Fonds mondial : 50 millions de vies sauvées

Publié par Fred Lebreton le 17.09.2022
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Ne pas relâcher les efforts ! Une semaine avant la conférence de reconstitution des fonds, prévue à New York, le 19 septembre, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a rendu public son nouveau Rapport. Après une année 2020 fortement perturbée par la crise sanitaire liée à la Covid-19, le Rapport signale une importante reprise des programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme en 2021. Décryptage des infos clés.

Accélérer le rythme

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a été créé en 2002 comme un partenariat entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les communautés affectées. Il mobilise et investit plus de quatre milliards de dollars par an à l’appui de programmes menés par des experts-es locaux-les dans les pays et les communautés qui en ont le plus besoin.

Après une année 2020 marquée par la pandémie mondiale de Covid-19, la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a de nouveau progressé en 2021, selon le Rapport 2022. Depuis mars 2020, le Fonds mondial a décaissé plus de 4,4 milliards de dollars pour combattre la pandémie et atténuer ses impacts sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Cette aide financière a permis aux pays d’adapter rapidement leurs programmes, de se procurer des équipements de protection individuelle, des produits de diagnostic, des traitements et des fournitures médicales, et de déployer des campagnes de prévention. « Nous avons pu observer les répercussions positives des interventions que nous avons mises en œuvre en 2021, avec la progression de résultats programmatiques clés pour ces trois maladies », note le Rapport.
« Ensemble, le partenariat du Fonds mondial a sauvé 50 millions de vies au cours des 20 dernières années, prouvant qu’un engagement international suivi d’actions dirigées par la communauté peut faire reculer les maladies infectieuses les plus meurtrières du monde », a indiqué Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. « Bien que la plupart des pays aux prises avec le VIH, la tuberculose et le paludisme aient commencé à se remettre des ravages causés par la Covid-19, nous devons accélérer le rythme pour regagner la totalité du terrain perdu et pour nous remettre sur la voie de l’élimination des trois maladies d’ici 2030 », reconnaît Peter Sands.

23 millions de PVVIH sous ARV

Concrètement, comment se traduit ce rattrapage de retard en 2021 dans la lutte contre le VIH ? D’après les dernières données du Rapport 2022, dans les pays où le Fonds mondial investit, 23,3 millions de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) étaient sous traitement antirétroviral vital contre le VIH, une tendance à la hausse qui s’est poursuivie durant l’année. Sur ces 23 millions de personnes de PVVIH,  69 % avaient une charge virale indétectable. Autre chiffre important, 12,5 millions de personnes ont été touchées par des services de prévention du VIH, dont 5,8 millions de personnes appartenant aux populations les plus exposées au risque de contracter le VIH et 6,1 millions de jeunes. « Le terrain perdu en 2020 en raison des interruptions de service de prévention a été regagné », note le Rapport.

5,3 millions de personnes sous antituberculeux

Concernant la tuberculose,  5,3 millions de personnes ont été sous traitement antituberculeux et 110 000 personnes sous traitement contre la tuberculose pharmaco-résistante. « Ces résultats reprennent une trajectoire ascendante, après d’importants reculs enregistrés en 2020 », indique le Fonds mondial. Sachant qu’une personne atteinte de tuberculose active peut contaminer jusqu’à 15 personnes en un an, 395 000 personnes ayant été en contact avec des personnes porteuses de la tuberculose ont reçu un traitement préventif. Enfin, 283 000 personnes porteuses de la tuberculose et vivant avec le VIH prenaient des médicaments antirétroviraux. La tuberculose est la première cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, rappelle le Rapport.

148 millions de cas de paludisme traités

En ce qui concerne la lutte contre le paludisme, 280 millions de cas présumés de paludisme ont été testés, « ce qui représente un progrès important vers le diagnostic de toutes les personnes pouvant avoir contracté la maladie », précise le Fonds mondial. La mise sous traitement rapide après un diagnostic est également en forte reprise avec 148 millions de cas de paludisme traités. « Un élément essentiel pour éviter les décès », note le Rapport. De plus, 133 millions de moustiquaires ont été distribuées afin de protéger les familles du paludisme. Enfin, 12,5 millions de femmes enceintes ont reçu un traitement de prévention du paludisme. Ce traitement abaisse la mortalité maternelle et les issues défavorables de la grossesse.

Besoin de 18 milliards de dollars

D’après le Rapport 2022 du Fonds mondial, les programmes de lutte contre le VIH et le paludisme ont dépassé les niveaux de 2019. Les résultats de la lutte contre la tuberculose sont également en hausse. « Mais l’atteinte des niveaux de 2019 n’était pas ce qui était prévu pour 2021. La progression vers l’Objectif de développement durable visant à mettre fin aux trois maladies accuse toujours du retard. En outre, les répercussions des conflits et du changement climatique sur les approvisionnements alimentaires et énergétiques font peser la menace d’une nouvelle crise sanitaire mondiale », met en garde le Fonds mondial. La septième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, accueillie par le Président Biden au nom du gouvernement des États-Unis, aura lieu le 18 septembre, à New York. Le Fonds mondial espère y recueillir au moins 18 milliards de dollars en vue de financer son prochain cycle triennal de subventions. Le Fonds mondial estime qu’un financement à hauteur de 18 milliards de dollars permettrait de sauver 20 millions de vies, d’abaisser la mortalité du VIH, de la tuberculose et du paludisme de près des deux tiers et de renforcer les systèmes de santé et communautaires en faveur de la préparation aux pandémies.

« En 2002, le monde a fait preuve de solidarité pour créer le Fonds mondial, un partenariat unique en son genre réunissant les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les communautés. En ces temps difficiles, nous avons besoin d’un nouvel élan de solidarité mondiale pour nous remettre sur la voie du succès et atteindre l’objectif de bonne santé et de bien-être pour tous d’ici 2030 », affirme Peter Sands.