Drogues : défendre la dépénalisation de l’usage
La prohibition et le tout répressif ont, depuis longtemps, montré leurs limites et surtout leur inefficacité. Un tableau noir de ces conséquences a d'ailleurs été dressé à l'occasion de la 20ème Conférence internationale sur la réduction des risques qui s'est tenue à Bangkok en avril dernier :
La prohibition génère du crime, elle pousse au vol et à la prostitution, engorgeant le système judiciaire et les prisons. Le budget dépensé à faire appliquer les lois prohibitionnistes et remplir les prisons est bien plus élevé que le budget dépensé pour la réduction des risques et l’accès au traitement ;
La prohibition pousse à la clandestinité et aggrave les dommages : elle pousse à adopter des pratiques et des modes de préparations toujours plus dangereux ;
La prohibition déstabilise les pays producteurs tels que l'Afghanistan, la Colombie, le Mexique et l'Afrique de l'Ouest. Elle alimente la corruption et les conflits, souvent armés ;
La prohibition fragilise les droits de l'Homme : dans de nombreux pays, les usagers de drogues sont soumis à des violences policières, à des traitements imposés voire à la peine de mort.
La grande question reste : "Comment faire avancer ce débat ?". Les Anglais ont récemment choisi de viser le grand public sur la ligne "Nous sommes tous des usagers de drogues" (tout du moins de médicaments, d'alcool, de tabac, de caféine et bien d'autres produits psychoactifs). L'idée : créer un climat bienveillant pour que des élus osent ré-aborder cette question sans craindre de se mettre à dos leur électorat.
Coordinateur des programmes de réduction des risques de la ville de Vancouver (Canada), Donald MacPherson considère qu'il faudrait, en dépénalisant l’usage de stupéfiants, mettre en place une politique de prévention spécifique à chaque produit comme ce fut le cas pour le tabac et l’alcool. Donald MacPherson a même proposé que la conférence soit renommée "Conférence internationale sur les dommages crées par la politique prohibitionniste sur l’usage de drogues" !
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Commentaires
No comment
Pas de drogues dures ou douces
confusion n'est pas raison
prohiber la prohibition
Economiser du fric sur les institutions
Economiser du fric sur les institutions californiennes citées m'inquièterait un peu pour y remettre les pieds!
Il ne s'agirait pas de légaliser le cannabis mais de confier le monopole de la culture à l'Etat qui permettrait de combler le déficit budgétaire du montant que tu cites .
Daniel Vaillant "legalize it"
salut,
chopé sur le web : article du "parisien" avec interview de l'ancien ministre de l'intérieur socialiste et maire du XVIIIe à Paris, DANIEL VAILLANT :
"Dans le vaste problème que pose la drogue, il y a la question du cannabis. Ce produit est interdit, et pourtant sa consommation explose ; aujourd’hui, un jeune sur deux a déjà fumé du cannabis. Cette croissance s’accompagne d’une aggravation des trafics et de la criminalité. Aujourd’hui, je dis : « Ne faudrait-il pas prendre le pari de légaliser la consommation personnelle de cannabis à travers un contrôle de la production et de l’importation, comme c’est le cas avec l’alcool ? »
LIRE LA SUITE là :
http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75018/daniel-vaillant-la-consommation-de-cannabis-peut-etre-legalisee-09-10-2009-667885.php
c'est ce que je dis depuis des lustres : avec des "AOC" qui éviteraient les coupages avec des saloperies et "libérerait" la police et les tribunaux pour des trucs plus importants...
Kaaphar