Drogues : les débats prennent de l’ampleur

Publié par jfl-seronet le 09.02.2011
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Ce n’est un secret pour personne, la "guerre contre la drogue" ne marche pas. Cet objectif est même en faillite complète. Du coup, de nombreux experts, notamment sur les questions de santé, préconisent une autre approche : l'idée de décriminaliser l'usage de drogues fait son chemin. On l’a d’ailleurs vu avec la Déclaration de Vienne lancée lors de la Conférence contre le sida en 2010.
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Légalisation du cannabis, dépénalisation de l’usage des drogues… de toutes les drogues… les idées ne manquent pas aujourd’hui… surtout à l’étranger car, en France, le débat est très sensible voire tabou. "Décriminaliser la possession et l'usage de drogues ? En France, cette question peine à s'imposer dans l'espace public. Et les accusations d'irresponsabilité envers ceux qui la posent ne sont jamais loin", note Nestor Hervé, auteur de l’article de "SWAPS". Importante, la Déclaration de Vienne (lancée en juillet 2010 et signée par de nombreux experts internationaux de la lutte contre le sida) qui appelle à une "réorientation complète" des politiques en matière de drogues a ouvert un débat, mais qui est très vite retombé en France. Et cela malgré la solidité des arguments des "antiprohibitionnistes". L’article de "SWAPS" cite notamment : la santé des personnes usagères, le respect des droits de l'homme, le constat de faillite de la guerre à la drogue conduite depuis des années, etc. L’article indique ainsi que "quelque 30 000 décès par an seraient liés à l'usage d'héroïne en Russie (pays où la réducation des risques n'a pas droit de cité), et environ 28 000 personnes sont mortes en quatre ans au Mexique dans les affrontements liés au trafic de la drogue."
Concrètement, les politiques concernant l’usage des drogues changent. Il suffit pour s’en convaincre de voir les débats et les avancées aux Etats-Unis concernant l’usage du cannabis, et plus spécifiquement sa "légalisation à des fins médicales". Si les choses n’avancent pas aussi vite que les antiprohibitionnistes le souhaitent, il faut reconnaître que les débats sur la légalisation de toutes les drogues prennent une certaine ampleur… du moins à l’étranger.
"Le thème de la prohibition des drogues est, en effet, beaucoup plus médiatisé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni qu'en France, et ce de longue date. On peut y voir une influence de la pensée libérale, à l'image de la distinguée revue "The Economist", qui plaide régulièrement pour une évolution des politiques anti-drogue", note Nestor Hervé. L’article pointe aussi un autre phénomène : l’apparition de groupes de réflexion (souvent d’un très bon niveau) "voire de lobbies dédiés à cette cause".  Pour le moment, constate Nestor Hervé, la décriminalisation de l'usage semble faire plus consensus que la légalisation a fortiori de tous les produits qui demeure largement controversée.
Plus d’infos sur www.vih.org