé, mais aussi d'autres intervenants (dont les associations de lutte contre le sida). Cette utilisation a rappelé le directeur général de la santé pourrait se faire dans et en dehors d'un contexte d'urgence, dans des territoires isolés (l'exemple de la Guyane a été cité) et dans des "contextes communautaires." Du côté du calendrier, l'ordonnance est actuellement examinée par le Conseil d'Etat et devrait être promulguée en janvier 2010.

 Photo : First Rooz