Du café… et l’hépatite C boit la tasse ?

Les personnes atteintes par une hépatite C étaient jusqu’ici traitées par une bithérapie standard (interféron pégylé + ribavirine). Selon cette étude, celles qui prennent cette bithérapie et qui boivent trois tasses de café par jour ou davantage, ont une probabilité multipliée par deux d’être répondeurs au traitement, comparativement aux personnes qui ne boivent pas de café. Il est connu qu’une consommation importante de café est associée à une progression plus lente des maladies de foie et à un risque moindre de cancer du foie (carninome hépatocellulaire). Comme le rappelle le "Quotidien du médecin" (8 juin), la prise de café est associée à une réduction des enzymes hépatiques et à un ralentissement de la progression de la maladie du foie chronique. Les résultats de cette étude montrent une relation statistiquement significative entre l’importance de la consommation de café et les taux de réponse virologique précoce au traitement standard. C’est-à-dire une diminution d’au moins deux logs de la charge virale du VHC en trois mois. Parmi les non-buveurs de café, 46% d’entre eux ont une réponse virologique précoce (c’est-à-dire une charge virale indétectable à la fin du troisième mois de traitement) contre 73%, lorsque les personnes buvaient du café ; 26% ne présentent plus d’acide nucléique du VHC au bout de cinq mois de traitement contre 52% lorsque les personnes boivent du café ; 22% sont dans ce cas à onze mois contre 49% ; et 11% ont une réponse virologique maintenue contre 26% avec café.
Il faut préciser que, dans cette enquête, la consommation de café était associée à d’autres facteurs connus pour jouer sur la réponse au traitement anti-VHC comme le fait d’être d'origine caucasienne (blanc de peau), la consommation d’alcool, la capacité à tolérer la dose maximale d’interféron, la charge virale, etc. Reste qu’une analyse prenant en compte l’ensemble de ces paramètres montre, au final, que la consommation de café reste bien un facteur explicatif indépendant de la réponse à la bithérapie classique. Une consommation excessive de café pouvant générer des effets indésirables, il est préférable de s’en tenir à des doses modérées et d’en parler à son médecin… étude à l’appui !