Financements internationaux : du bien et quelques problèmes
Les résultats de l'étude montrent une ambivalence. Si les initiatives comme celle du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la paludisme ont permis d'indéniables progrès et sauvé des millions de vie, il n'en demeure pas moins que l'impact de ces progrès "est parfois compromis par des sous investissements chroniques des pays en développement dans la santé." L'apparition, ces dernières années, d'initiatives comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Plan d'urgence du président américain de lutte contre le sida (le programme Pepfar), l'Alliance mondiale pour les vaccins (Gavi), le programme sida de la Banque mondiale, a entraîné une multiplication des interventions, note l'étude. Une multiplication des initiatives dont "ont bénéficié des millions de personnes", souligne l'étude. "Cela a eu des effets de leviers non seulement sur la maladie spécifique, mais sur d'autres et sur les systèmes de santé", résume un des auteurs de l'étude. Ainsi, dans des pays comme Malawi, la Tanzanie, le Botswana et le Lesotho (Afrique australe), les programmes d'anti-rétroviraux ont eu des effets "sur la réduction de la mortalité adulte, toutes causes confondues." C'est évidemment une bonne chose, mais qui, dans certains cas, a une contrepartie. En fait, certains pays ont, grâce aux plans internationaux, réalisé des économies (sur l'achat de traitements par exemple). Ces sommes économisées ont été réinvesties dans le système de santé, mais d'autres ont choisi à la place de baisser les ressources financières consacrées à la santé. Et là, cela pose évidemment un sérieux problème. C'est ce qu'a choisi de faire l'Ethiopie où "les dépenses de santé nationales ont baissé".
Le rapport indique aussi que ces grandes opérations sanitaires internationales "ont été associées à une aggravation des déséquilibres des effectifs de santé entre zones urbaines et zones rurales, et à une fuite des personnels soignants du secteur public vers des projets financés [par l'international]". Un des auteurs de l'étude affirme que le Fonds mondial et le programme américain Pepfar ont "commencé à corriger" ces effets négatifs.
Photo : nkzs
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