Expulsion en cours : l’État s’acharne contre Moussa !

Publié par jfl-seronet le 03.05.2018
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Droit et socialexpulsion étrangers

Le 3 mai 2018 à 12 heures, l’expulsion d’un militant de AIDES, un jeune homme guinéen de 28 ans, était en cours. Dans un communiqué, l’association dénonce un acharnement et demande l’arrêt de la procédure en cours.

Cela faisait désormais un mois et demi que Moussa, jeune Guinéen qui a fui son pays en raison de son homosexualité, avait été placé dans le centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes (Gard). Le jeune homme est demandeur d’asile, mais les autorités avaient décidé de le renvoyer dans son pays d’origine. Dans la nuit du 28 au 29 avril, il a d’ailleurs échappé de peu à une tentative d’expulsion… en catimini. "Ils sont venus le chercher à 3 heures du matin pour l’emmener à l’aéroport de Marignane. On ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé, mais le commandant de bord aurait dit aux policiers qui l’escortaient, que l’avion était complet. Et finalement, il n’est pas parti", explique Sad-Eddine Derras de AIDES au journal "La Marseillaise" (3 mai). Mais le jeune homme de 28 risquait toujours une expulsion et celle-ci est en cours.

Ce matin, les militants-es de AIDES ont, en effet, appris que Moussa a été transféré de Nîmes en fourgon vers l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry en vue de son expulsion vers la Guinée, pays où l’homosexualité est pénalisée. Moussa a refusé l’embarquement, il est actuellement placé en garde à vue à l’aéroport. Dans un communiqué (3 mai), AIDES demande "la suspension immédiate de cette expulsion, acte criminel et indigne du pays des Droits de l’Homme et le réexamen de sa demande d’asile". "L’information est confirmée : la France est bel et bien en train d’expulser un homme gay vers un pays qui punit l’homosexualité de trois à sept ans de prison. Là-bas ne l’attendent que persécutions et menaces pour sa vie", rappelle l’association.

Moussa est arrivé en France en 2015 après avoir fui la Guinée, son pays d’origine, où son homosexualité lui faire encourir plusieurs années de prison. Ou pire, le lynchage. Arrivé en 2015 avec une autorisation de travail, il est aujourd’hui sans papiers après avoir été débouté de sa demande d’asile en 2017. La préfecture du Gard, notoirement connue pour son zèle dans les expulsions avait déjà tenté de l’expulser dans la nuit du 28 au 29 avril, sans succès grâce à la mobilisation des militants de AIDES et du Réseau d’éducation sans frontières.

A plusieurs reprises, des militants-es de AIDES, du Collectif Réseau éducation sans frontières et d’autres soutiens ont manifesté devant le centre de rétention administrative de Nîmes où le jeune homme avait été enfermé et la préfecture du Gard pour demander la libération de Moussa et sa régularisation. Une pétition de soutien à Moussa avait été lancée.

Des militants-es de différentes organisations non gouvernementales étaient en route vers l’aéroport pour demander l’arrêt de cette expulsion. Dans son communiqué, AIDES explique qu’elle "condamne fermement une telle politique migratoire, qui semble faire fi de toute humanité et du respect le plus élémentaire des Droits humains. Quant à la fameuse tradition d’hospitalité, elle semble n’être qu’un lointain souvenir à l’heure où la loi "Asile et Immigration", qui fragilisera encore davantage les demandeurs et demandeuses d’asile, est en voie d’adoption". "AIDES demande l’arrêt immédiat de cette procédure d’expulsion, la libération de Moussa et le réexamen de sa demande d’asile. L’Etat doit arrêter de s’acharner contre Moussa, prendre ses responsabilités et protéger les personnes issues de pays où la discrimination homophobe et la criminalisation de l’homosexualité font rage", conclut Aurélien Beaucamp, président de l’association AIDES.

 

Commentaires

Portrait de sonia

Moussa ça veut dire Moïse, j'espère qu'il sera sauvé des eaux...

A-t-on des nouvelles de nôtre militant?

Portrait de sonia

Moussa, 28 ans, était convoqué devant le tribunal correctionnel de Lyon ce vendredi pour avoir refusé, la veille, d'embarquer dans l'avion qui devait le reconduire à Conakry, en Guinée. Mais devant l'émotion suscitée par la situation du jeune homme, dont le compagnon aurait été lynché en Guinée pour son orientation sexuelle, son procès a été reporté au 12 juin. Et Moussa placé en détention provisoire à la prison de Lyon Corbas.

https://www.lyoncapitale.fr/justice/moussa-guineen-menace-d-expulsion-to...

On a enfermé Moussa comme un vulgaire criminel, il est encore temps de dénoncer ce déni de justice

Non seulement il avait droit à une demande de titre de séjour eu égard à son autorisation de travail précédemment accordée, mais encore son incarcération est illégale car il n'a commis aucun délit, si ce n'est d'avoir été mal orienté;

Il faut oublier la demande d'asile car la Guinée n'est pas répertoriée pays homophobe, c'est un titre de séjour qu'il faut demander, en comptant sur l'efficacité de son avocate!

Et repartir sur un contrat de travail et un PACS. Qui veut épouser Moussa?

L'État Français commet une très grave erreur ; à supposer ...