Fonds mondial : des engagements encourageants

Publié par jfl-seronet le 09.07.2019
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Après le Japon, l’Irlande, le Luxembourg, le Portugal, c’est le Royaume-Uni qui a annoncé, fin juin, une augmentation (+16 %) de son contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Plusieurs ONG et personnalités (1) ont profité de l’engagement britannique pour appeler la France à augmenter très significativement sa contribution ; et ce d’autant que la prochaine conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial se déroule en octobre à Lyon, sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Fin juin, le Fonds mondial s’est félicité de l’engagement pris par le Royaume-Uni d’avoir augmenté de 16 % sa promesse de don pour la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial qui se tiendra en octobre prochain à Lyon. Dans son communiqué, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme parle d’une « formidable impulsion [que le Royaume-Uni] a donnée dans le domaine de la santé mondiale en s’engageant fermement à contribuer à mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme et à sauver des millions de vies dans le monde ». La Première ministre Theresa May, encore en fonction pour quelques semaines, a annoncé une promesse de don de 1,4 milliard de livres sterling pour les trois prochaines années, soit une moyenne de 467 millions de livres sterling par an et une augmentation globale de 16 % par rapport à la contribution du pays pour l’actuelle période de trois ans. Theresa May a fait cette annonce à l’occasion du Sommet du G20 organisé à Osaka, au Japon, où s’est tenue la première réunion conjointe des ministres des Finances et de la Santé du G20 pour discuter du financement durable de la santé en vue d’atteindre la couverture sanitaire universelle. De son côté, le Japon a annoncé sa propre promesse de don (en augmentation, elle-aussi) en vue de la sixième reconstitution des ressources du Fonds mondial, doit l’objectif est de recueillir au moins 14 milliards de dollars à l’appui de programmes pouvant protéger 16 millions de vies contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « La promesse du Royaume-Uni adresse un message fort au monde entier : nous devons tous accélérer le mouvement pour mettre fin aux épidémies », a déclaré Peter Sands, le directeur exécutif du Fonds mondial. « Du reste, cette augmentation de 16 % montre bien que le pays fait figure de chef de file dans ce domaine. »

L’annonce britannique n’est pas passée inaperçue chez les organisations non gouvernementales (1) qui appellent à une mobilisation plus forte encore, notamment du pays hôte : la France, lors de la conférence d’octobre. Elles ont d’ailleurs profité de cette annonce pour interpeller, une nouvelle fois, les autorités françaises sur ce sujet. « Aujourd’hui, en marge du G20 au Japon, la Première ministre britannique Theresa May a annoncé que le Royaume-Uni répondait positivement à l’appel lancé par la France pour le financement de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme : plus 200 millions de livres supplémentaires pour 2020-2022, soit une augmentation de 16 % », indiquent-elles dans un communiqué (29 juin). « À la demande de nos associations fortement mobilisées depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron avait, en effet, appelé le 21 juin, aux côtés d’Elton John, les pays riches à augmenter fortement leur contribution au Fonds mondial.  En réaction à l’appel français, le Royaume-Uni porte sa contribution totale au Fonds mondial à 1,56 milliards d’euros pour 2020-2022, soit 16 % de plus que les 1,34 milliards qu’elle apporte à l’heure actuelle comme deuxième contributeur depuis 2017, année où la France a rétrogradé au troisième rang des contributeurs », pointe le communiqué. « Après les signaux encourageants venus du Japon, de l’Irlande, du Luxembourg, du Portugal et du Royaume-Uni, la France devra elle aussi répondre à l’appel, afin de garantir le succès de la Conférence de reconstitution du Fonds mondial, qui se tiendra à Lyon le 10 octobre prochain », indiquent les organisations.

« Nous félicitons le Royaume-Uni de son aide aux personnes touchées par le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays en développement et de sa détermination à réaliser la promesse de débarrasser la planète une fois pour toutes de ces pandémies dévastatrices », a déclaré Friederike Röder, directrice UE et France de ONE, citée dans le communiqué. Directeur exécutif adjoint d’Action Santé Mondiale/Global Health Advocates, Bruno Rivalan prévient : « Alors que la France tient la présidence du G7 et que le président s’est engagé à une hausse historique de l’aide publique au développement d'ici la fin de son quinquennat, cette conférence ne pourra pas être un succès sans une mobilisation politique et financière de la France ». « Si le Royaume-Uni peut trouver, en plein Brexit, 1,5 milliard d’euros pour répondre à l’appel de la France contre les pandémies, le Président français peut en faire autant et augmenter la contribution française pour être à la hauteur de son propre appel », pointe, pour sa part, Aurélien Beaucamp, président de AIDES. « C’est la France qui a créé le Fonds mondial, et le monde entier lui en est aujourd’hui reconnaissant, avec près de 27 millions de vies sauvées. C’est notre réussite et fierté : faisons-nous aussi notre part pour assurer le succès du Fonds mondial à l’avenir ! », exhorte Françoise Barré-Sinoussi, présidente de Sidaction et Prix Nobel de Médecine. Et les ONG et personnalités de conclure : « Le président français doit répondre à son propre appel pour la Conférence de reconstitution, être au rendez-vous de l’histoire et faire sa part pour atteindre au moins 14 milliards de dollars sur trois ans, ce qui impliquera inévitablement une augmentation de la contribution française au Fonds mondial ».

(1) : Françoise Barré-Sinoussi, présidente de Sidaction et Prix Nobel de Médecine ; Aurélien Beaucamp, président de AIDES ; Sylvie Chantereau, directrice exécutive des Amis du Fonds mondial Europe, Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS, Louis Pizarro, directeur général de Solthis ; Bruno Rivalan, directeur exécutif adjoint d’Action Santé Mondiale/Global Health Advocates ; Friederike Röder, directrice UE et France de ONE et Jean Spiri, président du Crips Ile-de-France.