Etrangers : ça taxe un max !

Publié par jfl-seronet le 03.09.2012
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étrangerscarte de séjour
Pour se voir délivrer une carte de séjour, notamment pour raisons médicales, les personnes étrangères doivent verser des sommes de plus en plus exorbitantes. La Cimade s’est mobilisée pour réclamer la suppression, et au minimum, la diminution de ces sommes, dans le cadre de la discussion au Parlement de la loi de finances rectificative (discutée et votée fin juillet). Cela n’a, hélas, pas marché. Dans un communiqué, la Cimade explique le problème.
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"Ces dernières années le montant des taxes que doivent acquitter les personnes étrangères pour obtenir un titre de séjour n’a cessé d’augmenter de façon exponentielle", explique la Cimade dans son communiqué (juillet 2012). L’association rappelle qu’en décembre dernier, la loi de finances pour 2012 avait d’ailleurs enfoncé le clou non seulement en augmentant considérablement les différentes taxes existantes pour les personnes étrangères (jusqu’à 500 % d’augmentation de la taxe de régularisation par le travail), mais également en obligeant la personne qui demande à régulariser sa situation à payer une partie du droit de visa de régularisation au moment même de la demande de titre de séjour (110 euros non remboursables en cas de rejet de la demande). Aujourd’hui, un titre de séjour peut coûter plus de 700 euros, note l’association. Pour cette raison, la Cimade a défendu lors des débats sur la loi de finances rectificative la baisse voire la suppression pure et simple de ces taxes. Malgré son travail d’explication et sa mobilisation, elle n’a pu obtenir gain de cause.

"Le projet de loi de finances rectificative discuté entre le 11 et le 31 juillet 2012 présentait une occasion idéale pour revenir sur ces dispositions excessives et injustes, surtout à la veille d’une opération de régularisation annoncée pour l’automne par le ministre de l’Intérieur : des milliers de personnes étrangères répondant aux critères annoncés risquent de se retrouver bloquées par l’exigence de ces taxes qu’elles ne pourront verser, explique la Cimade dans son communiqué. Interpellés par nos organisations, les députés ont choisi de ne pas évoquer le sujet. Au Sénat à l'inverse, les groupes socialiste, écologiste et communiste ont déposé des amendements visant à revenir sur ces taxes excessives et discriminantes. Après avoir rappelé que demander un titre de séjour était une obligation et non une possibilité, Eliane Assassi a ainsi souligné qu’il était "tout à fait anormal, injuste et contre-productif que les étrangers nouvellement arrivés, c'est-à-dire ceux dont la situation sociale est encore précaire ou fragile, soient ainsi contraints de payer des taxes exorbitantes pour l'obtention de leur titre de séjour".

Tout en reconnaissant l’injustice que représente ces taxes, le ministre du Budget a mis fin à toute discussion en rappelant les impérieuses contraintes financières de l’Office français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII), dont le budget est alimenté à 80 % par ces taxes. Certes l’argument économique semble de taille, mais il ne faut pas oublier que ces taxes s’inscrivent dans la politique restrictive du gouvernement précédent en matière d’immigration, explique la Cimade. Elles sont clairement un outil de pression supplémentaire, un moyen de dissuasion de plus. Le gouvernement de François Fillon cherchait tout autant à financer le budget de l’OFII qu’à dissuader les personnes étrangères de solliciter un titre de séjour. L’amendement n’a pas été adopté. "Les sénateurs détenaient là une occasion pour envoyer des signaux clairs de rupture avec la politique d’immigration précédente. La Cimade regrette qu’ils ne l’aient pas saisie. En attendant une hypothétique prochaine réforme, les personnes étrangères vont être contraintes dans les prochains mois de s’acquitter de ces taxes ou bien renoncer à se faire régulariser. Manuel Valls avait pourtant rappelé lors d’une interview au "Monde" le 28 juin 2012 que "les difficultés à obtenir un titre de séjour sont des facteurs de fragilisation économique, psychologique, sociale et donc des obstacles à l’intégration".

Commentaires

Portrait de Chrisplus

Bonjour !!! je viens de lire cette note informelle qui peut paraître scandaleuse, et faire passer la France pour un pays raciste !!! et bien c'est faux !! C'est l'application de la triste réalité !!! des mesures qui auraient due être mises en place, il y a 30a !!!! nous ne serions pas là ou nous en sommes à l'heure d'aujourd'hui !! je ne suis pas opposé à l'immigration, mais elle doit être sur-contrôlée et sur-maitrisée !!! La France n'est pas un hall de gare, c'est pas un salon de relaxation, des endroit où on rentre et sort à sa guise, que pour les bon coté de la chose !!