Europe : la consommation de produits s’élève

Publié par jfl-seronet le 17.06.2013
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L'usage de drogues illicites est historiquement élevé en Europe, note l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies dans son dernier rapport. Comme l’an dernier, il signale de nouveaux foyers d'infections par le VIH en Grèce et en Roumanie liés aux injections et au manque de matériel stérile. Explications.

L'usage de drogues reste historiquement élevé en Europe relève le dernier rapport annuel de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). L’Europe, selon l’organisme, "fait face à de nouvelles menaces avec des produits de synthèse toujours plus nombreux et de nouveaux types d'usage". Même si la consommation de cocaïne et de cannabis marque des signes d'érosion, tout comme le nombre de nouveaux usagers d'héroïne et de recours à l'injection, l'observatoire souligne que 85 millions d'adultes européens ont consommé une drogue illicite au cours de leur vie. Malgré des signes d'une tendance à la baisse dans certains pays, la consommation de cannabis reste la drogue la plus consommée d'Europe. Presque tous les pays européens signalent désormais une culture locale du produit (à usage personnel ou dans des fermes contrôlées par des mafias). Autre mutation, l'apparition récente d'une grande diversité de produits de synthèse analogues au cannabis, qui peuvent être extrêmement puissants et que l'on retrouve dans presque tous les pays européens. L'observatoire fait part de ses inquiétudes concernant les quelque 3 millions d'Européens qui consomment du cannabis quotidiennement, et souligne que le nombre d'usagers entamant un traitement pour la première fois pour des problèmes en lien avec le cannabis a augmenté d'environ un tiers entre 2006 et 2011. Au total en Europe, 73 nouvelles substances psychoactives de synthèse, vendues souvent sur internet, ont été détectées en 2012 par le système d'alerte précoce européen (EWS). Il en avait identifiées 49 en 2011. Parmi ces nouvelles drogues, 19 étaient des produits chimiques peu connus ou plus obscurs, et 14 étaient de nouveaux stimulants de synthèse, comme les amphétamines et l'ecstasy, qui concurrencent dans une certaine mesure la cocaïne.

Infections par le VIH en Grèce et Roumanie

Si la consommation d'héroïne continue de baisser dans la plupart des pays européens, tout comme les pratiques d'injection, l'Observatoire européen déplore, comme l'an dernier, de nouveaux foyers d'infections par le VIH en Grèce et en Roumanie et appelle à fournir des services appropriés en matière de réduction des risques (traitement de substitution, échange de seringues, etc.). La mise en place de traitements pour les personnes consommatrices de produits est vraisemblablement une solution politique rentable, même en période d'austérité économique, insiste l'OEDT, qui salue le niveau record (1,2 million) d'Européens ayant bénéficié d'un traitement en 2011.  Le rapport note aussi qu'une épidémie cachée d'hépatite C, transmise elle aussi par l'échange de seringues, n'est pas suffisamment prise en compte. Enfin, si l'usage et les saisies de cocaïne sont en baisse dans plusieurs pays européens, le signalement de problèmes aigus et chroniques liés à l'usage de cocaïne se poursuit, note l'observatoire, qui a comptabilisé au moins 475 décès liés à cette drogue en 2011, un chiffre qui pourrait être sous-estimé. Plus largement, 6 500 décès par surdoses ont été déclarés en 2011 (contre 7 000 cas en 2010 et 7 700 en 2009) la majorité pour des consommations d'opiacés, souvent en combinaison avec d'autres substances (alcool, etc.).

Plus d’infos (en anglais).

Commentaires

Portrait de Muffin64

De la merde! 

Portrait de frabro

Ce n'est pas "l'échange de seringue" comme dit dans cet article qui peut transmettre les virus, mais bien "le partage de seringues".

La réduction des risques passe aussi par l'utilisation du bon vocabulaire.